Médecine après école de commerce et droit

[invitee7c01416]

Bonjour. Après avoir épluché les forums, je ne trouve pas de cas similaires au mien.

J’ai maintenant depuis deux mois de sérieux doutes quant à mon orientation. Inconsciemment j’ai toujours considéré que j’étais fait pour deux métiers phares, avocat ou médecin. C’est très stéréotypé, mais les études classiques et prestigieuses m’attirent, et je suis fasciné par ces professions car elles ont le pouvoir de créer une dépendance sur le genre humain (le droit et la santé) et j'adore venir en aide aux personnes qui en ont besoin en me servant de mes capacités et connaissances.

Après avoir obtenu mon bac S avec de bons résultats dans les matières scientifiques, je me suis orienté vers une prépa HEC, j’ai fait 3 ans de prépa (j’ai cubé). Cette année j’ai intégré Reims Management School et j’ai eu l’occasion de me lancer également dans les études de droit grâce au double cursus, je suis actuellement en L2 de droit. Grâce à cela, mon projet actuel est de devenir avocat d’affaires.

J’ai développé au cours de ma prépa et encore maintenant une curiosité grandissante pour beaucoup de pathologies et de médicaments et autres remèdes de la vie de tous les jours. Le portail de la médecine sur wikipedia était mon livre de chevet. Cette passion en plus de l’admiration que je portais à l’égard de la profession médicale m’occupaient de plus en plus l’esprit.

De plus je me suis rendu compte que le droit ne me passionnait pas, trop austère et pas assez scientifique pour moi. Actuellement ma copine fait une P1, elle semble détester ça, pourtant ce qu’elle me raconte me passionne, je me rends compte qu’elle fait tout ce que j’aime, de la chimie, de l’anatomie, de la biologie, de la physique, de la criminologie, de la sociologie… Même si je n’ai qu’une approche superficielle, tout cela me fascine. Et je pense avoir une grande rigueur et un sens du détail pour tout ce qui me passionne.

Cette idée que je me serais planté dans mon orientation m’obsède, et même si je ne déteste pas ce que je fais, je perds toute motivation et je commence à déprimer. J’ai déjà 21 ans, et mon père paye 9000€ de frais de scolarité pour RMS. Mais parfois je me dis que mon rêve serait de me révéler et de me sentir tellement à l’aise en médecine que la charge de travail ne me ferait plus peur et que j’adorerais ingurgiter cette masse de connaissances si je tentais une P1.

J’ai tenté maintes et maintes fois de me débarrasser de ce fantasme qui m’empoisonne de plus en plus, mais sans succès. Une réorientation à mon niveau est-elle raisonnable ? Ne serait-ce pas tout simplement l’influence de ma copine ? Et si je me plante, pourrai-je revenir en arrière ? Dois-je en parler à mes parents, eux qui me soutiennent dans mon parcours actuel et qui ont investi déjà tant d’argent ?

Merci beaucoup
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[invite072b030b]

J’ai déjà 21 ans

C'est assez tuant de lire ce genre de choses, comme si un gamin de 18 ans était plus apte et plus mature pour commencer des études de médecine qu'un gars posé, sûr de son choix, et qui connait un minimum la vie. Je connais énormément de personnes qui sont entrées en première année après d'autres études, voire à 25 ans passés. C'est moins extravagant à mes yeux que de voir des bacheliers médiocres qui vont à la fac la fleur au fusil en n'ayant aucune autonomie, et une maîtrise très superficielle des notions de terminale.

Ce qui est déterminant, c'est la motivation et le sérieux, plus les notions du programme de terminale S. L'âge, ça ne pose qu'un problème très concret, à savoir les moyens de subsistance, donc indirectement le vécu des parents vis à vis de la réorientation.


Par contre :

très stéréotypé, mais les études classiques et prestigieuses m’attirent, et je suis fasciné par ces professions car elles ont le pouvoir de créer une dépendance sur le genre humain

Désolé mais c'est une motivation perverse. Je ne dis pas ça pour être méchant ou pour dissuader, c'est juste que ça ne tient pas sur la durée. Le médecin n'est pas le messie, personne n'attend qui que ce soit dans ce domaine, et obtenir ne serait ce qu'une once de reconnaissance est de plus en plus rare. Que ce soit en hospitalier ou en libéral, le médecin est de plus en plus considéré comme un distributeur à ordonnances et à arrêts de travail, ou pire, comme une pompe à fric ou comme un obstacle entre le patient et ses "droits acquis".
Si on est assoiffé de prestige et de reconnaissance, avec ces études là, on peut crever de soif en cours de route. C'est un très mauvais carburant pour la motivation à entamer de pareilles études. Et même du point de vue professionnel, pour arriver à quelque chose, ce sont des années de larbinat.

Dans votre cas par contre vous décrivez quelque chose de très positif, à savoir l'intérêt intellectuel, qui n'est pas présent chez beaucoup de jeunes. Sur ce point de vue là par contre, on risque même l'indigestion, car il y a TOUJOURS quelque chose à apprendre, et cette tendance se confirme (avec parfois de la frustration). Ce sont effectivement des études qui peuvent être très, très intéressantes, et qui d'ailleurs peuvent faire le lien avec beaucoup de disciplines.


Bon courage.

[invitee7c01416]

Merci pour votre réponse.

Concernant l’âge vous me rassurez beaucoup, mais un échec en P1 est-il plus facile à supporter quand on a abandonné des études prometteuses plutôt que juste après le bac ? De plus je suppose que tout élève de P1 connaît des moments de démotivation, j’ai peur que les miens soient terribles parce que je pourrais regretter mes anciennes études.

Pour ce qui est du besoin de reconnaissance et de prestige, j’inversais tout simplement les rôles. En tant que patient, je montre toujours une profonde reconnaissance envers mon médecin. Mais ce que vous dites est très intéressant, à propos de certains facteurs à prendre en compte, comme le larbinat, l’indigestion des connaissances, la perte de respect vis-à-vis de la profession. Je serais prêt à mettre mon ego de côté je pense… Mais quand vous dites que « ça ne tient pas sur la durée », voulez-vous dire que ce revirement d’orientation que l’on peut qualifier de soudain pourrait tenir du caprice ?

J’aimerais savoir si d’autres ont tenté le coup, parce que je récolte beaucoup d’avis de bacheliers tout frais qui n’ont pas l’habitude de « travailler » et qui se plaignent de cette quantité de connaissances. Mais pour un ancien préparationnaire, le rythme est-il aussi insoutenable ?

[inviteb5256121]

Bonjour Grigor,

C'est fascinant de vous lire, j'ai l'impression d'avoir écrit le sujet O_O
Je ne pensais pas que quelqu'un puisse se poser les mêmes questions que moi.
Pour ma part, j'ai 22 ans et je suis actuellement en Master 2 de droit. La médecine ne m'a jamais vraiment quittée, au contraire.

J'aimerai savoir quel a été votre choix depuis ? (le sujet date d'1 an bientôt)

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite9118efea]

bonjour,
en lisant j'ai eu l'impression d'avoir également écrit le sujet, et malheureusement peu de personnes dans notre cas (ou du moins qui témoignent)
moi aussi en école de commerce (3ème année j'ai arrêté ensuite...) j'avais cet intéressement pour la médecine, les sciences. les études de commerce me barbaient, les gens aussi, mais c'est surtout l'idée que je travaillerais dans ce domaine pendant toute ma vie, et que je m'épanouirais pas (avec aussi de l'argent a rembourser... un cercle vicieux).
Et je suis d'accord avec neutrino le métier de médecin a quand même évolué mais reste prestigieux, et c'est vrai qu'à notre âge on sait ce qu'on veut;
aujourd'hui je me suis réorienté je suis en deuxième année, passé en primant . Et malgré la durée des études, des études quand même difficile, de l'argent a rembourser...(faut pas croire non plus que médecine c'est l'eldorado, y'a beaucoup de personnes qui "regrettent" médecine mais continuent, moi étant passé par quelque chose avant je sais que ça vaut le coup, ) c'est cool de faire des cours qui t'intéressent vraiment, des stages ou tu galères pas a chercher parce que ta pas de piston, un emploi assuré à la fin (faut pas oublier que c'est la crise...), donc juste pour ça je te dirais que ça vaut le coup. Et de foncer si c'est vraiment ce que tu veux

bon courage

[invite5ffc6234]

Salut, je te conseille aussi de tenter la PACES, mais sache qu'en 1er année, on apprend pas beaucoup de pathologies, c'est surtout en 2ème année. Donc ne t'attend pas à apprendre de la "médecine", en effet, les matières n'ont que peu de lien avec le monde médical, car c'est surtout axée sur l'échelle miscroscopique, sauf pour certaines matières bien sûr.

(ah j'avais pas remarqué que le sujet date d'1 an) ^^

[inviteb5256121]

Bonsoir à vous!

Je ne sais pas si les messages s'adressaient à moi ou Grigor mais dans les 2 cas, je vous en remercie!
Toutes mes félicitations pour ta progression et mille mercis pour ton témoignage Sakyant. Je pense que je vais me laisser tenter, c'est sur que s'imaginer toute sa vie dans une profession qui ne nous plait pas, c'est assez flippant (si tant est que je trouve du boulot lol)
En tout cas, un énorme merci à vous!

Bonne continuation

[invite121accc0]

Bonjour,

Qu'en est-il de votre parcours à chacun aujourd'hui ? Je suis très surpris de lire vos messages, j'ai les mêmes doutes, je suis en école de commerce et l'envie d'intégrer médecine m'obsède chaque jours. J'aimerais beaucoup avoir vos avis, sur ce que vous avez finalement fait, si c'est possible ?
Merci beaucoup !