Je dois avouer que je pose ma question ici en espérant que Mediat passera dans le coin !
Jusqu'à hier, il était clair pour moi que le (premier) théorème d'incomplétude disait que dans toute théorie qui va bien (réc. énum. et "contenant" l'arithmétique), il existait des énoncés indémontrables, i.e. on a des modèles dans lesquels est vrai et d'autres dans lesquels il est faux.
J'ai feuilleté hier un bouquin sur Gödel dans lequel il était énoncé sous la forme "si la théorie est cohérente, il existe des énoncés VRAIS indémontrables". Ma question porte sur la démonstration de ceci qui me fait me poser des questions : on construit un énoncé E qui dit "je suis indémontrable". Jusque là tout va bien. Mais ensuite, l'auteur écrit :
- Si E est démontrable, alors sa négation est vraie.
- Mais si non(E) est vrai, alors E est faux.
- Donc si E est démontrable, alors E est faux.
- Mais si E est démontrable, alors E est vrai !
- Donc si on suppose la cohérence de la théorie, E ne peut pas être démontrable.
- Mais E dit qu'il n'est pas démontrable, donc E est vrai.
Dans ce raisonnement, j'ai l'impression que la notion de vérité ne fait pas appel à un quelconque modèle, ce qui me trouble. Mais un énoncé vrai dans tous les modèles, il est pas démontrable ?
Bon, en gros, je me suis un peu embrouillé le cerveau avec cette histoire, et moi qui croyais que le théorème d'incomplétude de Gödel n'avait plus de secret pour moi, et bien ça me vexe . J'appelle donc a l'aide pour me sortir de ce mauvais pas !
Pour info, le bouquin en question : "Incompleteness: The Proof and Paradox of Kurt Gödel", de Rebecca Goldstein.
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