Au passage Hawai7, peu de gens ont la chance de vraiment pouvoir choisir leur école véto : le plus souvent, on prends ce qu'on a, et quant on en a une c'est déjà génial.
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Au passage Hawai7, peu de gens ont la chance de vraiment pouvoir choisir leur école véto : le plus souvent, on prends ce qu'on a, et quant on en a une c'est déjà génial.
Salut,
C'est vrai qu'en France, on aime dire que certaines filières sont plus fortes que d'autres. Or il est vrai que comparer Polytechnique et une fac de médecine ne rime à rien... En Belgique je ne sais pas exactement ce qu'il en est, mais si vous le dites. J'ajouterai que dans son discours d'accueil des "première année" à l'école de Lyon (et j'imagine que c'est peu ou prou le même que dans les 3 autres), le directeur nous annonce qu'on fait "désormais partie de facto d'une certaine élite de notre pays". (C'est le même discours tous les ans ou presque, même d'un directeur sur l'autre !) En plus, on aime bien se jeter nous-mêmes des fleurs en France...En Belgique, il n'existe pas cette culture de l'élitisme cultivée par certains lycées, grandes écoles etc ... et qui débouche sur l'espèce de caricature de formation des esprits qu'est l'ENA.
C'est entièrement juste, mais il y a un petit détail à propos des 180 places de 2004. C'était exceptionnel et dû à la fusion entre prépa véto et prépa agro. Ainsi, les 180 places étaient ouvertes aux élèves de prépa véto qui redoublaient (il n'y avait pas de "bizuths", ils étaient en sup de prépa agro). Il y avait donc peu de places mais aussi, moins de candidats. Ensuite, la session suivante de 2005, offrait également très peu de places (un peu moins de 200 je crois). Ces nouveaux élèves ont rejoint les élèves passés en 2004 (qui les ont "attendu" pendant un an) et la fusion de ces 2 groupes d'élèves (ceux venant de la dernière année prépa véto et ceux de la première année prépa BCPST) a donné une seule promo. Ainsi, on se retrouve avec une promo de taille "classique" (environ 450-500 répartis sur les 4 ENV).Mais le manque de places évident offertes par les ENV françaises a fait que de plus en plus de postulants français se sont présentés dans les facs belges. Il faut savoir que les instances vétérinaires européennes estiment, pour les pays "riches" de l'union européenne (en gros l'ex l'Europe des 12) un besoin d'une dizaine de vétérinaires par an et par million d'habitants car beaucoup de secteurs économiques requièrent les compétences de cette profession. C'est à dire, en pratique quelques 600 vétérinaires sortants annuellement des écoles françaises. On est loin du compte car il semble me souverir qu'en 2004, le total des places offertes dans les ENV était aux environs de ...180 !!!
Mais, ce qui veut dire qu'à la fin de cette année, des nouveaux vétos sortiront des écoles françaises mais que l'année suivante, personne (ou presque) ne sortira des ENV. Ou alors ça sera du compte-goutte pendant les 2 ans. Puis les élèves ayant eu leur concours en 2006 sortiront tous et on reprendra le cycle normal.
Tout ça pour dire que sur les 600 vétos annuels dont vous parlez (je ne connaissais pas ce chiffre mais je vous crois bien volontiers), il sort annuellement 500 vétos (voire un peu moins) des ENV de France. (A Lyon nos promos varient entre 115 et 125 élèves environ, c'est valable pour les 3 autres.) Ce qui ne suffit pas, mais permet aux chanceux qui sont dans ces écoles d'être quasiment sûrs de trouver du boulot.
Et là on arrive à un autre problème, qu'est la recherche de débouchés. Maintenant, même si d'après les chiffres, on a besoin de nombreux vétos, il faut voir dans quels secteurs. Environ 75% des élèves sortent pour exercer en clientèle. Les 25% qui travaillent dans l'industrie, la recherche ou le sanitaire n'ont pas trop de problème parce que les recrutements sont assez fréquents. Mais pour ceux en clientèle, il faut s'adapter pour "survivre".
Les vétos ruraux se heurtent aux problèmes des "éleveurs infirmiers". Maintenant, un éleveur n'appelle plus le véto pour une mammite. Voire même pas pour une fièvre de lait. Avant, le véto perfusait en cachette du calcium à la vache qui se relevait, laissant admiratif l'éleveur. Maintenant, l'éleveur le sait et perfuse tout seul (bon c'est un cas un peu extrême parce que tous ne savent pas perfuser mais c'est l'idée). Le véto rural doit donc maintenant proposer d'autres services. Avec une formation qui n'est pas non plus extensible à l'infini : 6 ans en Belgique, 7 ans en France depuis la nouvelle réforme, on ne va pas demander à passer à 8 ou 9 ans pour tous (ceux qui veulent faire un internat de médecine c'est autre chose). Il faut être capable de faire des audits d'élevages, de monter des forfaits annuels, modifier la mentalité des éleveurs pour tenter des améliorations (mais si pour l'éleveur la reproduction marche bien, allez lui expliquer l'intérêt de faire des suivis de reproduction qui vont lui coûter de l'argent...).
Un autre problème touche les vétos urbains en canine. De plus en plus de femmes sont vétos, la féminisation de la profession, surtout en canine est flagrante. On est passé de 10% de femmes à maintenant 77% (chiffre dans ma promo). Du coup, certains aspects du métier changent. Et quand certaines sont mariées, avec des enfants et que le mari gagne suffisamment pour tout le ménage, qu'il ne s'agit que d'avoir un petit apport supplémentaire, certaines n'ouvrent leur cabinet que 3 jours par semaine à des prix légèrement plus bas, concurrençant directement celles et ceux qui sont ouverts 6 ou 7j/7. Maintenant, l'implantation est devenue un élément important à l'installation.
Quant aux vétos équins, c'est un milieu particulier. Travailler avec des professionnels du cheval, des haras par exemple : pas de problèmes. Travailler avec des particuliers qui ont un ou deux chevaux : galère. Ah ça, aucun problème d'ennui, ils vous laissent faire toutes les opérations possibles. Mais pour être payé ensuite... Je ne veux pas généraliser à tous les propriétaires de chevaux, j'en connais de très bien, mais tous n'ont pas un budget véto de prévu quand ils achètent un cheval. Pas comme un éleveur.
En France, on m'a parlé de 25000 €/an/élève. Mais je ne suis absolument pas sûr de la source. Un écart de 10 000€ entre les deux pays, ça me paraît énorme. Même s'il paraît qu'on a bien plus de cliniques et de formations pratiques qu'en Belgique.un étudiant en fac de vété à Liège est estimée coûter, annuellement, 15000 €uros à la communauté belge de langue française
En tout cas, j'ai apprécié votre message. Clair et précis, et puis avec le bon message dedans :
Il devrait y en avoir plus souvent des comme ça.A 70 ans, je ne peux que vous souhaiter de vous réaliser dans un métier qui me semble être plus que passionnant car croyez moi, la vie est brêve, il n'est donc pas question de la gâcher en exercant, de 8 à 12 heures par jour des activités qui ne vous passionnent pas.
Euh... pas beaucoup pas beaucoup, ça dépend de ce que tu appelles pas beaucoup. L'année dernière, les 380 premiers (minimum puisque je prends le rang du dernier intégré de l'école la plus demandée, Lyon) ont eu vraiment le choix. En 2006, on était les 320 premiers minimum ont eu leur premier choix. (Attention, il n'y a que 93 places par ENV, mais avec le jeu des démissions pour d'autres concours, on peut dire avec certitude que les 380 premiers ont eu leur premier choix, que ce soit Alfort, Lyon, Nantes ou Toulouse.Sachant que le rang du tout dernier intégré était 471 sur les 2 ans.) Je trouve que c'est déjà pas mal.peu de gens ont la chance de vraiment pouvoir choisir leur école véto : le plus souvent, on prends ce qu'on a, et quant on en a une c'est déjà génial.
Par contre, je suis d'accord pour dire que en avoir une c'est déjà bien et qu'on prend ce qu'on a. Il serait idiot de cuber pour avoir Toulouse alors qu'on a Nantes.
Cordialement,
Ecthelion