En effet il ne faut pas tout confondre. Et je vois là encore poindre le bout du nez de la confusion classique inertie stockage/inertie déphasage.
Donc, rerere-disons le : l'inertie de l'enveloppe extérieure ne se traite pas comme l'inertie intérieure (les dalles, refends, etc...). Ce n'est pas la même chose : à l'intérieur on cherche de la masse, du stockage de calories ou de frigories, à l'extérieur on cherche à ralentir le passage de l'onde de chaleur pour améliorer le confort d'été, tout en étant isolant pour l'hiver.
Donc quand je lis que l'inertie apportée par l'isolant n'est rien comparée à celle des dalles ou des refends, ça m'énerve Un peu comme si on comparait une pelle et une chaise en disant que la pelle est moins confortable. L'usage n'est pas le même, c'est tout.
On parle de la laine de bois sous toiture : soit, mais est-ce si efficace que ça, peut-on mettre n'importe quelle densité dans n'importe quelles conditions ? Eh bien non. Dans les régions chaudes (Provence ou sud-ouest) la canicule est fréquente et peut durer plusieurs semaines : l'utilisation de laine de bois haute densité (250 kg/m3) en toiture (isolation en sarking pour ceux qui connaissent) pourtant chaudement recommandée par bon nombre de fabricants, finit par apporter de l'inconfort. Pourquoi ? Parce que la densité et la chaleur spécifique élevée de l'isolant font que lorsque les
températures nocturnes ne baissent plus suffisamment, l'isolant stocke les calories d'une journée sur l'autre. Le déphasage induit par l'isolant est alors trop important, et mi-août, les rampants se transforment en plafond rayonnant. Un isolant moins dense aurait été meilleur, comme de la cellulose à 60 kg/m3 ou de la laine de bois en plus faible densité, ou encore de la laine de verre haute densit (120 kg/m3). En revanche, de la laine de verre de base (15 à 25 kg/m3) tombera dans le travers opposé : très faible pouvoir déphasant donc surchauffes des le début de l'après midi tous les jours chauds. De même, les toitures terrasses béton isolées par 10 cm de polystyrène sont monnaie courante dans le sud, en effet. Mais ça ne veut pas dire qu'elles soient efficaces pour le confort d'été, bien au contraire. Insuffisamment isolée, la dalle béton monte assez vite en température en fin de journée sans pouvoir restituer autrement que par ouverture des fenêtres. Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand il fait encore 23°C à 5h du matin. La même toiture terrasse recouverte de 30 cm de terre (végétalisation intensive) se comportera en revanche beaucoup mieux qu'avec les graviers traditionnellement utilisés pour la protection de l'étanchéité.
Concernant la très nécessaire synthèse de Vinc26, je pense qu'il faut rajouter ce principe tout bête : c'est la dose qui fait le poison. Et le but n'est pas de savoir si ce sont les COV ou la G3 qui sont responsable de votre futur cancer : ils le sont peut-être autant l'un que l'autre. Les cocktails de polluants sont vraisemblablement beaucoup plus dangereux que les polluants isolés. Et très peu d'études se sont sérieusement penchées sur ce problème. Un exemple parlant en passant : des études statistiques sur le radon ont montré que les effets du radon et de la cigarette sur l'organisme ne s'additionnent pas, ils se multiplient ! C'est en ça que les normes d'émissions de COV sont ridicules.
Enfin, isolant "écologique" ne veut rien dire à mes yeux : la sciure de chêne est cancérigène, le bois est-il écologique ? Je préfère parler d'isolant végétal, au moins c'est clair. Si il y a à parler d'écologie, c'est dans la démarche qui vous amènera à choisir tel ou tel produit de construction en fonction de la fonctionnalité qu'il peut vous apporter dans un cas de figure donné :la laine de bois fait souvent plus de 1000 km en camion avant d'arriver sur votre chantier, ce qui est tout sauf écologique, en revanche elle a des propriétés intéressantes pour la construction, qui, si elles sont correctement exploitées, apportent un bénéfice environnemental (réduction des besoins de clim, par exemple).
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