J'ai recherché de l'aide sur cette question sur plusieurs forums, et je n'ai toujours pas reçu de réponse. Non pas que je n'ai pas reçu de réponse satisfaisante, je n'ai pas reçu de réponse du tout. Alors, probablement le probleme est mal connu. De plus le sujet est quelque peu technique (les scientifiques ont l'art de litote). Il s'agit d'instantons, pour ceux qui aurait suivi une histoire qui s'est déroulée dans un autre forum...
Certain d'entre-vous ont sans aucun doute déjà entendu parler du fameux "mass-gap" en théorie de Yang-Mills. Ce probleme fondamental est primé par le "Clay Mathematical Institute", parmi d'autres énigmes de la plus haute importance telles la conjecture de Poincaré ou l'hypothèse de Riemann (à propos d'art de litote, vous-souvient-il de la formulation de cette hypothèse par le grand Bernhard). Lien vers description en anglais du "mass-gap" avec un autre lien vers le papier officiel de Jaffe et Witten définissant précisement le problème (non pas qu'on ne soit pas d'accord sur la formulation, il s'agit tout de même d'un prix a un million de dollards ) Je ne décris que brièvement le problème : il s'agit de montrer que les hadrons ont une masse minimale. En particulier, les pions qui sont les bosons de Goldstone de la brisure de symétrie chirale ont une masse certe faible, mais non nulle. Cet aspect spécifique est connu depuis des décénnies.
Bon on a toujours pas vu les instantons me direz-vous. J'y viens soyez patient c'est vrai que le problème est passionant vous repondrai-je. Les instantons brisent naturellement la symétrie chirale, car il sont capable de fournir une valeur non nulle pour le condensat de quarks. Je voudrais savoir pourquoi l'approche du probleme "mass-gap" à l'aide des instantons a échouée. Vous pouvez facilement trouver une introduction à cette approche en recherchant les papiers de Diakonov sur arXiv par exemple. Si vous disposez également du "Gauge Fields and Strings" de Polyakov, soit vous l'avez lu et vous savez que Polyakov (comme Diakonov) est pour le moins évasif sur cet échec, soit vous n'avez pas encore lu ce chef-d'oeuvre mais c'est peu vraisemblable. Si c'est le cas, précipitez-vous sur cette lecture, ce livre est un ouvrage majeur.
Au niveau technique, on peut montrer que le spectre de l'opérateur de Dirac en zéro est lié à la valeur condensat de quarks : c'est la relation de Banks-Casher. Voyons cela. Ca a l'air difficile pour le non-physicien, mais tout ce qui suit est en fait très élémentaire. Je ne fais que reprendre le raisonnement de Diakonov. Le spectre de Dirac est calculé en séparant dans la fonction de partition les termes fermioniques (quarks) des temes bosoniques (gluons), puis en interpretant la partie fermionique comme un déterminant, et en moyennant sur le gaz d'instantons dans la partie bosonique :
Le moyennage sur le gaz d'instantons, c'est la barre au-dessus qui à l'air anodine. Habituellement on désespere à ce point parce que le déterminant n'a pas l'air hermitien à cause du . Mais en agissant sur une solution avec , on obtient une autre solution conjuguée (truc classique en théorie chirale) et donc l'hemiticité est sauve :
Encore quelque manipulations mènent à la relation recherchée :
Et voilà le miracle accompli:
Voilà la question lancée. Je tiens à préciser qu'il est peu vraisemblable que quelqu'un puisse savoir ce qu'il en est, ou alors chapeau parce que des forums de qualité j'en connais, mais pas un seul n'a pu fournir la réponse. Je connais aussi quelques théoriciens, et aucun n'a su non plus. Si donc la réponse ne venait pas, je vous en prie ne remettez pas en cause les compétences des gens sur ce forum.
Merci d'avance.
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