Petite question que je me pose...
Je pose volontairement ma question à des passionnés de science.
J'imagine que c'est un peu une question "bateau" mais j'ai pas encore fait vraiment de philo...
La conaissance est-elle une condition pour être heureux ? (ou au contraire, rend-elle malheureux ?)
Il me semble que le bonheur dépend d'avantage d'une forme de sagesse, que de la connaissance en général, fut-elle scientifique.
Donc on pourrait reformuler la question ainsi :
La connaissance rend-t-elle l'être humain plus sage ?
Il me semble que non. puisque la connaissance peut parfois être très mal employée. Et les motivations sous-tendant son usage, plus que douteuses...
D'un autre côté,
La connaissance permet aux humains dans notre société d'avoir une situation leur permettant de gagner leur vie.
Donc même si la connaissance n'est pas une condition suffisante pour assurer le bonheur, la connaissance est une condition nécessaire.
Cordialement,
Mumyo
salutEnvoyé par L'Alchimiste Goriot
Le bonheur ne doit pas être confondu avec le plaisir, être heureux ce serait davantage correspondre à ce pour quoi on est fait : le caillou de tomber bêtement, la vache non moins bêtement de manger de l'herbe et de faire du lait, le singe des grimaces ... et l'homme dans tout ça saura-t-on jamais pourquoi il est fait ?
Il apparaît clairement que le désir de connaître est constitutif de l'être humain. L'étonnement qui nous fait prendre conscience de notre ignorance, fondait en raison la soif de connaître des premiers philosophes grecs (qui étaient également les premiers scientifiques), comme disait Aristote :
Si le bonheur est à ce prix, oui la connaissance est une condition, à tout le moins nécessaire (suffisante je sais pas« Tous les hommes désirent naturellement savoir ; ce qui le montre, c’est le plaisir causé par les sensations, car, en dehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes, et, plus que toutes les autres, les sensations visuelles. En effet, non seulement pour agir, mais même lorsque nous ne nous proposons aucune action, nous préférons, pour ainsi dire, la vue à tout le reste. La cause en est que la vue est, de tous nos sens, celui qui nous fait acquérir le plus de connaissances et nous découvre une foule de différences. »
ARISTOTE, Métaphysique, A, 1.
« C’est en effet l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l’esprit ; puis, s’avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l’Univers. Or apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaître sa propre ignorance (c’est pourquoi même l’amour des mythes est, en quelques manière, amour de la Sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleurx). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c’est qu’évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. »
ARISTOTE, Métaphysique, A, 2.
), du bonheur
C'est une question très profonde en fait et très importante.La connaissance est-elle une condition pour être heureux ? (ou au contraire, rend-elle malheureux ?)
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". disait Rabelais...
Voilà me semble t-il un début de réponse.
La connaissance peut émanciper tout comme elle peut asservir.
On reconnait un arbre à ses fruits : Regardez par la fenêtre, lisez le journal, regardez le monde, et voyez si les connaissances diffusées et utilisées de part le monde moderne rendent l'être humain plus heureux.
Pour ma part le constat est assez négatif. Mais la cause n'est pas à chercher dans les connaissances, mais dans le paradigme qui organise toutes ces connaissances, et qui formate nos cerveaux bien plus que ne le fait la masse de connaissance accumulée dans divers domaines.
CE qui peut rendre heureux ou malheureux ce n'est pas la connaissance, mais le paradigme qui structure la connaissance et notre manière de l'utiliser.
Le paradigme structure par la même toute la société et la manière dont elle fonctionne.
C'est sur l'idée clef de PARADIGME qu'il Faut faire avancer la réflexion.
La révolution Copernicienne, dernière grande révolution paradigmatique, a bouleversé tous les aspects de la société.
La place de l'homme dans l'univers, la conception de Dieu, de l'autorité, et la légitimité de cette autorité, tout s'en est trouvé bouleversé....
Les révolution paradigmatiques sont une menace pour ce qui aujourd'hui profite de l'organisation sociètale qui en découle.
Donc la prochaine révolution paradigmatique n'est pas pour demain, même si les failles dans le paradigme de disjonction commencent à se multiplier....
Je vous renvoie à la discussion
http://forums.futura-sciences.com/po...7.html#1706947
Cordialement,
Mumyo
Hello,
1) Cela dépend de la question suivante : faut-il avoir connaissance du fait d'être heureux pour être heureux?
2) Aussi la connaissance est un terme compliqué. En effet, s'agit-il de la connaissance de la connaissance? La connaissance a-t-il un sens sans faire référence à l'objet de la connaissance? Dans ce second cas, la réponse dépendra de la chose connue.
3)Le scientifique qui fait une découverte est heureux pour des raisons diverses qui ne se limitent pas seulement au fait de connaitre...
Mais à contrario le même scientifique qui prend connaissance du fait qu'un de ses proches est mort ne sera certainement pas heureux.
Cordialement.
Ce n'est pas la connaissance vraie, la connaissance désinteréssée, celle qui est recherchée pour elle-même qui asservit, mais les faux savoirs les savoirs illusoirs comme peuvent l'être l'astrologie / les idéologies / religions.
La connaissance ne peut qu'émanciper, rendre "libre" avec des énormes guillemets à "libre" car quand on creuse un peu cette histoire de volonté/liberté ça devient très vite problématique. ..
Ne pas confondre la connaissance vraie et l'usage qu'on peut en faire
Alors j'essaie de comprendre : si on considère la connaissance comme "savoir scientifique", cela rendra heureux ceux qui la découvriront puisqu'ils en seront intéressés, mais peut-être malheureux ceux que ça touchera.
Par contre, l'homme semble "aspiré dans cette spirale de recherche" : s'il ne cherchait pas que ferait-il ? Il semble que la nature nous pousse à analyser ce que l'on vit.
Mais alors, si la conaissance (et alors prenons le sens plus large : l'accumulation de tout ce qui est perçu dans sa vie) mènerait parfois au malheur, cela voudrait dire que l'homme a pour destin sa déchéance, l'improbabilité qu'un peuple soit heureux est alors plus que forte dans le temps (ou alors au moins, car c'est subjectif, pas malheureux) et que ce peuple ne va que vers un objectif négatif. C'est saugrenu ça, non ?
Donc, on pourrait dire que l'on peut au moins tirer de la conaissance le bonheur. Et là, apprendre la mort d'un proche pourrait être perçu par un nouveau principe : dans toute chose, même mauvaise, il y a du bon, car celui qui "connaît" que chacun doit mourir, pourra relativiser et se dire, comme chez beaucoup, sa mort m'a appris beaucoup, ou m'a liberé ou je ne sais quoi qui surgit parfois dans des témoignages.
Donc, on pourait être heureux par la connaissance.
Mais est-ce nécessaire d'être savant pour être heureux ?
Alors cette fois, en fait peu-être que non : le savoir s'accumule d'années en années, or les hommes auparavant n'étaient pas plus heureux qu'aujourd'hui lorsquils étaient heureux il me semble.
Et ne dit on pas "heureux les simples d'esprit" ?
Après je rajouterais que pour vivre on peut connaître peut de chose : certains dans d'autres peuples peuvent connaître quelques gestes pour leur métier ancestral, mais ne pas avoir accumulés 5 ou 8 ans d'études, et pour autant ils peuvent être heureux. Ce n'est donc pas la quantité de conaissance qui rendrait heureux.
Donc en fait, la connaissance n'est peut-être pas systématiquement un moyen pour être heureux sauf si notre bonheur au sens de la "chute chez la pierre", est d'apprendre et de découvrir sans cesse.
Dans ce cas, sera heureux celui qui fera un usage qui lui sera plaisant de l'accumulation de la conaissance (au sens plaisir) et tous ceux qui apprendront seront le plus proche de leur condition d'humains.
Il me semble que l'homme doit par essence savoir s'il est malheureux et donc heureux. Seulement, il faut relativiser. Donc, la recherche du bonheur s'avère évidente.
C'est plausible tout ça ?
Dites moi si ça tient de bout
Merci de vos réponses !
En fait, je viens de lire la page que tu m'as envoyée sur le paradigme et tout (un peu tard, c'est vrai !). Mais est-ce que ça changerait vraiment les choses de parler de paradigme ?
salut
Pour tout être humain normalement constitué, digne de ce nom, la mort est assurément le plus grand malheur qui se puisse concevoir en ce bas monde.
Dame Nature a doté l'être humain de ce fabuleux outil de subsistance qu'est la réflexion, la soif de comprendre, de connaître. Les autres animaux ont développé d'autres appendices pour survivre, l'être humain a développé son intelligence.
En ce sens la connaissance est un atout majeur pour éviter à l'être humain le plus grand malheur qui se puisse concevoir : la mort
Celui qui est heureux, c'est celui qui vit selon ce pour quoi il est fait : le musicien fait de la musique, le menuisier des meubles, le matheux des maths le physicien de la physique etc. Pour cela il doit savoir, connaître ce pour quoi il est fait, la connaissance là encore apparaît comme étant un élément nécessaire au bonheur. De même l'enfant est heureux quand il sait qu'il est aimé par ses parents, malheureux sinon etc.
Quant à l'usage plaisant de l'accumulation des connaissances, ce serait plutôt un moyen pour progresser dans la connaissance (idem la carotte qui fait avancer l'âne) , mais certains grands esprits jouissifs ont parfois par trop tendance à utiliser leur aptitude immodérée au savoir en vue du pouvoir (moyen de domination).
Bonnes journées
Un idiot peut-être heureux.
Un homme de science peut-être heureux
Un idiot peut-être malheureux
Un homme de science peut-être malheureux
Conclusion, la connaissance n'a rien a voir avec le bonheur.
Donc, qu'est-ce qui fait le bonheur?
Selon moi: l'endorphine, l'adrénaline et toute les autres hormone qui donne la sensation de bonheur, même au millieu de l'enfer.
Conclusion bien hâtive, en reprenant l'exemple du scientifique :
Serait-il plus ou moins heureux avec plus de connaissances ?
Prendre heureux et malheureux comme seules possibilités, c'est un peu brutal, la logique floue s'impose, il me semble
Je suis Charlie.
J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
Quand on prend conscience qu'on est heureux, on l'est déjà moins.
S'il n'y avait pas de vérité absolue, "toute vérité est relative" en serait une
