Durant environ 1 siècle l'Académie des Sciences affirma que l'amiante ne présentait aucun danger (contre d'autres avis, car la controverse a duré).
Pendant longtemps des incinérateurs ont fonctionné sans que personne ne s'en inquiète, et sans filtrage des fumées : on voit aujourd'hui que l'on faisait fausse route.
Il y a donc, pour un sujet donné, un temps pour certaines "certitudes" et un second temps dans lequel on se trouve contraint à faire chemin inverse.
L'histoire nous enseigne que nous nous sommes gravement trompés à de nombreuses reprises, que certaines erreurs ont été commises en tenant compte du meilleur état des connaissances à un moment donné.
Mais l'histoire montre aussi dans d'autres cas qu'il n'a pas été tenu compte de ce meilleur état des connaissances (amiante par exemple).
Ceci s'est toujours fait avec la caution des plus hautes instances scientifiques, avec donc la caution "de la science".
Cela pose la question de la valeur des certitudes d'un jour autant que celle de la valeur "des affirmations de la science".
Effectivement le souci de notre sécurité, tant globale que personnelle, ne nous permet plus de tenir pour véridique n'importe quelle "affirmation de la science".
Car rien ne permet de penser que les hommes qui travaillent et parlent au nom de "la science" sont profondément différents de leurs homologues d'il y a 20 ou 50 ans.
De plus l'interaction très forte entre "la science" et d'importants intérêts financiers introduit dans la parole de "la science" une dimension qu'il ne faut pas négliger.
Depuis longtemps déjà il n'est plus raisonnable de "croire" a priori "la parole de la science" : comment peut-elle redevenir crédible ?
En démontrant qu'elle a fait tout son possible pour limiter les possibilités d'erreurs : cela peut se faire par la multiplication de tests poussés, par exemple, et pour ce qui concerne CHAQUE OGM des tests de 6, 9 mois sur des rats, pourquoi pas ?
Pour chaque OGM parce-que tous les OGM sont différents (s'ils étaient tous identiques on ne pourrait dire qu'ils sont plusieurs ).
Et l'enjeu est double : faire accepter tel OGM, mais aussi réconcilier cette science avec la fraction de la société qui la récuse.
Que les chercheurs en biotechnologie PGM le comprennent bien : se plaindre de ne plus pouvoir travailler en France et faire garder les champs d'OGM par la force publique ne leur permettra en rien de reconquérir la confiance qu'on leur dénie.
C'est à eux, et à ceux qui les emploient, de consacrer l'effort nécessaire à ce que cette confiance puisse exister.
Et aucun discours ne sera suffisant pour y parvenir : il leur faudra fournir des preuves, de solides preuves.
Donc des tests poussés, long, coûteux, fastidieux peut-être, aux protocoles bien définis et dont tous les résultats devront être validés par les pairs des expérimentateurs et intégralement publiés.
Voilà aujourd'hui le prix de la confiance.
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