Bonjour, j'ai lu avec attention ce fil, ayant eu un épisode assez étrange au cours de ces dernières années, je cherche des informations qui pourraient expliquer ma mésaventure.
J'ai pris à 21 ans 250 microgrammes de LSD. Je fumais déjà pas mal de cannabis et j'ai pris là la claque de ma vie. Le début de l'expérience fût agréable, puis rapidement tourna au cauchemar quand la drogue atteint son pic. Parano, impression de devenir totalement fou, mourrir, rester dans cet état + sens tous mélangés + hallus bref...
Le Bad trip avec un gros B.
Pendant plus de 6 mois, j'ai eu des remontées assez violentes et j'ai développé avec ça une peur maladive que cela recommence, que je reste bloqué. Avec les années qui passent, cela a disparu, plus de remontées, mais la peur de me faire droguer à mon insu s'installa.
(sans que ce soit maladif, dans le sens où je ne faisais que surveiller mes verres dans les lieux publics etc...)
8 ans plus tard, alors que tout allait bien, pendant mon boulot, j'observais soudainement mon esprit en train d'imaginer des choses débiles concernant ma belle famille (j'ai rien contre eux) avec des extra-terrestres, un complot contre moi... j'avais la lucidité de pouvoir observer mon esprit dérailler sans le contrôler, et d'un coup je me suis dit, ça y est, on t'a drogué !!!
Et là, je suis parti complètement en vrac... je me suis rendu dans un hôpital en expliquant que je pensais qu'on m'avait fait prendre du Lsd à mon insu (mon employeur et aussi cousin de ma femme lol), tremblant de tout le corps, avec des frissons, comme fiévreux, avec des hallucinations auditives.
Un psychiatre me prend en charge d'urgence, on m'allonge, et on me demande illico de prendre une pillule bleue et un verre dans lequel il y aurait des gouttes. Mon esprit commença à tricoter et la peur m'empêcha de prendre la médication. J'ai dû faire appeler ma femme, pour être sûr qu'il ne m'arrive rien (parano/complot). Je me rendais en même temps compte de la gravité de mon état, d'en être arrivé au point d'inclure le personnel de l'hôpital dans mon délire... J'étais vraiment coupé en deux, une partie de moi subissais les émotions peur/anxiété généralisée/parano/complot/extraterrestres et l'autre se disait mais qu'est ce qui se passe bordel !!!
Après la prise du médicament, je me transforma en bisounours sans plus de problèmes, drogué pour de bon pour le coup, et ma femme me ramena chez moi.
Les mois qui suivirent furent terribles pour notre couple, je n'avais plus envie de rien, mon esprit trouvait tout inutile. Je ne voyais plus aucun motif de vivre et pourtant je vivais.
Je ne pouvais plus manger avec ma belle famille, j'avais une peur inqualifiable qui me submergeait rien que d'oser penser à manger avec eux. Convaincu d'avoir été drogué, mais en même temps une autre partie de moi se forçait à se dire non, c'est n'importe quoi, tu as pété un boulon et c'est tout. J'avais des colères facilement, je pleurais facilement, j'avais toutes les émotions décuplées, mais mon éventail sensitif ne comportait ni la joie, ni l'envie, le désir ou toute forme positive. J'ai donc pensé que je faisais une dépression.
Je me suis forcé à manger avec ma belle famille pour me prouver que tout venait de moi, que j'avais créé une psychose. J'y suis arrivé avec beaucoup de mal.
J'ai ensuite décidé d'aller consulter dans un CMP car je sombrais. On m'a mis sous Risperdal direct dès la première consultation. je prenais 1mg je crois (1cachet).
Le traitement a duré 8 mois, j'ai demandé à arrêter car je me sentais guéri, ils ont pensé que c'était ok. J'ai eu une longue période introspective pendant le traitement, il y a même eu des passages de peurs, variations d'humeurs, phobies diverses et variées contre lesquelles j'ai lutté, anxiétés. J'ai pu voir et juger toute ma vie, comprendre tout ce qui m'a amené à péter un cable, j'ai eu à un moment la compréhension du fonctionnement de l'esprit humain, dans un passage où mes sensations étaient exacerbées, je sentais ce qui était bon ou pas pour l'esprit.
Chaque chose que l'on regarde à la télé ou que l'on lit, s'imprime dans l'esprit. Du coup, j'avais peur de regarder à la télé des choses "violentes" puisque j'en comprenais les conséquences dans l'esprit.
J'ai eu l'impression de sortir d'un mauvais rêve de 30ans, de n'avoir pas suivi le bon chemin et d'avoir été en quelque sorte punis.
Voilà 7 mois que j'ai arrêté le traitement. Mon humeur est stable, je me sens beaucoup mieux sans ces foutus médicaments qui m'ont toute de même aidé à passer un cap bizarre que je ne m'explique toujours pas.
Avec le recul, j'ai l'impression d'être atteint d'auto-hypercrédulité, comme une espèce d'hypocondrie mais qui ne toucherait pas que la maladie. Mon esprit fait des amalgames avec de nombreux éléments que j'occulte. J'arrive plus où moins à contrôler ces espèces de pensées parasites qui compliquent ma vie. J'ai toujours des espèces de "délires", des constructions de pensées, amalgames liés aux extra-terrestres, ils sont déjà parmi nous, infiltrés partout, lisent nos pensées etc... mais je les occulte facilement car mes sensations sont normales à présent.
Ça vient par périodes, j'ai des moments de calme, et d'autres où je dois faire des efforts plus conséquents.
J'ai remarqué que peu avant mon pétage de cable, je dormais anormalement, ma mémoire foutait le camp.
Je me pose toujours des questions sur ce qui m'est arrivé, et sur ce qui m'arrive puisque visiblement des choses bizarres se passent dans ma caboche .
Je me dis que c'est tout moi qui créer ces conneries, et qu'il n'y a pas aucune raison de flipper.
Ah j'oubliais de dire que je n'ai pas d'hallucinations visuelles, si ce n'est des phosphènes lorsque la lumière se fait manquante (souvent bleus, et très présents la nuit quand je conduis).
J'ai oublié aussi de dire que je ressens des choses à travers le regard des gens, cela arrive parfois à me perturber lors de discussions, car j'ai trop d'informations à gérer en même temps. Je ne sais comment l'exprimer. Je ne sais pas si c'est du domaine de l'interprétation ou pas.
Ah j'oublie aussi de dire que j'ai vécu récemment une période ou il y avait pleins de synchronismes auxquels je prêtais attention et était surpris. Comme si quelque chose me donnait des indices pour me montrer son existence.
Les psychologues et psychiatres ne m'ont rien dit sur ma "pathologie". Je leur avais fait part de ma peur de faire une entrée dans la schizophrénie, ils ne m'ont jamais répondu. Il faut dire que j'ai pris grand soin de ne pas tout dire aux psychiatres (eux aussi devraient être analysés) de peur d'être interné et séparé de ma famille, ce qui reviendrait à m'assassiner ni plus, ni moins.
J'ai étalé ma vie façon pâté déstructuré, c'est difficile pour moi d'avoir une rigueur littéraire intéressante. J'ai du mal à me souvenir de tout et dans le bon ordre.
Bon j'ai relu, le style et le contenu font un peu allumé, mais c'est pas grave, le but était de confronter ce que j'ai vécu à des gens diagnostiqués schizophrènes ailleurs que sur Doctissimo remplis de trolls.
Après avoir lu beaucoup d'infos sur la schizophrénie, il me semble que contracte quelques symptômes. Je n'en n'ai plus peur si on me l'annonce, c'est déjà ça.
-----