Le propos de cette discussion que je lance vient des différents commentaires que j'ai lu dans ce forum au sujet du diamètre d'un instrument et de la turbulence atmosphérique.
Ayant été un peu surpris par vos retours d'expérience, vos commentaires et les positions de chacun (car en astronomie professionnelle on on raisonne pas de la même façon) j'ai décidé de faire la lumière sur ce sujet.
Je vais traité ici du cas de l'imagerie planétaire. J'invite chacun à commenter ce qui suit avec argumentation bien sur.
1)Rappels:
Les lieux d'observations que l'on utilise en astronomie amateur souffre d'un gros défaut (autre que la pollution lumineuse): la turbulence atmosphérique.
Cette turbulence est due au mouvement des couches d'air de l'atmosphère. En moyenne la taille du disque de zéro turbulence différentiel entre 2 points est de 200 à 300mm de diamètre.
Si avec une turbulence nulle on obtient une tache d'Airy presque parfaite (à condition que l'instrument ne comporte pas de défaut d'optique), celle-ci se dégrade avec l'augmentation de la turbulence jusqu'à ne plus ressembler à une tache d'Airy du tout.
2)Conséquence:
Un raisonnement simple que je vais appeler de premier ordre, nous pousse donc à ne pas trop prendre d'instrument de diamètre important. Un 200 mm maximum permet donc d'avoir pratiquement tout le temps une image en limite des performances théorique de l'instrument.
Certes mais vu l'expérience de chacun, ce seul raisonnement ne suffit pas.
Il y a un facteur important qui rentre beaucoup en jeu surtout en imagerie planétaire; c'est l'aspect temporel de la turbulence.
Reprenons notre diamètre D0 de turbulence nul entre deux points. Etant donné le caractère variable de l'atmosphère, au cour du temps ce rayon varie.
Donc un instrument de diamètre 400mm peut de temps en temps avoir sa pleine résolution. C'est d'ailleurs la dessus que joue la plupart des astrophotographes avec leur webcam pour imager les planètes, ils utilisent la technique de l'image chance ou lucky frame. Avec le numérique on peut trier rapidement les bonnes images des mauvaises. Et ainsi avoir des images très contrastées est money courantes de nos jours avec cette technique.
Du point de vue observation à l'œil nue, c'est un peu différent. On recherche la plupart du temps un confort de visualisation. Ainsi avoir un astre avec des détails fluctuants est fatiguant et demande un bon entrainement. Limiter la turbulence en réduisant le diamètre semble ici recommandé.
3) L'importance du lieux d'observation et du temps.
A la vue de ce que j'ai écrit ci-dessus on voit ici l'importance de la stabilité atmosphérique. Du coup un raccourci voudrait que l'on prenne pour référence de turbulence faible un ciel très dégagé et presque cristalin. En faite il faut savoir qu'un ciel très pur, est souvent agité en haute altitude. La turbulence est donc importante. A contrario Thierry Legault dans son livre "Astrophotographie" rapporte une expérience de ciel parfaitement stable un soir de forte humidité, très brumeux.
Il faut savoir que la situation géographique joue beaucoup. La proximité d'un lac ou d'une mer permet souvent d'avoir des masse d'air stable. Les montagnes souvent réputée ne sont pas forcément des endroits idéales. En effet seul un pic isolé et surplombant les sommet environnant (comme le pic du midi) permet de bonnes conditions d'observation.
A vos clavier, donner votre expérience de terrain et vos meilleurs site d'observation.
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