Bonjour,
Vous allez me dire que j'ai mis volontairement un intitulé accrocheur pour capter votre attention (en tout cas, il capterait la mienne) mais mon sujet y est bien lié.
Je lis actuellement un livre passionnant et bien écrit, "La symphonie des nombres premiers", de Marcus du Sautoy qui narre les avancées historiques dans la quête aux nombres premiers. Mon niveau en maths est celui d'un ancien élève de maths spé donc je présente mes excuses si mon langage n'est pas celui d'un initié et/ou si je dis des grossièretés mathématiques.
Je bloque quelque peu sur une partie dans laquelle l'auteur évoque le fait qu'un théorème est indécidable ou improuvable (les deux termes sont-ils synonymes ?).
Gödel a ainsi prouvé que pour un système d'axiomes donné et fini il existe des énoncés impossibles à démontrer.
A la lecture de cela, mon cerveau a ainsi classé directement les énoncés/théorèmes mathématiques en 3 catégories : Vrai, Faux et Indécidable.
Cependant, la suite du livre m'a détrompé car à l'évocation de Turing qui prouva que si l'hypothèse de Riemann était indécidable alors elle était vraie (*), j'ai compris que Vrai, Faux et Indécidable ne composaient pas trois "états" distincts.
Pire que cela, l'auteur raconte également l'histoire de Cohen qui montra que le premier problème de Hilbert sur la question de Cantor sur les infinités de Cantor est à la fois vrai et faux (**).
A l'évidence, ma vision simpliste n'est pas la bonne.
Ma première question provient de (*) : ce raisonnement n'est-il pas applicable à tout problème ?
S'il est indécidable et faux, cela sous-entend qu'il existe un contre-exemple. Mais s'il existe un contre-exemple, alors on peut le trouver. Donc ce n'est pas indécidable. Donc si on a prouvé qu'il est indécidable, c'est que notre hypothèse de fausseté est erronée. Donc l'énoncé est vrai. Puis-je ainsi affirmer que tout énoncé indécidable est vrai ?
Ma seconde question vient de (**) : moi qui vivait jusqu'à présent dans un monde de manichéen bisounours où tout énoncé était soit vrai soit faux, je suis tombé des nues ! J'ai l'intuition que si on peut tomber sur un résultat comme celui-ci, c'est que justement les axiomes sur lesquels on se base ne sont pas suffisants, pas assez "complets". Mais le fait qu'un énoncé puisse être vrai et faux à la fois, n'est-ce justement pas ce qu'on appelle l'indécidabilité ?
Troisième et dernière question : s'il existe des énoncés à la fois vrais et faux, se peut-il qu'il en existe qui ne soient ni l'un ni l'autre ?
Bon voilà, j'espère que ce n'est pas trop confus et vous remercie de votre patience.
Au passage, si vous avez des livres à me conseiller pour apprendre sur le sujet, je suis preneur par mp.
Bonne journée !
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