Un par semaine ! Tu dois être très fort. En général, je fais certes la majeure partie du sujet chaque année sans trop souffrir, mais il reste toujours un truc qui me turlupine. Et j'avoue par exemple que l'année dernière, pour avoir une solution parfaite à l'exercice 1, cela m'a pris plus d'une semaine ! Bon, j'avoue, je n'avais peut-être pas assez de temps à y consacrer…
Si les exercices te prennent moins d'une semaine, ils sont peut-être trop faciles (ou l'on te donne trop d'indications ?). Et je ne résiste pas à citer quelques lignes du grand Laurent Schwartz (tirées de son autobiographie Un mathématicien aux prises avec le siècle, chez Odile Jacob, dont je recommande chaudement la lecture) :
« Au cours d'une recherche scientifique, on est amené à se poser une certaine question (…) dont la réponse tarde à s'imposer. La plupart du temps, après une première investigation, on se lasse. Parfois, on continue, mais on ne trouve pas et on garde le problème dans un coin de sa tête pour y re-réfléchir plus tard.
(…)
La “sèche” est intrinsèque à toute recherche. Elle peut bien sûr devenir pénible si elle se prolonge trop. Mais dans une certaine mesure, j'aime “sécher”.
(…)
C'est cette alternance de joies et de souffrances qui est au cœur de la recherche. Il faut y habituer les jeunes. Les lycéens ont trop souvent l'idée qu'il est anormal de réfléchir plus d'une heure à un problème, alors que, pour trouver quelque chose de significatif, des jours et des jours sont parfois nécessaires -- quand ce ne sont pas des années. »
Voilà la plus belle leçon de mathématiques que j'ai reçue.
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