A quoi ressemble le monde de la Recherche?

[invitebed0de44]

Bonjour.

Je suis étudiant en première année de licence Biologie.

Me destinant au monde de la recherche à travers ces études, il serait bienvenue de s'y intéresser. Je me documente alors, me renseigne.

Mais il est des questions qui restent sans réelles réponses.

En voici quelques-unes, que je viens vous poser, en éspérant un petit coup de pouce de votre part!


-Les chercheurs en biologie sont-ils passionés par ce qu'ils font?

La science a tout de passionnant telle qu'on la présente, par ses découvertes, ses perspectives. Mais les chercheurs, sont-ils plus généralement des gens passionnés par leur métier ou attendent-ils péniblement la fin du mois? S'investissent-ils réellement dans leurs recherches ou se suffisent-ils de faire le minimum exigé par leur supérieur?



-Les chercheurs sont-ils considérés comme des machines à trouver?

Je me pose par là, la question de l'autonomie.
A quel point un chercheur est-il autonome? C'est une question assez large. Je vais essayer de la préciser un petit peu.

>Décide-t-il de son sujet de recherche?

>Pour un sujet de recherche donné, possède-t-il la liberté de décider-lui même de la manière à employer, de la méthode de recherche?

>Le chercheur n'est-il qu'une machine à faire des tests et à trouver ce qu'on lui demande de trouver de la manière dont ses supérieurs le veulent?

Je me suis déjà renseigné, et possède des documentations sur la vie du chercheur, mais croiser les avis est toujours enrichissant! Si vous pouvez m'éclairer, n'hésitez pas, je vous en remercierai.
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[invite954f36b6]

Bonjour,

-Les chercheurs en biologie sont-ils passionés par ce qu'ils font?

Comme dans tous les métiers je suppose, on trouve des gens qui sont là sans avoir pourquoi, et qui se contentent de faire le minimum. Mais généralement, la difficulté relative d'accès au métier (et surtout le nombre d'années d'études) fait une sorte de sélection, et ceux qui vont jusqu'au bout on un minimum de passion pour le faire.

-Les chercheurs sont-ils considérés comme des machines à trouver?

Une pression est mise sur les chercheurs par les académies pour qu'ils publient un minimum d'articles tous les ans ("publish or perish"). Mais cette pression est dépendante du sujet de recherche, certains amènent à publier très facilement (et pas forcément de façon constructive), d'autres, peut-être plus pointus, demandent beaucoup plus de temps avant de produire une publication intéressante. Les personnes qui travaillent sur ce genre de sujets ont beaucoup plus la pression que les autres sur ce qui est des publications, puisque leur carrière est mise en jeu s'ils n'en font pas assez.

>Décide-t-il de son sujet de recherche?

Il décide en tout cas de l'orientation de sa carrière à travers les études qu'il choisit de faire. Ensuite, plus il "montera en grade", plus il aura de liberté sur le choix de ses sujets, mais qui resteront bien sûr dans son domaine de compétences (un biochimiste spécialisé dans les AVC ne peut pas d'un coup lancer un programme d'étude sur le comportement social du pingouin...).

>Pour un sujet de recherche donné, possède-t-il la liberté de décider-lui même de la manière à employer, de la méthode de recherche?
>Le chercheur n'est-il qu'une machine à faire des tests et à trouver ce qu'on lui demande de trouver de la manière dont ses supérieurs le veulent?

Là encore, ça dépend des cas, et de l'expérience du chercheur. Le travail de recherche se fait en équipe, les décisions sont prises conjointement, mais le poids décisionnel de chacun dépend de son niveau de responsabilité dans l'équipe. Normalement chacun peut donner son avis sur la façon de procéder, et proposer des améliorations (à part si le laboratoire est dirigé par un psychorigide, ça arrive, mais ça reste minoritaire).

[agitateur]

Je me pose par là, la question de l'autonomie.

Comme en entreprise: selon le niveau dans la hiérarchie.
Celui qui est forcément le plus autonome, c'est le chef de labo. En recherche publique par exemple, ce sera le prof (habilité à diriger les recherches), suivi d'une équipe avec maitres de conférences, des ingé de recherche, des techniciens, des doctorants, des stagiaires de passage (comme des étudiants de master par exemple).
Mais le chef de labo, c'est aussi quelqu'un qui ne fait plus de manipulations.

[invite6d6b7805]

Salut à toi,

J'approuve ce qui a été dit au dessus, et vais compléter en répondant à tes questions, du point de vue d'un doctorant tout frais.

Les chercheurs en biologie sont-ils passionnés par ce qu'ils font?

Oui, vraiment, c'est très facile d'amener un chercheur à te parler pendant des heures de ce qu'il fait. Il s'agit vraiment d'un métier très excitant, et du moins les personnes avec lesquelles je travaille, témoignent d'un enthousiasme incroyable et communicatif. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un boulot où l'on peut se contenter du minimum imposé par les supérieurs. Pas pour les chercheurs en tout cas. Il s'agit vraiment d'un métier où l'on se consacre à fond à son travail, ce qui j'avoue demande parfois de jongler avec les à coté. Cela dit, il est bon de garder d'autres activités que la science, il en va de ta santé mentale


En général il est bon que le sujet soit vraiment ancré dans la thématique du laboratoire, ça facilite les échanges avec les collègues et c'est plus agréable de présenter ses travaux lors des réunions de labos devant des gens qui ont réellement un intérêt dans ce qu'on fait plutôt que des personnes n'y connaissant rien. Je dirais que le chercheur décide son sujet de concert avec le chef de labo, c'est mieux qu'il soit faisable en tenant compte du labo (équipement, collaboration, savoir faire, argent). Cela dépend beaucoup du chef de labo, sa personnalité et sa vision de la science influencent grandement le laboratoire, que ce soit au niveau des sujets de recherche comme de la manière dont ils sont traités.
Par exemple chez nous nous sommes 4 à être quasiment dans un sous groupe, à travailler sur un sujet dont seulement 6 personnes sur 20 connaissent un minimum de choses. Notre chef de labo nous laisse une incroyable liberté.
C'est aussi le cas de la manière de travailler. Parfois peut on t'imposer des horaires, te faire des remarques si tu arrives à 10h ou pars à 16h. Ou alors on ne te dira rien, car on saura que c'est un métier ou parfois on peut avoir des horaires étranges, tant que le boulot est fait. Un de mes collègues n'est jamais là avant 16 h, et pourtant il aura fait une remarquable thèse.
Cela dit, il faut tenir compte du fait que les techniciens eux ont des horaires fixes, donc si on veut profiter de leur expertise, des fois il vaut mieux en tenir compte.

La machine à publier. Comme il a été dit, ça dépend du domaine. En génétique tu peux publier très souvent, pour la mécanistique c'est différent. Mais c'est sur les publis que sont jugés les labos, et les chefs attachent une vraie importance aux publis. Pour obtenir des grants, de l'état, du privé, de l'UE, ce sont les oublis qui sont regardées en priorité.

Le principal message est que c'est un domaine, un métier avec de très nombreuses facettes. Et que l'envirronnement dans lequel on travaille à une énorme influence sur le travail qu'on peut fournir et sa qualité.

[A voir en vidéo sur Futura]

[invitebed0de44]

Je vous remercie tous pour vos témoignages^^ Ils m'ont été forts utiles! Merci encore!

[invitea4a042cf]

Le mieux, pour savoir si ça te convient, serait de faire le maximum de stage dans des labos de bio.