C'est un problème politique, et à la marge éthique pour les chercheurs qui se livrent à des études biaisées.
La méthodologie de recherche médicale fiable existe : test en double aveugle randomisé sur de larges échantillons. Il existe des outils statistiques pour correctement interpréter les résultats.
Si de nombreuses études sont encore publiées alors qu'elles n’obéissent pas aux meilleurs standards ce n'est pas faute que ceux-ci existent.
Avec le mot science on peut désigner plusieurs choses en même temps, à savoir à la fois un certain type de connaissances produites à un instant donné et l'ensemble des institutions qui les produisent.
Que les connaissances soient indépendantes de l'observateur et du milieu dont il est issu est un truisme (et que l'on ne vienne pas me sortir la MQ, svp)
Par-contre, les scientifiques ne sont pas des hommes vivant suspendus au-dessus de la société. Comme tout le monde ils ont besoin d'un gagne-pain, ils acceptent des subventions - publiques ou privés - qui peuvent les obliger à orienter leurs recherches dans certaines directions. Ce n'est pas là encore nécessairement un mal en soi.
Très bon exemple.
Que la médecine ne soit pas pleinement scientifique est un fait incontestable. Mais qu'elle ne puisse pas le devenir en est un autre. Les autorités médicales s'efforcent de répandre les principes de l'Evidence-Based Medicine (médecine fondée sur les faits).
La réussite ou l'échec d'une médecine scientifique a être diffusée et pratiquée dépend en grande partie de facteurs institutionnelles externes plus que de sa qualité intrinsèque. Pour exemple, en France les médecins n'ont aucune obligation de formation continue et sont harcelés par les visiteurs médicaux des grands labos. Des lois pourraient remédier à cela.
De même les médicaments homéopathiques bénéficient d'une dérogation ne les soumettant pas à une autorisation de mise sur le marché. Le législateur pourrait mettre un terme à ce statut d'exception et ces faux médicaments seraient alors rapidement retirés de la vente.
Malheureusement, même parmi les personnes instruites et soucieuses du bien public bien peut se soucient de la question du financement de la recherche et de ses modalités d'évaluation. Les technologies sont bien questionnées de temps à autre mais le plus souvent sur des bases non scientifiques (voir les "débats" sur les OGM, les nanotechs, etc). Quant à l'ignorance des hommes politiques en matière scientifique et technique elle n'est plus à prouver...
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