Bonjour, je vous propose de découvrir comment dessiner les objets astronomiques que vous observez.
J'espère faire naître quelques vocations!
1) Pourquoi dessiner?
Après l'observation visuelle, on a souvent envie de garder une trace de ce que l'on a vu à l'oculaire; si la photo numérique et les webcams apportent des solutions très satisfaisantes, ce sont des techniques complexes et coûteuses.
Le dessin demande très peu de matériel; c'est une technique qui permet de développer le sens de l'observation et d'optimiser les instruments inadaptés à l'imagerie: jumelles, petites lunettes sur montures azimutales, dobson...
2) Le matériel du dessinateur:
2A) Pendant l'observation:
- éclairage rouge juste suffisant pour voir le dessin sans être ébloui
- crayon à papier avec gomme
- feuilles blanches assez épaisses fixées sur une tablette rigide, sur lesquelles sont tracés des cercles représentant le champ de l'oculaire (un diamètre de 10cm est un bon compromis)
2B) Après l'observation:
- papiers dessin épais
- crayons à papier, crayons gris et noirs, fusain, feutre noir (encre pour les plus méticuleux)
- coton-tige pour l'estompe
Pour mettre vos images sur internet un simple APN fera l'affaire si vous n'avez pas de scanner.
3) Le dessin pendant l'observation:
Rappelons tout d'abord qu'il est primordial d'être bien installé, de préférence assis et sans se tordre le cou!
3A) Le dessin planétaire:
C'est le plus exigeant; il regroupe le dessin des taches solaires, des régions lunaires et des surfaces planétaires (Mars, Jupiter et dans une moindre mesure Saturne)
Taches solaires: la turbulence étant le principal souci de l'observateur solaire, évitez de trop grossir les images et observez de préférence en début de journée.
Formations lunaires: pour ne pas passer des heures à l'oculaire, on peut préparer à l'avance un croquis de la région que l'on va observer en s'aidant d'un atlas. Pendant l'observation on se focalise sur 1 ou 2 cratères et on recherche les petits détails que l'on ajoute sur son croquis. On place également les ombres, toujours changeantes.
Planètes: on prend soin avant d'observer de tracer un gabarit de la planète et d'y placer les principales formations au sol (Mars) ou nuageuses (Jupiter et Saturne) qui seront visibles à l'heure de l'observation. Le travail à l'oculaire consistera à rechercher les petites différences de taille, de forme ou de coloration par rapport au croquis initial.
En dessin planétaire on ne cherche pas à rendre les différents niveaux de gris par un coloriage plus ou moins appuyé, mais on utilise une échelle de cotation (0=noir, typiquement le fond du ciel nocturne, 5=blanc). quand le travail à l'oculaire est terminé, on dispose donc d'un croquis (pas un dessin d'artiste!) avec dessus des petits numéros dans chaque zone.
3B) Le dessin du ciel profond (amas d'étoiles, nébuleuses, galaxies)
Après une bonne vingtaine de minutes d'adaptation à l'obscurité passées à étudier l'objet à dessiner, on commence par placer sur le papier les étoiles les plus brillantes ainsi que les «assemblages d'étoiles» les plus caractéristiques. Ensuite on s'attache à représenter l'objet principal.
Le cas du dessin de comète est un peu particulier: lorsqu'un astre chevelu est intéressant pour un amateur, c'est qu'il est proche de la Terre et donc qu'il se déplace rapidement sur le fond du ciel. Il faut donc dessiner assez vite le champ d'étoiles, puis indiquer d'un point la position du noyau cométaire et tracer sommairement les parties gazeuses.
Pour tout type de dessin, on indique toujours les caractéristiques de la réalisation: date / heure / lieu / instrument / grossissement / champ apparent / conditions atmosphériques et astronomiques (si vous le pouvez indiquez la magnitude limite atteinte à l'oeil nu) / objet dessiné / remarques particulières...
4) La mise au propre:
Une fois rentré chez soi et bien reposé, on reprend ses croquis. C'est une bonne activité pour les périodes de mauvais temps, il est donc important que tout croquis soit accompagné d'un maximum de renseignements complétés au moment de la réalisation à l'oculaire.
Sur du papier dessin de bonne qualité on replace le plus fidèlement possible (on peut décalquer) les éléments du croquis avec un trait léger. On cherche à restituer les différents niveaux de gris avec les crayons dont on dispose, en évitant au maximum de laisser des traces. Les zones dégradées peuvent être lissées avec un coton-tige.
Ce travail est le plus long et chacun cherchera selon sa dextérité à restituer l'impression visuelle ressentie à l'oculaire.
En général les dessins sont réalisés en noir sur fond blanc. Ceci ne pose pas de problème pour le dessin planétaire mais donne une représentation inverse de la réalité en ce qui concerne le ciel profond. On peut s'en contenter ou réaliser un négatif de son dessin en le photographiant avec un APN et en utilisant un petit logiciel de retouches d'images (ce dernier offre d'autres possibilités parfois bien utiles, comme l'ajout de commentaires, le dosage du contraste, du flou...)
Sauf mention contraire, tous les dessins présentés ici ont été réalisés avec une lunette 70/350mm.
Bons dessins à tous!
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