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émergence et conscience



  1. #61
    invite0bf06272

    Re : émergence et conscience


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    Bonjour,

    J’aimerais revenir à la question initiale postée par Boulet5 :

    J'imagine que la plupart d'entre nous seront d'accord pour dire que la conscience humaine résulte de l'émergence des neurones et de leurs rapports entre eux.
    Maintenant, un neurone pris individuellement n'a pas de conscience. L'ensemble des neurones d'un cerveau même ne leur donne pas de conscience; celle-ci émerge à un autre niveau.

    Mais transposons maintenant les neurones aux humains, et donc logiquement, le cerveau à la société: peut-être que notre société est elle-même consciente! Pas de façon imagée mais réellement consciente! Cela peut paraître insensé mais c'est exactement pareil que pour les neurones d'un cerveau: aucun humain n'aurait conscience de cette "super-conscience sociale" mais elle-même aurait conscience d'elle...

    Mais peut-être que c'est une idée connue et que beaucoup d'auteurs on en déjà parlé?!?
    Qu'en pensez-vous?


    J'ai lu, dans un numéro déjà ancien de La Recherche, que l'on avait pu localiser, chez l’homme, la zone cérébrale correspondant à la conscience. Par conscience, on entend ici le fait de savoir que l'on existe. Etre conscient de son existence n'empêche nullement de ne pas se rappeler son nom ou ceux des autres, pas plus que d’être handicapé de certaines fonctions cérébrales.
    D’autres zones sont depuis un certain temps bien connues : le visuel, l’auditif, mémoires à différents termes, etc. Il sera intéressant, dans le futur, de voir si on retrouve une zone semblable (conscience) chez certains animaux, et les conclusions que l’on pourra en retirer.
    Pour l’heure, ce qui me fascine est le fait que ma pensée, ma conscience, le fait que je pense que j’existe, trouve son origine dans l’organisation d’un (très gros) paquet de neurones, pas n’importe lesquels, mais ceux qui se trouvent dans un endroit précis de mon cerveau.
    D’un autre côté, j’admets volontiers que les images se formes par le truchement de toute une machinerie englobant l’œil, le nerf optique, synapses, de nouveau des neurones spécialistes de la question. Il en va de même de tous nos autres sens. On ajoute à cela les neurones qui stockent la mémoire courte, moyenne ou longue, consciente ou inconsciente. Mon sentiment d’exister, ce que j’appelle, moi, conscience, prend en compte tout ou partie de ces informations.

    Remarque : on peut perdre conscience, totalement, pendant un certain temps et même un temps très long (coma profond). On peut d’ailleurs la perdre définitivement : cas d’accident où la zone cérébrale de la conscience est endommagée (ce reconstruit-elle ?)

    Ca, c’est pour l’aspect médical, humain.

    Sur le plan pratique, on est bien obligé d’admettre que ce sont des organisations de neurones qui se chargent :
    - de récolter l’information,
    - de la traiter,
    - de la transmettre à d’autres systèmes chargés d’établir des corrélations,
    - de créer nos fameuses pensées.
    pour ne parler que des grandes lignes.

    Lorsqu’on veut comprendre le fonctionnement d’une horloge, il suffit, en principe, de la démonter et d’étudier le fonctionnement de chaque pièce. Du coup, on pourrait penser faire de même avec le cerveau. Et c’est ce que l’on fait. De zones de fonctionnement en sous zones, en nerfs, en synapses, en neurones et en tout ce qu’on voudra, on comprend tout le cheminement de l’information. Et même le comment de l’apprentissage.
    Là où on ne comprend plus rien, c’est comment cette fameuse « pensée » peut se former, exister. Pensée par essence immatérielle et pourtant bien réelle.

    Un (un seul) neurone est un élément logique. Ce truc reçoit des informations sous forme d’impulsions électriques, réagit en fonction de son conditionnement (sa programmation, pourrait-on dire), et retransmet sa ou ses réponses, toujours sous forme d’impulsions électriques, à d’autres neurones.
    On pourrait, à ce stade, comparer ce neurone à un processeur ultra simplifié, n’ayant à sa disposition que quelques instructions simples. Avec une différence de taille : alors qu’un processeur fabriqué fera toujours la même chose suivant le programme implanté, le neurone, lui, modifiera son comportement, sa façon de réagir, suivant la réaction de son environnement (sous forme, encore une fois, d’impulsions électriques). C’est d’ailleurs ce dernier système qui permet à ce neurone « d’apprendre » ce qu’il doit faire.

    A ce sujet, il est tout à fait envisageable de fabriquer, un jour, des neurones artificiels se comportant exactement de la même façon. Si l’on greffe une main artificielle, du moment qu’elle rempli son rôle convenablement, à savoir, exécuter les ordres donnés par le cerveau et, en sens inverse, transmettre à ce dernier les informations tactiles, il n’y a aucune raison pour que la personne greffée perçoive une quelconque différence. Les greffés du cœur ont-il l’impression de vivre sans cœur ? Il en va de même pour la greffe de n’importe organe artificiel (pour autant qu’elle soit bien faite).
    En dehors de toutes considérations pratiques, pourquoi ce raisonnement ne serait-il pas valable en ce qui concerne les neurones ?
    Ce qui importe à ce stade n’est pas la nature du support de l’opération logique effectuée par le neurone, mais l’opération en elle-même.

    Et c’est bien là que le problème se pose : comment expliquer l’émergence de la conscience, de même que toute « pensée », à partir du comportement des neurones ?

    Restant dans le simple constat des faits, il faut admettre plusieurs choses :

    - Un homme sans neurone n’est pas un homme.
    - Un homme dont les neurones ne fonctionnent pas n’est pas un homme pensant : cfr. Alzheimer, phase finale.
    - Un homme dont les neurones n’ont pas encore appris à fonctionner n’est pas encore un homme pensant dans tous les sens du terme: cas du bébé qui vient de naître.
    - Un homme dont une (grosse) partie des neurones ne fonctionne pas est un homme handicapé (mental). Cas grave : l’autiste.
    - Un homme adulte, normal, n’utiliserait qu’un cinquième de son cerveau. Je rectifie : on « pense » qu’un homme n’utilise qu’un cinquième de son cerveau, parce que l’on ignore à quoi peut servir le reste…
    - …

    De tout cela il résulte un fait indéniable : la conscience, de même que toute pensée trouve son origine dans « l’activité » neuronique. Le fait que l’élément de base, le neurone, soit fait de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et de quelques autres éléments, ou bien de silicium et autres composants entrant dans la composition des processeurs (dits artificiels) n’a rien à voir avec la chose. Ce qui importe est son comportement. Je dirais même, son comportement dynamique. Ce dernier point me fait penser à une remarque curieuse. La pensée ne peut exister que s’il y a une dynamique temporelle (neuronale). Si le temps devait s’arrêter, ou si les échanges neuroniques devaient s’interrompre pour une raison quelconque, il n’y aurait plus de pensée, ni de conscience. La pensée n’existe ainsi que lorsqu’il y a interaction des neurones. Et pour qu’il y ait interaction, il faut nécessairement un écoulement du temps.

    J’ai dit, plus haut, que l’on avait localisé la zone cérébrale correspondant à la conscience. Cela pourrait vouloir dire que si cette zone est abîmée, rien n’empêcherait le reste du cerveau de fonctionner convenablement. Rien n’empêcherait nos cinq sens de fonctionner parfaitement, de transmettre les informations adéquates au cerveau, et de permettre à celui-ci d’en tirer profit et conclusions afin de remplir son rôle : penser. Ou créer des pensées.

    J’en reviens à la case départ : la conscience n’est rien d’autre qu’une pensée particulière : celle qui consiste en la réalité de soi.

    Et le problème demeure : comment comprendre qu’une organisation particulière d’un grand nombre d’éléments logiques (les neurones) peuvent « créer » la pensée ?
    Car il faut bien l’admettre, les pensées existent. De plus, elles sont initiées par des neurones, dans le cas d’un cerveau humain.

    Constat : si le nombre de neurones actifs diminue, la pensée se dégrade en pertinence, tout comme l’information disponible se rapportant aux souvenirs.

    Autre chose, je me souviens parfaitement du visage de la première fille que j’ai connue (ça fait longtemps)… Par quel mécanisme logique (des neurones), suis-je capable de me « souvenir » de cette image ? Il y a là quelque chose de franchement extraordinaire !
    Sans parler de la réflexion sur un quelconque sujet, ni des sentiments, amour, haine, peur, etc. Et d’une foule d’autres activités cérébrales.

    Quelqu’un a dit qu’une molécule d’eau n’était ni solide, ni liquide, ni gazeuse. En effet, bien qu’une seule molécule puisse se trouvé dans des états énergétiques très différents, il est nécessaire d’en avoir un grand nombre pour former un morceau de glace, ou un liquide, ou un gaz, proprement dit. Si je reçois le contenu d’un verre d’eau sur la tête, je n’en mourrai certainement pas. Par contre, les victimes d’un tsunami considéreront le même élément liquide sous un tout autre aspect.
    Où se trouve la différence ? La différence est que l’on n’a pas affaire au même objet : le contenu d’un verre d’eau n’est pas la même chose qu’un océan : ce sont deux choses différentes, bien que formées des mêmes éléments de base. Qui peut parler de marée, de lame de fond, de vague, de cyclone, dans un verre d’eau ?
    Rassemblez un grand nombre d’objets identiques suivant un ordre particulier, et vous aurez créé un objet nouveau, avec ses caractéristiques et règles propres. On notera qu’il est pratiquement impossible, au seul vu du comportement individuel de l’élément d’en déduire le comportement de l’ensemble. Pour cela, on a recours à de ordinateurs hyper puissants simulant le comportement de millions, ou milliards d’objets réagissant ensemble.

    Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à nos neurones, nous pouvons admettre que le comportement d’un grand ensemble de ceux-ci est très différent du neurone pris isolément. De toute façon, un neurone seul ne sert à rien puisque son rôle est de recevoir des informations, de les traiter et d’en renvoyer d’autres neurones.

    La Science, c’est quoi ? C’est l’étude d’objets, dit vivants ou non, de leurs réactions, de leurs comportements. Personne ne met en doute le comportement du Soleil. Il émet toutes sortes de rayonnements, certains nocifs, d’autres nécessaires, du moins le croit-on. Comprendre comment cela se produit est une autre paire de manches ! On sait qu’il est constitué, entre autre, d’une grande quantité d’hydrogène et qu’il est le lieu de réactions nucléaires. Cela est nettement insuffisant pour tout comprendre. Mais peu importe, le résultat est là : il nous chauffe et il est indispensable à notre vie.

    Pour ce qui nous occupe, si un grand nombre de neurones s’organisent convenablement, la pensée est générée. Cela est indéniable.

    Ce qui est encore plus difficile à saisir, est le fait que notre « pensée » n’est pas unique. Lorsque je suis en train d’écrire ceci, je pense à ce que j’écris, je lis ce que j’écris, j’essaie, autant que possible, d’en vérifier l’orthographe, je pense aussi à regarder l’heure, de même à ce que je ne dois pas oublier de rapporter pour le dîner. Tout cela en même temps, de même qu’une foule d’autres choses dont mon cerveau s’occupe pour me maintenir en relativement bonne santé. Ce faisant, j’en oublie presque ma « conscience ». Je ne passe pas mon temps à penser que j’existe, du moins pas … consciemment.


    Une remarque : Boulet5, le 16/6, a signalé une classification entre matière inerte et vivante, à des degrés variables. Si un caillou peut nous sembler inerte, je crois que cela ne vient que du temps mis pour son évolution : quelques milliers, voire des millions d’années. Lorsqu’on regarde l’évolution géologique de la Terre, et que l’on comprime le temps pour le mettre à notre portée, on est très loin d’une quelconque inertie. Autre remarque, sans cette, très lente, évolution, l’homme ne serait pas ce qu’il est. D’ailleurs, un caillou est formé d’atomes. Et il n’y a rien de plus vivant qu’un atome…

    FransVing

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  2. #62
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    J'imagine que la plupart d'entre nous seront d'accord pour dire que la conscience humaine résulte de l'émergence des neurones et de leurs rapports entre eux.

    Maintenant, un neurone pris individuellement n'a pas de conscience. L'ensemble des neurones d'un cerveau même ne leur donne pas de conscience; celle-ci émerge à un autre niveau.

    Mais transposons maintenant les neurones aux humains, et donc logiquement, le cerveau à la société: peut-être que notre société est elle-même consciente! Pas de façon imagée mais réellement consciente! Cela peut paraître insensé mais c'est exactement pareil que pour les neurones d'un cerveau: aucun humain n'aurait conscience de cette "super-conscience sociale" mais elle-même aurait conscience d'elle...

    Mais peut-être que c'est une idée connue et que beaucoup d'auteurs on en déjà parlé?!?
    Qu'en pensez-vous?

    Je suis entrain de bosser sur "La redécouverte de l'esprit" du philosophe américain John Searle. C'est un auteur que je trouve tres pertinent en philosophie de l'esprit et en théorie du langage.


    Ses theses centrales sur la conscience sont les suivantes :

    A) La conscience

    0 - Le problème de l'autre esprit ne se pose pas dans la vie quotidienne car elle est une donnée intuitive.
    Le problème surgit de façon philosophique et scientifique lorsque, dans un souci de vérité, nous traitons cette donnée intuitive plan comme une hypothèse à justifier.

    1 - Il faut intégrer la notion d'esprit (conscience, mental...) dans notre conception scientifique du monde.
    Cela étant, il devient nécessaire de remoduler les catégories cartésiennes erronées qui imposent que "esprit" s'oppose nécessairement à "matière"...

    2 - La conscience est une propriété biologique de niveau suppérieur émergant du système neurophysiologique.
    Ainsi, la conscience et ses soubassement neuro peuvent traiter de la même chose mais à des niveaux d'explication différents.

    3 - La caractéristique principale de la conscience est d'être ontologiquement subjective alors que le soubassement neurophysiologique est ontologiquement objectif.
    Ce qui implique que la conscience est irréductible à ses soubassements causaux. En effet, si je dis "tel expérience consciente (par exemple la douleur) nest rien que tel ou tel comportement du système neuronal", alors je zappe complètement une caractéristique essentielle de ce que je décris : la douleur vécue.
    Dans le cas des phénomènes mentaux, ce qui m'apparait est la réalité.

    Il y a donc pour la conscience deux niveaux d'explication indissociables.
    En effet, il est indéniable que nous sommes conscients.
    Donc, si je veu savoir si une chose est consciente, meilleur moyen est de s'assurer qu'elle possède les soubassements causaux nécessaires pour produire de la conscience (système neuronal complexe,...).
    Le moyen complémentaire est d'observer le comportement, voir si il m'est possible de reconnaitre chez la chose des capacités semblables aux miennes de produire des états mentaux conscients.
    Bref, l'argument est "causes semblables <=> effets semblables".


    B)La machine universelle

    Maintenant, concernant la société consciente, il me semble qu'il s'agit d'un problème de réification justifié de façon erronée par les théories computationnelles en sciences cognitives:

    - A la base, il y a la thèse de Church-Turing, selon laquelle une machine de Turing universelle est capable de réaliser n'importe quelle espèce d'algorithme. Notons que la réalisation matérielle n'a aucune importance pour la description computationnelle. Ce qui compte ce sont les processus.

    - Comme nous pouvons traduire les mécanismes neurophysiologiques sous forme d'algorithme. Ils peuvent être implémenté dans la machine de Turing universelle.

    - ATTENTION AU GLISSEMENT : De là, comme la machine universelle est computationnellement équivalente au cerveau, nous pouvons dire que le cerveau est une machine universelle.

    - DERNIERE PIROUETTE : comme la réalisation matérielle n'a pas d'importance, on peut faire une machine universelle avec une très grande quantité de chats, de rats et des clapets (thèse de Block).
    De la même façon, si toute la Chine se comportait comme une machine de Turing universelle jouant au fonctionnement du cerveau, il se pourrait que la Chine ait une conscience propre.



    Les contre arguments donnés par Searle :

    1) La syntaxe n'est pas intrinsèque à la physique, elle est toujours relative à un observateur capable d'interpréter la chose de l'extérieur.
    Ainsi, les états computationnels ne sont pas découverts à l'intérieur de la physique, ils lui sont assignés.
    Or, le but des sciences est de caractériser des traits intrinsèques au monde naturel. Les sciences on véritablement commencé lorsqu'on a retourné la méthode néoplatonicienne qui voulait qu'on parte des principes idéaux pour interpréter le monde. Le point important était ce retournement afin de partir de l'expérience pour en tirer les principes, les lois...

    2) La syntaxe n'a pas de pouvoirs causaux.
    En effet, le programme réalisé n'a pas de pouvoirs causaux autres que ceux du support qui le réalise parce que le programme n'a pas d'existence réelle, physique et indépendante, au delà du support qui le réalise.

    3) La simulation du cerveau telle qu'elle est effectuée par la machine de Turing ne permet pas le glissement vers "le cerveau est une simulation de la machine de Turing". Cette relation n'est pas symétrique.
    Si je modélise un tube digestif sur mon pc, ce n'est pas pour autaut que j'effectue réellement une digestion.

    4) Enfin, pour les raisons précitées, le cerveau ne fait pas de traitement de l'information au sens ou l'ordinateur effectue le traitement de l'info. Il ne faut pas confondre la réalité et le modèle.

    c) La réification

    Il existe également un argument de sens commun.

    Souvent dans les discours politiques on entend "La France veut ceci", "La France aime celà". Ces énoncés reposent sur le postulat selon lequel le tout est plus que la somme des parties.
    Ce n'est pas une constatation de fait mais un argument de rhétorique visant à créer dans le public un sentiment d'identification collective.

    On prète alors une intentionnalité propre à un groupe de personnes et on espère que ces personnes vont s'y identifier et adopter l'atitude qu'on veut qu'ils aient.

    Mais il ne faut pas se leurrer, c'est un "comme si" et non une intentionnalité intrinsèque. Cette intentionnalité intrinsèque n'existe que dans l'esprit de l'individu conscient qui la transpose au groupe auquel il s'identifie.

    Au delà, il existe un tas de schémas métaphysiques (Spinoza, Leibniz...) qui traitent de ce problème. Mais de façon sensée, nous restons dans des "c'est comme si"...

  3. #63
    inviteffd07d44

    Re : émergence et conscience

    Merci à FransVing et à jamajeff pour ces longs commentaires très intéressants!!

    Concernant les idées de Searle, je sais que certaines de ces idées, particulièrement l'expérience de pensée de la chambre chinoise, ne font pas du tout l'unanimité...

    jamajeff, ce que je ne comprend pas dans ce que tu dis des théories de Searle est le fait que, si j'ai bien compris, il faudrait un observateur pour recevoir la pensée crée par son système nerveux, pour qu'il y ait une expérience subjective... Ai-je bien compris?
    Or, comme l'a montré Dennett, notre conscience n'est pas un "observateur situé dans le cerveau et observant les activités de celui-ci", contrairement à ce qu'on pourrait croire intuitivement. La conscience est le résultat de l'activité du SN!
    Peut-être que Dennett a justement fait cette critique, de ce qu'il appelle le "théâtre cartésien", par opposition aux idées de Searle?? Je sais en tout cas qu'ils divergent sur des points centraux. Est-ce que quelqu'un peut nous en dire plus?

  4. #64
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Ce qui me plaisait dans "La redécouverte de l'esprit", c'est justement que pour son argumentaire, Searle n'a pas eu besoin de "La chambre chinoise".

    Sinon, je ne connais pas bien Dennett, mais il me semble que sur ce point lui et Searle semblent d'accord : La conscience est le résultat de l'activité du SN!

    Par contre, il me semble, ce que Searle reproche:

    1-Dennet, malgré sa critique de Descartes, reste cloitré dans le schéma typique du dualisme cartésien où le mental (chez descartes "substance spirituelle") s'oppose au matériel (substance étendue). Donc, Dennett rejette le vocabulaire mais garde les présupposés dualistes cartésiens. D'ou Searle dit qu'il s'agit d'un "dualisme conceptuel".

    2- certains matérialistes tels que Dennett et Amstrong effectuent une réduction causale de la conscience en la redéfinissant dans des termes "objectifs" de telle sorte qu'ils finissent par nier l'aspect fondamentalement subjectif du vécu de la conscience. Cette réduction débouche inévitablement sur une réduction ontologique où il n'y a plus de vécu de la conscience.

    Donc, pour searle, l'apparence de l'expérience consciente est irréductible parce que l'apparence est la réalité de la conscience. Et cela n'implique nullement le fait qu'il faille faire appel à un esprit divin.
    La réalité du vécu subjectif de la conscience n'est pas incompatible avec une théorie neurophysiologique de la conscience.

  5. #65
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    On peut donc être matérialiste sans pour autant nier l'existence des contenus mentaux.

  6. #66
    invite0bf06272

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par jamajeff Voir le message
    ...
    Si je modélise un tube digestif sur mon pc, ce n'est pas pour autaut que j'effectue réellement une digestion.

    4) Enfin, pour les raisons précitées, le cerveau ne fait pas de traitement de l'information au sens ou l'ordinateur effectue le traitement de l'info. Il ne faut pas confondre la réalité et le modèle.

    ...
    Un tube digestif sur un PC, non, bien sûr. Mais je peux construire une prothèse (dite artificielle) qui, si elle est parfaite, fera son travail convenablement, y compris de transmettre au cerveau les informations nécessaires. Si, de plus, cette prothèse est capable d'interpréter les informations fournies par le cerveau et d'en tenir compte, c'est-à-dire de modifier son fonctionnement, comment le cerveau pourrait-il "savoir" qu'il a affaire à quelque chose d'artificiel ? D'un autre côté, je puis très bien imaginer une prothèse équippée d'un microprocesseur et de tout ce qu'il faut pour lui permettre d'apprendre à fonctionner convenablement et satisfaire ainsi les besoins de Sa Magesté le Cerveau. (Voir à ce sujet les réseaux neuroniques artificiels)

    Si le cerveau ne fait pas de traitement d'information, que fait-il ?
    D'accord, il ne le fait pas au sens actuel du PC qui se trouve sur mon bureau. Pourquoi? Parce que mon PC ne dispose que d'un seul processeur. Or le processeur est l'équivalent d'un neurone. Ils font tout les deux la même chose : recevoir des stimuli électriques, en renvoyer d'autres en fonction de sa programmation. Dans le cas du PC, le programme est inscrit dans un ensemble de mémoires, à charge du processeur d'aller chercher les instructions une à une. Ce programme peut être fixe ou évolutif (en fonction des résultats obtenus). Un exemple typique de programme évolutif est celui du jeu d'échecs.
    Mais il y a longtemps qu'on pense à l'ordinateur en "couche". Celui-ci ne sera plus constitué d'un seul processeur, mais d'une grande quantité disposés en couches successives : appelés réseau neuronique. Chaque processeurs est bien plus simple que les actuels et leur fonctionnement est proche du neurone humain. Le principe général du fonctionnement est également le même : 1ère couche, réception des données, les couches intermédiaires traitent les résultats de la 1ère, une couche finale donne son accord ou non pour les résultats obtenu en fonction de ce pourquoi le système est prévu. Si le résultat n'est pas bon, l'"organisation" des couches intermédiaires se modifie : c'est le stade de l'apprentissage. Ce système a été essayé, par exemple, pour la reconnaissance optique de l'écriture (imprimée) : ça fonctionne bien.

    Et comme je le disais précédemment, si l'on remplace des neurones humains par des neurones artificiels qui font exactement la même chose où sera la différence ?

    FransVing

  7. #67
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Hello Frans,

    L'exemple justifiant le système digestif artificiel et l'analogie avec le cerveau se résumr à la célèbre sentence "le cerveau sécrète de la pensée comme le foie sécrète de la bile".
    Il y a une chose de vraie là dedans: le cerveau et le foie sont des organes.
    Il y a aussi quelquechose de faux dans l'analogie car la vérité de cette affirmation n'est vraie que métaphoriquement.

    En effet, pour le foie et la bile, nous restons à un niveau ontologiquement objectif (aucun des deux n'a d'intentionnalité).
    Par contre pour le cerveau et la pensée consciente, il y a passage de phénomènes neurophysiologiques ontologiquement objectifs à des phénomènes conscients ontologiquement subjectifs et doués d'une intentionnalité intrinsèque. De plus, le cerveau, dont une partie permet de créer des phénomènes conscients, permet de déterminer les mouvements de corps...


    Aussi, il me semble que ton modèle est fondé sur un présupposé qui fallatieux.

    Je m'explique:

    - thèse de Church-Turing selon laquelle tout ce qui est traduisible en terme d'algorithmes est implémentables dans une machine de turing

    - le niveau de fonctionnement de la machine universelle de turing est syntaxique et est indépendant de sa base causale.

    - on peut modéliser le cerveau en traduisant ses mecanismes sous forme d'algorithme

    - étant donné que le modèle peut marcher, le cerveau est une machine universelle de Turing

    - étant donné que le cerveau est une machine de turing, n'iomporte quelle machine universelle de Turing pourrait le remplacer...

    - si la machine se comporte "comme si" il y a de la conscience dedans, alors je peu dire qu'elle est consciente.

    Je pense qu'il n'y a pas grand chose de vrai dans ce exemple computationnaliste :

    1) L'analogie entre cerveau et machine universelle (ou ordinateur) n'est pas à double sens. Si je modélise le cerveau avec un ordinateur, même si il est "multi couche", je ne peux pas pour autant renverser le sens de l'analogie et dire que le cerveau est une machine universelle.

    2) Il est nécessaire d'étudier quelle est limplication de la base causale du système neurophysiologique dans la production de la conscience. Car les processus computationnels ne font que nier l'importance de la base causale biologique. Mais prétendent pourtant que cette base causale n'est pas nécessaire.
    Pourquoi les processus computationnels nient-ils les processus syntaxiques? Parce que les processus computationnels sont syntaxiques et cette syntaxe n'a rien de physique. Elle n'existe pas de façon intrinsèqe dans le monde physique. Elle est assignée par nous qui sommes des cerveaux conscients.

    3) Dans la suite de ce que j'ai dit au point 2, contrairement à la machine où les processeurs se distinguent des mémoires... Le cerveau est composé de neurones qui font à la fois le traitement de l'information et la mémoire selon les configurations et reconfigurations systémiques. LA zone qui permet de voir est la zone ou sont "stockées" les imagres mémorisées et qui me permettent de les remémorer.
    Pour faire une science rigoureuse de la conscience, il serait intéressant de ne pas trop vite abandonner l'objet d'étude (cerveau conscients) du modèle, car c'est de là que découlent beaucoup de choses fausses.

    4) Je maintiens donc que le cerveau ne fait pas de traitement au sens où l'ordinateur fait du traitement d'infoirmation car la base causale matérielle est importante. Je n'ai aucune idée de la conscience d'un ordinateur (celle qu'il faut prouver) mais je suis persuadé de ma propre conscience (celle qui est une donnée de base).

    La conscience est une chose bien réelle, qui est vécue subjectivement, et non seulement l'énonciation de ce vécu. Il ne suffit pas d'une machine capable de dire "je pense donc je suis" et qui traiterait l'information de telle sorte qu'elle imite le comportement d'un humain conscient pour affirmer qu'elle est vraiment consciente. Il faut distinguer la conscience intrinsèque de la conscience "comme si". Beaucoup d'interprétations d'expérimentations en sciences cognitives tombent ainssi dans la bouffonnerie.
    Lr fait de "vouloir que la machine X soit consciente" ne doit pas influencer sur l'interprétation des résultat des expériences qu'on mène car c'est ainsi qu'on dérive à la bouffonnerie.

    La base d'une étude sérieuse de la conscience doit partir d'un sujet conscient doté d'un cerveau, d'un corps... Il ne suffit pas seulement d'étudier les processus séparément des bases causales neurophysiologiques. Au contraire, cette étude de la conscience doit porter sur les processus au sein de la base matérielle neurophysiologique analogue à la celle d'un humain conscient.

    Je ne nie donc pas qu'on puisse arriver à créer une conscience artificiellet il est fort probable que cette conscience artificielle soit aspectuellement différente de la notre. C'est pour ça que je maintiens que l'étude de notre conscience doit porter sur notre base matériélle neurophysiologique.
    Il serait temps pour une étude sérieuse de la conscience qu'on mette la conscience dans le cerveau, qu'on réintègre le cerveau dans la boite crânienne et qu'on remette la tête sur les épaules et l'individu avec d'autres individus. Car telles sont les conditions par lesquelles nous sommes conscients au départ. Cette conscience est notre première certitude.
    Il suffit d'un peu de patience et d'avancer de façon prudente. L'étape suivant est aussi d'étudier les déterminismes sociaux de la conscience. En ce sens l'apport des études sur l'apprentissage est important...

  8. #68
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par FransVing Voir le message
    Et comme je le disais précédemment, si l'on remplace des neurones humains par des neurones artificiels qui font exactement la même chose où sera la différence ?
    Searle énonce une expérience de pensée mettant en scène un individu (que nous nommerons Mr.Y) qui souffre d'une déterioration progressive du système cérébral. Au fur et à mesure de l'évolution de la maladie, le cerveau a été remplacé par des processeurs, cartes mémoire, chipsets, périphériques I/O... Pour finir, le cerveau a disparu et il ne reste qu'un ordinateur. Le but est de savoir si la personne est consciente.

    A partir de là nous pouvons faire trois suppositions:

    1 - L'ordinateur reproduit le comportement mais également le vécu mental subjectif de la personne. Cela signifie que l'expérience consciente de cette personne se maintient alors que les causes physiques ont changé.
    2 - L'ordinateur reproduit le comportement mais pas les états mentaux. Au fur et à mesure que l'informatique se substitue au cerveau biologique, les états mentaux de Mr.X disparaissent alors que les phénomènes comportementaux observables de l'extérieur restent inchangés.
    3 - L'ordinateur reproduit le vécu mental mais pas le comportement. L'homme reste conscient mais il est incapable d'interagir avec son environnement.

    Quelles sont les leçons que nous pouvons tirer de cette expérience virtuelle?

    Ontologiquement :
    Pour un même comportemen nous pouvons avoir 1 et 2. Il n'y a donc pas une relation qui soit nécessairement vraie entre le comportement observable et l'existence de phénomènes mentaux. Cette relation est contingente. Nous rejettons donc la these behavioriste.

    Epistémiquement :
    Le point de vue à la première personne ne peut se confondre avec le comportement à la troisième personne. Cela étant, dans les trois cas l'observateur prend position en faveur de l'existence ou non d'états mentaux selon qu'il peut ou non reconnaitre chez l'autre des ses propres capacités a avoir des comportements mentaux.

    Causalement :
    La conscience sert d'intermédiaire entre les stimulis d'entrée et le comportement de sortie. Cependant, 2 nous apprend que la conscience n'est pas une donnée nécessaire.

    Le fossé entre la vérité ontologique et épistémique demeure béant. Il nous faut donc, pour justifier une quelconque position, aussi recourir à une méthode indirecte (à la troisiemme personne) visant à vérifier si, dans l'état des connaissances actuelles, Mr.Y a les bases causales nécessaires pour produire de la conscience. Le principe sur lequel nous-nous basons est "causes semblables = effets semblables".

    Pour ce faire, il faut retourner étudier dans la boite crânienne...
    Dernière modification par jamajeff ; 09/08/2007 à 14h29.

  9. #69
    inviteffd07d44

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par jamajeff Voir le message
    A partir de là nous pouvons faire trois suppositions:
    [...]
    2 - L'ordinateur reproduit le comportement mais pas les états mentaux. Au fur et à mesure que l'informatique se substitue au cerveau biologique, les états mentaux de Mr.X disparaissent alors que les phénomènes comportementaux observables de l'extérieur restent inchangés.
    Daccord, mais n'oublions pas pas qu'il s'agit ici seulement du point de vue de Searle (et d'autres, évidemment). Le fait de pouvoir agir comme si l'on avait tous les états mentaux "normaux", mais sans en avoir, définit ce qui s'appelle en philo un zombie.

    Cependant, la possibilité pour les zombies d'exister ne fait pas l'unanimité. Plusieurs auteurs (comme Dennett) pensent que la conscience est la conséquence évolutive des autres fonctions du système nerveux (régulation du fonctionnement des autres organes, réception de stimulus sensoriels, etc). En résumé, ces auteurs pensent que la conscience est un "effet secondaire" obligatoire de la possession de facultés intégratrices/cognitives relativement complexes. Et donc que les zombies ne peuvent pas exister, ce qui excluerait la seconde hypothèse de Searle.

    Une autre conséquence, si cette position s'avérait juste, serait qu'une machine que nous dotterions de suffisamment d'éléments appropriés de régulation et d'interaction avec l'extérieur, ferait probablement du même coup et de facon inévitable, l'acquisition d'une conscience d'elle-même.

  10. #70
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Searle ne fait que adopter le sens commun en l'étoffant avec des arguments plus techniques, tout comme Kant au 18e le faisait avec l'epistemologie.
    Et, selon moi, il a raison car parfois, quand je lis certaines théories, je me dis "mais enfin, de quoi il parle?"...
    Sa méthode c'est simplement de pousser à bout les raisonnements et montrer que ce qui se tient logiquement n'a pas forcément d'assise dans le monde. En effet, souvent notre empressement à vouloir progresser nous rend aveugle à certains faits évidents du monde.

    1)
    Par rapport à Dennett, dans un sens, il n'a pas tort car il se situe à un niveau de description purement causal ou la différence entre intentionnalité intrinsèque et intentionnalité "comme si" n'a aucune importance. De ce fait il peut la mettre entre parenthèses.
    D'ailleurs, à son niveau de description l'existence ou non d'une conscience subjective ou la réalité de ma croyances que Ingwie Malmsteen est le meilleur guitariste au monde, n'ont aucune importance. De telle sorte que sa définition de la conscience n'a aucun besoin de faire appel à une quelconque notion d'intentionnalité... Et donc, sa conscience ne signifie plus conscience au sens intentionnelle, aspectuelle... De ce fait, il peut postuler que les zombies n'existent pas car il a redéfinit la notion de conscience de telle sorte que le zombie est une forme de conscience.

    De la même façon, je pourrai redéfinir la couleur selon les longueurs d'ondes et donc la vider de son caractere aspectuel. Ce n'est pas pour autant que le coté aspectuel du rouge, tel que je le perçois, n'existe pas.
    D'un point de vue discursif, il me semble que Dennett métaphorise le sens puis il le réfute le sens métaphorisé pour finir par faire comme si il avait réfuté la version littérale.

    Je ne peut pas prendre au sérieu que l'effet que me procure l'écoute des arabesques de Mozart jouées à la harpe n'existent pas. Je ne peu pas prétendre à la fois que ça m'a fait donne un sentiment de plénitude puis nier ce que je viens d'affirmer parcer que il y a une explication causale.
    Ce qui m'apparait est ma réalité et l'explication causale s'inscrira toujours dans cette réalité apparente.



    2)
    Un autre point : sI je tire les conséquences de l'explication de la non-existence de Zombies, qui est fondée sur la confusion entre intentionnalité intrinsèque et intentionnalité "comme si" (donc l'intentionnalité devient pour Dennett un critère farfelu), j'en arrive à des aberrations. Comparons:

    - Mon GSM a un certain niveau de conscience car quand j'écris des SMS il apprend, selon les mots que j'utilise le plus souvent, à reconnaitre les mots avant que j'ai fini de les taper et en suite il les affiche à l'acran.

    - Mon automate mécaniques a un certain niveau de conscience car quelques uns ont la capacité de réagir aux stimulations extérieures. En effet, quand je tire le bras bras vers le bas, il a la tête qui tourne.

    - Le clou a un certian niveau de conscience car il calcule, selon la force de frappe du marteau, la profondeur à laquelle il doit s'enfoncer dans le mur.

    En fait, à ce moment, tout ce qui est traduisible en causes-effets est potentiellement à un certain niveau de conscience.

    Je ne remet pas en cause l'émergence de la conscience. Je dis seulement que cette émergeance naturelle ne réfute pas l'existence de processus non-intentionnels dans la nateure. De plus si on la prend au sérieu, tout devient potentiellement intentionnel. Or, je le répète, pour Dennett, ça ne dérange pas car il est à un autre niveaud 'explication.

    Enfin, concernant les cerveaux de silicium, il y a la thèse forte de Searle selon laquelle la syntaxe n'est pas intrinsèque au monde physique.

  11. #71
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Si le cerveau ne fait pas de traitement d'information, que fait-il ?
    D'accord, il ne le fait pas au sens actuel du PC qui se trouve sur mon bureau. Pourquoi? Parce que mon PC ne dispose que d'un seul processeur. Or le processeur est l'équivalent d'un neurone. Ils font tout les deux la même chose : recevoir des stimuli électriques, en renvoyer d'autres en fonction de sa programmation. Dans le cas du PC, le programme est inscrit dans un ensemble de mémoires, à charge du processeur d'aller chercher les instructions une à une. Ce programme peut être fixe ou évolutif (en fonction des résultats obtenus). Un exemple typique de programme évolutif est celui du jeu d'échecs.
    Je ne prétend pas que le cerveau ne fait pas de traitement d'information. Je dis juste que le traitement d'information n'est pas suffisant pour postuler l'existence de la conscience.

  12. #72
    inviteb9eb507a

    Re : émergence et conscience

    Pourkoi serion nou daccor pour admettre koi ke se soi concernant le cervo avan davoir clairement defini ce kest le cervo?
    De koi peut on parler sans en connaitre la nature, aujourdui les plus gran scientifique son depaser par sa complexiter , son etude nen est ka c balbuciment il non ke d théori sur le sujet toute plus contradictoire les une ke les otre c encore kkchose ki les depasse.
    Devrait on parler football si lon en connai pa les regle,le role de chak participant, lorganisation dun championnat?Je croi ke se serai sexposer au ridicul.Je nest rien contre la discution sof kan elle sattak a d sujet encore tro mal compri ou carément pa du tou,feson preuve dumiliter,sachon dire"je ne c pa".
    Cordialement, narcisse.

  13. #73
    Coincoin

    Re : émergence et conscience

    Bonjour,
    Pourriez-vous faire un effort sur l'orthographe ?

    Merci.

    Pour la modération, Coincoin
    Encore une victoire de Canard !

  14. #74
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par narcisse0 Voir le message
    Pourkoi serion nou daccor pour admettre koi ke se soi concernant le cervo avan davoir clairement defini ce kest le cervo?
    De koi peut on parler sans en connaitre la nature, aujourdui les plus gran scientifique son depaser par sa complexiter , son etude nen est ka c balbuciment il non ke d théori sur le sujet toute plus contradictoire les une ke les otre c encore kkchose ki les depasse.
    Devrait on parler football si lon en connai pa les regle,le role de chak participant, lorganisation dun championnat?Je croi ke se serai sexposer au ridicul.Je nest rien contre la discution sof kan elle sattak a d sujet encore tro mal compri ou carément pa du tou,feson preuve dumiliter,sachon dire"je ne c pa".
    Cordialement, narcisse.
    N'est-il pas plus intéressant de tenter de dépasser notre ignorance plutôt que de se complaire en elle?

    Nous ne prétendons aucunement à un "je sais" mais "je veux savoir".
    Pour ce faire, il faut commencer par discuter de ce que nous ne connaissons pas encore bien (par ex: comment apparait la conscience), sur base de ce que nous savons déjà (par ex: nous sommes conscients et pour ce faire il faut un cerveau,...).

    Ainsi, nous discutons seulement de la façon de procéder pour déterminer si, dans une expérimentation en sciences cognitives, nous avons réussi à produire une conscience.

    De ce fait, si vous avez des remarques pertinentes permettant de faire évoluer le débat, elles sont les bienvenues

    Cordialement.
    Jeff

  15. #75
    invite0bf06272

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par jamajeff Voir le message
    ...
    Nous ne prétendons aucunement à un "je sais" mais "je veux savoir".
    Pour ce faire, il faut commencer par discuter de ce que nous ne connaissons pas encore bien (par ex: comment apparait la conscience), sur base de ce que nous savons déjà (par ex: nous sommes conscients et pour ce faire il faut un cerveau,...).
    ...
    Cordialement.
    Jeff
    Le problème est bien là. Au même titre qu'un chirurgien peut difficilement s'opérer lui-même, et encore moins comprendre comment il fonctionne en se découpant en petits morceaux, n'essayons pas de nous comprendre nous-même. Je sais que je pense, que je peux réfléchir et avoir une conscience. Ce qui m'intéresse, c'est de voir comment les autres êtres fonctionnent, qu'ils soient du règne minéral, végétal, animal ou humains.

    Cette fois, ce que je constate est une évolution dans l'organisation des réactions nécessaires à la survie (suivant le cas, nouriture, défense contre des prédateurs, etc.) et la multiplication de l'objet ou être en question.

    Vouloir comprendre directement comment émerge une conscience reviendrait à se placer devant le dernier Airbus, sans aucune connaissance de quoi que ce soit, et à se demander comment il se fait que cet engin puisse voler... Pour bien faire, commençons par poser la question au sujet d'un oiseau. Ensuite, étudions la dynamique des fluides. De pas en pas, je finirai, peut-être, par comprendre le vol de l'avion.

    Pour en revenir à notre sujet, il faudrait peut-être remonter aux origines (de l'homme). Et même au tout début. Comment se fait-il que des cellules se crées, se nourissent et se multiplent? Comment se fait-il que des cellules différentes s'associent pour former une nouvelles entité?
    Et même avant, la création même des différents atomes ne semble pas s'être faite au hazard. L'Univers n'est pas sac plein d'atomes différents tapés là au hazard n'importe comment : il y a une organisation.

    Si on essayait de commencer par là?

    FransVing

  16. #76
    invite0e4ceef6

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par narcisse0 Voir le message
    Pourkoi serion nou daccor pour admettre koi ke se soi concernant le cervo avan davoir clairement defini ce kest le cervo?
    De koi peut on parler sans en connaitre la nature, aujourdui les plus gran scientifique son depaser par sa complexiter , son etude nen est ka c balbuciment il non ke d théori sur le sujet toute plus contradictoire les une ke les otre c encore kkchose ki les depasse.
    Devrait on parler football si lon en connai pa les regle,le role de chak participant, lorganisation dun championnat?Je croi ke se serai sexposer au ridicul.Je nest rien contre la discution sof kan elle sattak a d sujet encore tro mal compri ou carément pa du tou,feson preuve dumiliter,sachon dire"je ne c pa".
    Cordialement, narcisse.
    mais si l'on veux apprendre les règles d'un jeu qui nous est inconnu, il y'a t-il d'autre manièr que de se poser des questions sur ce que l'on perçoit du jeu, puis d'éssayer d'en extraire les règles de fonctionnement?? si on ne se pose pas de question sur ce que l'on ne sais pas penses-tu vraiment que l'on est jours une chance de pourvoir y comprendre quelqueschose. il m'est d'avis, qu'il est préférable de se poser des questions et d'avancer des théorie même contradictoires que de poser son cul toute la journée sur un canapée avec des ships et de la bière en regardant du foot. nan ??

  17. #77
    invite0e4ceef6

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par jamajeff Voir le message
    Je ne prétend pas que le cerveau ne fait pas de traitement d'information. Je dis juste que le traitement d'information n'est pas suffisant pour postuler l'existence de la conscience.
    comment défini-tu la conscience jamajeff ?? après tout le traitement de l'information ne signifie pas forcement d'avoir une conscience très devellopé puisque les machines sont capable de le faire. donc ??

  18. #78
    invite0bf06272

    Re : émergence et conscience

    On en sait quand même un peu plus sur le fonctionnement du cerveau. Aussi, je rappelle ce que j'écrivais il y a quelque temps : "J'ai lu, dans un numéro déjà ancien de La Recherche, que l'on avait pu localiser, chez l’homme, la zone cérébrale correspondant à la conscience. Par conscience, on entend ici le fait de savoir que l'on existe. Etre conscient de son existence n'empêche nullement de ne pas se rappeler son nom ou ceux des autres, pas plus que d’être handicapé de certaines fonctions cérébrales.
    D’autres zones sont depuis un certain temps bien connues : le visuel, l’auditif, mémoires à différents termes, etc. Il sera intéressant, dans le futur, de voir si on retrouve une zone semblable (conscience) chez certains animaux, et les conclusions que l’on pourra en retirer."
    Ainsi, le phénomène de conscience correspond bien à l'activité du zone particulière du cerveau.

  19. #79
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par quetzal Voir le message
    comment défini-tu la conscience jamajeff ?? après tout le traitement de l'information ne signifie pas forcement d'avoir une conscience très devellopé puisque les machines sont capable de le faire. donc ??
    Bonjour,

    1)
    La conscience est très difficile à définir positivement. Lorsque nous la définissons comme objet en dehors de soi, nous ne parlons pas de conscience mais d'objet de la conscience. Par exemple la conscience ne se réduit pas à la "conscience de soi" (cfr. Descartes) car à ce moment je prend la conscience comme objet en oubliant qu'elle est ce qui objective. Elle ne se réduit pas non plus aux objets de la conscience, comme Dennett, car à ce moment on en arrive à l'absurdité selon laquelle cette conscience n'existe pas...

    Un des penseurs qui ,selon moi, a le mieux développé cette question est Martin Heidegger dans "Être et temps". La conscience au sens phénoménologique est le "Da-sein" qui est traduit de l'allemand comme l' "être-là" (littéralement "là-être"). Il s'agit de ce que je déduis de la présence des choses (au sein de ma conscience) et qu'on ne peut jamais atteindre immédiatement mais seulement de façon médiatisée (par le langage, les objets, les sentiments...).

    Une autre définition est celle de Searle "lorsque je me réveille au terme d'un sommeil sans rêves, j'entre dans un état de conscience, un état qui se poursuit tant que je suis éveillé. Lorsque je m'endors ou que je suis placé sous anesthésie générale ou que je meurs, mes états conscients cessent. Si durant mon sommeil j'ai des rêves, je deviens conscient, bien que les formes oniriques de la conscience en général soient de bien moindre intensité et vivacité que la conscience éveillée ordinaire."

    Dans tous les cas nous ne pouvons définir clairement la conscience qu'en l'approchant, il n'y a pas de perception immédiate de la conscience mais seulement médiatique, via ce dont je suis conscient.

    2)
    Dans votre question vous présupposez déjà comme vrai ce à quoi vous devez d'abord répondre; à savoir, que cette chose qui traite de l'information est nécessairement consciente.

    En vertu de quoi y-a-t'il "quelquechose qui traite de l'information"?
    Il faut commencer par prendre en compte le fait suivant : "j'assigne à ce circuit le statut de chose qui traite de l'information" en vertu d'un certain postulat selon lequel "j'assigne à une impulsion électrique, dans ce circuit électronique, la valeur d'information".
    Parallèlement, notre cerveau est également formalisé par nous-même sous la forme d'un "système de traitement de l'information".

    Ainsi, vous avez un "circuit électrique=traitement d'information" et un "cerveau=traitement d'information". De sorte vouv vous dite que comme le cerveau produit de la conscience, le circuit électronique doit lui aussi produire de la conscience.

    Cela marche de façon analytique, lorsque nous faisons abstraction du fait que dans le cas du cerveau et dans le cas du circuit électronique, sous l'énonciation "traitement d'information" il y a, dans chaque cas, des bases causales tout à fait différentes.

    Ainsi, la condition nécessaire pour qu'un tel raisonnement soit vrai c'est que nous ayons un circuit électronique dans le crâne.
    De sorte que tant que cette condition n'est pas remplie, nous ne pouvons pas affirmer que que l'ordinateur est conscientes.

  20. #80
    jamajeff

    Re : émergence et conscience

    Citation Envoyé par FransVing Voir le message
    "J'ai lu, dans un numéro déjà ancien de La Recherche, que l'on avait pu localiser, chez l’homme, la zone cérébrale correspondant à la conscience. Par conscience, on entend ici le fait de savoir que l'on existe. Etre conscient de son existence n'empêche nullement de ne pas se rappeler son nom ou ceux des autres, pas plus que d’être handicapé de certaines fonctions cérébrales.
    D’autres zones sont depuis un certain temps bien connues : le visuel, l’auditif, mémoires à différents termes, etc. Il sera intéressant, dans le futur, de voir si on retrouve une zone semblable (conscience) chez certains animaux, et les conclusions que l’on pourra en retirer."
    Ainsi, le phénomène de conscience correspond bien à l'activité du zone particulière du cerveau.
    La chose est bien plus complexe que ce que nous présentent les journaux de vulgarisation.

    1)
    Concernant les corrélats neuraux de la conscience: une des questions qui se posent maintenant c'est de savoir si il y a des mécanismes dédiés ou bien s'il s'agit de mécanismes distribués.

    Concernant la "conscience", les scientifiques se réfèrent aux distinctions de Block.
    1-La conscience d'accès (A-consciouseness)
    2-La conscience phénoménale (P-conscipuseness)
    3-La conscience de monitorage (M-consciouseness)
    4-La conscience de soi (S-consciouseness)

    La plupart du temps nous nous référons à la 3e définition (P-consciouseness). Or ces distinctions sont essentiellement d'ordre pratique, afin de définir des pistes pour des programmes de recherche, mais il ne s'agit pas en soi d'une définition de la conscience répondant à des résultats expérimentaux. De sorte qu'il n'y a déjà pas réellement de consensus sur ce qu'est la conscience, ni le rapport qu'il y a entre ces différentes distinctions.

    3)
    Nous n'avons pas encore répondu à la question sur la modélisation computationnelle : est-ce qu'un certaine configuration neuronale peut compter comme une représentation cognitive sans qu'il y ait conscience?

    4)
    Il y a toutes sortes de phénomènes de dissociation qui entrent en jeux entre:

    A. d'un côté:
    1- la perception
    2- la mémoire
    3- l'action

    B. de l'autre:
    1- l'expérience subjective du sujet de l'expérience
    2- les changement dans les stimuli
    3- les changements neuraux relatifs au comportement...

    Au croisement de chaque élément du groupe A avec un élément du groupe B, il y a un corrélat neural qui nous fait poser des questions sur la véracité des données de l'expérience. Par exemple : la dissociation entre le comportement et ce que dit le sujet, entre ce qui est perçu par le sujet et son comportement, entre le stimuli et la perception,...

    Bref, les choses sont beaucoup plus complexe que ce que nous présentent les journaux. Dans la réalité des faits, le fameux "explanatory gap" entre "conscience" (laquelle?) et son corrélat neural reste béant... Ne prenons pas d'emblée pour acquis ce que nous ne faisons encore que découvrir timidement. Concernant la conscience, nous savons que c'est dans le cerveau qu'il faut trouver les réponses mais les réponses, nous sommes encore entrain de le chercher.

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