futur de la recherche

[invited9d78a37]

bonjour

Je suis actuellement étudiant et souhaite m'orienter vers une thèse pour sans doute continuer dans la recherche (on verra bien ). Mais avant de me jeter dans la gueule du loup, je voudrais savoir à quelle sauce je vais être mangé.

Notre génération bénifice du manque de candidats scientifiques pour les thèses et ainsi dans certains domaines (méca flu, plasma, ingénierie..etc) l'offre de thèses (financées) dépasse la demande.
Mais bien que l'offre augmente, l'après thèse semble assez obscure. Le poste "réorientation des chercheurs" semble attesté d'un certain malaise dans la communauté scientifique, du moins dans certains domaines.
Les récentes déclarations de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche ne sont pas là pour rassurer. Le 15 juillet dernier, M. Pécresse a confirmé lors d'une interveiw, qu'un chercheur sur 6 partant à la retraite ne serait pas remplacé.
http://www.lefigaro.fr/le-talk/2008/...egionales-.php
(ca concerne juste le début de la vidéo)
De plus j'ai cru comprendre que l'actuel ministère considérait le nombre d'enseignant-chercheurs nécessaires en fonction de la demande en enseignement, or c'est assez tordu vu la désaffection des étudiants pour les domaines comme la science.
Par exemple, le nombre d'étudiants pour certains M2 R est insuffisant pour les ouvrir. Les universités doivent bricoler en fusionant différents masters pour avoir le nombre minimum d'étudiant afin d'ouvrir un master où on retrouve les spécialités des anciens masters sous forme d'options.

Donc d'un côté, on encourage les étudiants à aller vers la thèse et de l'autre on ne garantit pas leur avenir dans le domaine de la recherche. Il ne reste alors que le domaine privé ou la voie de l'enseignement (et encore ce dernier aussi est touché par le non remplacement) mais pour moi par exemple, je ne fais pas une thèse pour ces objectifs, mais bien pour être enseignants-chercheurs ou bien dans un organisme de recherche.
Si des gens ont des témoignages à apporter, ou qui ont été confronté à ce genre de problèmes, n'hésitez pas à répondre

Je tiens à souligner que ce poste n'est pas ici pour faire polémique, et que tout message visant à en soulever une serait la très mal venue!

merci d'avance
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[invite61c21e86]

Lance-toi a l'etranger (si tu es courageux) ou la situation de chercheur est mieux reconnue (notamment au bas de la fiche de salaire....)

a +

[invite01087e88]

Bonjour,

Je ne suis pas chercheur, mais ingé dans l'industrie, donc je vois l'autre côté du tableau, mais j'ai fait mes études à la fac, et j'ai de la famille proche au CNRS, donc j'ai un petit aperçu de la question.

Je confirme que la désaffection pour les sciences fait qu'il y a un déficit de compétences techniques scientifiques qui va en s'accentuant (à tous les niveaux : Bac+2, Bac+5, Bac+8,...), et qui se ressent fortement dans l'Industrie : de nombreux sexagénaires partent en retraite avec le Papy Boom, et leurs postes ne sont parfois pas renouvelés. Il en résulte une perte importante pour les bureaux d'études par exemple ; ces personnes étant souvent des mines d'information n'ayant pas l'occasion de transmettre leur expérience aux jeunes générations puisque celles-ci ne se pressent pas au portillon.

Par ailleurs, l'Industrie souffre d'un problème budgétaire similaire à celui décrit pour le domaine de la Recherche : dans mon ancienne boite, le PDG du Groupe pleurnichait à tout va qu'il manquait de candidats et que cela entravait les capacités de développement de la boîte, mais d'un autre côté, les salaires à l'embauche n'allaient pas en s'améliorant, et il ne développait aucune politique salariale offensive pour garder ses employés (d'où le "mon ancienne boîte", pour ceux qui suivent !). Du coup, cela revient à dire comme toi qu'on encourage les étudiants à aller faire une carrière scientifique, mais on ne sait pas leur offrir la carrière qu'on leur promet...

J'ai été diplômé en 2002 (DESS) ; juste pendant le point bas de la crise (ou presque). Ce qui fait que j'ai du attendre plus de 4 ans avant de trouver un job dans ma branche, en perdant au passage mes compétences dans l'intervalle. J'ai effectué un certain nombre de stages dans différentes fac, et je me rappelle avoir souvent été choqué, non seulement par l'état de vétusté des locaux, mais aussi par le peu de moyens alloués aux chercheurs, alors qu'on leur demande de plus en plus des résultats concrets et rapidement applicables dans l'Industrie. Par ailleurs, une fois sur le marché de l'emploi, j'ai du faire face à la répulsion naturelle (quoique de moins en moins répandue, il faut bien le reconnaître) des industriels pour les diplômés de l'université.

Bref, étant fils d'enseignant chercheur (donc j'ai une idée du salaire de quelqu'un en fin de carrière dans ce domaine), et après avoir eu un aperçu de la recherche par moi-même, ce que je peux en dire c'est qu'il faut une bonne dose de courage et d'abnégation mais aussi être un passionné pour faire une carrière complète dans la recherche publique, et j'ai malheureusement peur que cela n'aille pas en s'arrangeant...

Bon courage !

A+

Ravjul

[invited9d78a37]

ce n'est pas vraiment une question de courage ! De plus, je ne suis pas chauvin (à part pour la bouffe ) mais j'aimerais rester et participer à la recherche francaise, bref le rat n'a pas envie de quitter le navire! Ce qui ne m'empechera pas de faire du postdocs à l'étranger! Et pis l'étranger n'est pas non plus la panacée, le sort des thésars ou post-docs ne semble pas plus enviable à l'étranger (thèse qui n'en finit pas, beaucoup de cours à donner pendant la thèse..etc).

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite01087e88]

(thèse qui n'en finit pas, beaucoup de cours à donner pendant la thèse..etc).

Certes, mais je pense qu'une fois diplômé, les débouchés disponibles à l'étranger sont potentiellement plus intéressants et mieux rémunérés qu'en France. Mais je comprends qu'il soit difficile de s'expatrier à défaut de trouver quelque chose de convenable en France !

A+

Ravjul

[invite61c21e86]

Certes, mais je pense qu'une fois diplômé, les débouchés disponibles à l'étranger sont potentiellement plus intéressants et mieux rémunérés qu'en France.

Ce qui explique la fameuse fuite des cerveaux....
Tu galeres a trouver un truc stable et on te propose un salaire 50% plus eleve (minimum) avec des conditions de travail.... incomparables....

Faut etre fou pour refuser, ne serait-ce que pour un an (mais ca s'eternise souvent) car en plus c'est bien vu sur le CV.

En tout cas, je rejoins ce qui a ete dit, pas de doute, les chercheurs francais sont passiones! (ou feignants....)

[invite17a570c1]

(thèse qui n'en finit pas, beaucoup de cours à donner pendant la thèse..etc).

C'est clair que ça ne risque pas de t'arriver en France. La tendance très forte officielle (plus officieuse) est que les thèses soient faites en 3 ans, (très) exceptionnellement en 4. Les postes de moniteurs semblent rester au même niveau (peu), mais avec la différence que les Normaliens n'ont plus leurs postes attribués donc ils rejoignent les thésards non-Normaliens à ce niveau... Et comme souvent les Normaliens sont agrégés, beh, on préfère leur filer des postes de moniteurs (il y aurait aussi une histoire d'obligation, mais je ne m'y connais pas assez pour en parler).

Ce qu'il faut voir, c'est que les thèses françaises sont très bien vues à l'étranger et que si tu veux faire de la recherche, beh tu n'as pas d'hésitations à avoir! Et c'est à nous, la nouvelle génération de faire en sorte que notre sort soit bon et enviable.


Cordialement,

[invite61c21e86]

Ce qu'il faut voir, c'est que les thèses françaises sont très bien vues à l'étranger

Ca lui fait une belle jambe, s'il ne veut pas aller y travailler!!

en regle general, tout le cursus du superieur est bien vu.

[invite0aa1883c]

Donc d'un côté, on encourage les étudiants à aller vers la thèse et de l'autre on ne garantit pas leur avenir dans le domaine de la recherche. Il ne reste alors que le domaine privé ou la voie de l'enseignement (et encore ce dernier aussi est touché par le non remplacement) mais pour moi par exemple, je ne fais pas une thèse pour ces objectifs, mais bien pour être enseignants-chercheurs ou bien dans un organisme de recherche.
Si des gens ont des témoignages à apporter, ou qui ont été confronté à ce genre de problèmes, n'hésitez pas à répondre

L'explication est relativement simple mais tres cynique. Un thésard c'est par définition un (jeune) chercheur tres motivé, avec une grosse pression sur les épaules, parfois corvéable a merci et surtout payé tres peu cher. Le calcul minablissime que font nos élites politique c'est qu'un moniteur peut remplacer devant une classe un maitre de conf, qu'un thésard peut remplacer un chargé de recherche a la paillasse et tout ça a moindre cout et surtout avec une pression maxi liée a la précarisation de la fonction. Ca va peut etre marcher a tres court terme car il y a un réservoir d'étudiant motivé, mais tu l'a bien analysé, rapidement tout les jeunes motivés vont se détourner de ses métiers devant les conditions de travail.

A+
J

[invite074de5ae]

Bonjour

J'ai moi aussi comme intention de travailler dans la recherche (en physique), mais ce que j'ai pu lire dans les nombreuses discussions me fait un peu peur.
Je viens de passer les concours d'écoles d'ingénieur et a priori j'ai mes chances pour intégrer les ENS. Mais je me demande si ce ne serait pas plus prudent d'intégrer une école d'ingénieur comme supaéro ou l'ESPCI et plutot viser le R & D, vu l'état de la recherche publique en France.
Qu'en pensez vous ?

Merci d'avance.

[invite3938cc4a]

Bonjour
vu l'état de la recherche publique en France.

faudrait voir a ne pas noircir le tableau !
il y a toujours des bourses de thèse, des postes de moniteurs, des postes d'ATER et de postdoc (de + en + en France, ce qui evite de s'expatrier quand on n'en a pas envie) ... et des postes permanents au CNRS et a la fac...
apres oui c'est selectif, oui c'est difficile, mais pas plus qu'avant...

[invite533ca2b2]

faudrait voir a ne pas noircir le tableau !
il y a toujours des bourses de thèse, des postes de moniteurs, des postes d'ATER et de postdoc (de + en + en France, ce qui evite de s'expatrier quand on n'en a pas envie) ... et des postes permanents au CNRS et a la fac...
apres oui c'est selectif, oui c'est difficile, mais pas plus qu'avant...

En gros, il y a à peu près le même nombre de postes qu'avant (entre le CNRS et la fac), le problème, c'est qu'il y a peu de postes de chercheurs dans le privé en ce moment, donc plus de jeunes docteurs se tournent vers le public, donc il y a plus de concurrence sur les postes publics...