Quelques mois après ton message du 19/11, quelques commentaires sur ta réponse, afin de remettre quelques notions en bonne place:
Pour un verre classique:
- les uvs sont transmis,
- le visible est transmis (ce qui nous donne sa transparence)
- les IR courts sont transmis (ce qui permet au soleil de chauffer l'interieur d'une habitation)
- les IR longs sont absorbés.
Si les UV sont transmis par la silice (attention UV en direct dans les yeux des ampoules halogènes!), ces UV ne sont pas transmis par le verre, principalement parce qu'il contient de l'oxyde de fer (on ne bronze pas dans une voiture, sauf à laisser les fenêtres ouvertes… Mais ce n'est pas l'objet du débat).
- Pour un verre peu émissif:
- les uvs sont transmis,
Même remarque sur les UV
- le visible est majoritairement transmis avec une faible reflexion (ce qui donne un leger reflet sur ce type de vitrage)
OK pour le visible. Il faut savoir qu'un vitrage classique a une réflexion d'environ 4% par face, soit ~7.8% pour le vitrage. le second vitrage d'un double vitrage aura les même propriétés. La transmission d'un double vitrage classique est donc de 0.96puissance4, soit 85%, le reste étant réfléchi, et l'absorption quasi nulle . Si la couche sélective est de bonne qualité, ce qui est en général le cas des couches déposées sous vide (planitherm de SG par exemple), la réflexion augmente très peu dans le visible
- les IR courts sont en partie transmis et en partie réfléchis (50/50 environ), l'apport solaire est donc moindre qu'avec un verre classique, même s'il reste une partie transmise à l'intérieur.
Le coefficient de réflexion commence à s'élever un peu à la fin du visible (vers 0.8µm de longueur d'onde), ce qui explique la très légère teinte jaunâtre des vitrages bas émissifs déposés sous vide (toujours à l'intérieur d'un double vitrage, car fragiles). Ceux qui sont déposés par pyrolyse, mécaniquement plus résistants, sont généralement moins performants, donc la couche se voit beaucoup plus. Dans l'IR, au delà de 1µm, la réflexion augmente rapidement à plus de 90%.
- les IR longs sont réfléchis.
OUI.
Quid des IR longs? …Pour le peu émissif, le rayonnement de chaleur de la pièce est directement réfléchi vers la pièce, il y a donc très peu de perte vers l'extérieur.
A partir de 2.5µm, le verre classique peut être considéré comme complètement opaque. Sans couche, il réfléchit 4%, et absorbe 96%, ces 96% étant ré-émis de chaque côté. Avec une couche peu émissive, il réfléchit plus de 90% des IR qui sont donc bien renvoyés dans la pièce. Les pertes restantes sont la petite partie des IR absorbée (5% pour une couche d'émissivité de 0.05), la conduction et la convection (qui sont réduites par l'effet double ou triple vitrage, mais jamais nulles)
Le vitrage peu émissif est donc très intéressant avec un chauffage rayonnant.
OUI.
Mais pas du tout avec un chauffage convectif.Si.
NON
Absolument pas d'accord. Un peu de théorie de la physique du rayonnement: d'après les lois de rayonnement du corps noir (ex: l'intérieur d'une pièce), on peut calculer que 95% de l'énergie rayonnée (vers le vitrage) se trouve au dessus de 6.9µm (à 0°C), au dessus de 6.4µm (à 20°C), au dessus de 5.8µm ( à 50°C), au dessus de 5µm (à 100°C), au dessus de 3.2µm (à 300°C). Ce qui veut dire que lorsque la source de rayonnement est l'intérieur de la pièce (20°C), un radiateur (50°C) ou un poêle (100à 300°C), la couche peu émissive joue parfaitement son rôle. Le seul cas où la couche n'a pas d'intérêt, c'est si tu te chauffes avec une lampe halogène, car alors une grande partie du rayonnement traverse le vitrage…
Mon avis sur le meilleur compromis? un triple vitrage clair maximisant les apports solaire, couplé d'un volet peu émissif pour la nuit.
Maintenant, si vous avez déjà entendu parler de volet peu émissif, appelez moi, car je n'en ai jamais vu!
Non, ce n'est pas le "bon compromis" car la couche peu émissive a tout son intérêt de jour lorsqu'il fait froid: elle crée une barrière pour le rayonnement de l'intérieur vers l'extérieur. (Il est d'ailleurs bien connu qu'elle réduit fortement l'impression de froid lorsqu'on se trouve dans le logement et devant une baie vitrée en hiver). Le volet limiterait cet effet à la nuit; dommage.
Un volet peu émissif aurait l'intérêt, en hiver, de réduire le rayonnement du vitrage non équipé de couche, et seulement la nuit. Comme un volet n'a pas pour rôle de laisser passer la lumière, ce n'est d'ailleurs pas un "volet peu émissif", mais un volet "réfléchissant dans l'IR" qu'il faudrait installer. Qu'est-ce qui réfléchit dans l'IR? Les métaux non oxydés, et certains oxydes métalliques dopés. Tu peux donc poser des volets en alu (non anodisés noir), ou, si le cœur et le porte monnaie t'en dit, en Inox, ou encore mieux en Or… Encore faut-il que ces volets soient étanches pour avoir un intérêt réel d'isolation thermique.
Mon avis est que des volets, c'est fait pour réduire la lumière et préserver l'intimité; à la rigueur ils peuvent réduire les courants d'air au niveau de la fenêtre. C'est seulement en été qu'ils servent à empêcher le rayonnement solaire de pénétrer dans la maison.
Si on a une fenêtre équipée de vitrage peu émissif, le vitrage fera écran au rayonnement du volet chauffé. Là non plus, le volet peu émissif n'a pas grand intérêt.
La meilleure solution est d'avoir une bonne fenêtre: bâti (eh oui, on l'oublie souvent!) de bonne qualité d'étanchéité et d'isolation thermique, double ou triple vitrage clair avec couche peu émissive et lame d'air remplacée par de l'Argon. Et il faut encore que la fenêtre soit bien posée, avec une bonne étanchéité autour du bâti.
On peut compléter cela par des rideaux à l'intérieur qui font un écran de plus (pour la convection), et par des volets extérieurs qui font un autre écran. La seule qualité complémentaire pour les volets serait de ne pas être ajourés (et, pour l'été, de ne pas être en métal peint en noir…)
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