Bonjour,
En fait, c'est tout bête : c'est la relation entre les coordonnées, et les coordonnées c'est arbitraire. C'est choisir des étalons (par exemple une horloge et un tige en platine) et placer ces étalons un peu partout pour "mesurer" l'espace-temps. La métrique décrit ça.
Donc, il n'y a rien de plus physique que la métrique (elle traduit des mesures) et de plus arbitraire !!!! (puisqu'elle dépend d'un système de coordonnées totalement arbitraire, par exemple je peux choisir les coordonnées polaires ou cartésiennes).
La métrique est donc surtout un outil. Tu remarqueras d'ailleurs que dans mon message je n'ai pas parlé de la métrique mais plutôt de courbure.
Je comprend que tu aies du mal à comprendre la nature physique d'un espace-temps qui n'a pas de substance, les mots manquent pour décrire ça. En tout cas, même moi qui connait assez bien la RG j'ai du mal à l'exprimer.
La raison en est qu'il n'y a rien et en même temps quelque chose
Le rien, c'est l'absence d'arrière-plan, de scène de théâtre, pas d'espace absolu. C'est le mieux exprimé sans doute en relativité restreinte.
Le quelque chose, c'est le champ de gravitation (équivalent au champ électromagnétique pour les charges électriques, dont les équivalents quantiques sont le photon et le graviton, même si ce dernier est hypothétique).
Malheureusement, la gravitation se manifeste par la géométrie. Moralité on se retrouve avec les deux cas totalement intriqués.
Heureusement, il y a quand même quelque chose qui nous aide : la courbure. En relativité restreinte, même dans un repère accéléré, la courbure est nulle. Tandis qu'avec la gravitation il y a toujours une courbure.
Tu peux considérer cette courbure comme une "substance", un "quelquechose" (le champ de gravitation, les gravitons, évitons le mot éther trop galvaudé et ayant en plus "des" sens historiques précis) qui a la curieuse propriété de se manifester comme de la géométrie ou même "d'être" de la géométrie (il serait sans doute plus exact de dire que la géométrie, qui est un outil mathématique, décrit une et une seule chose : l'espace-temps-gravitation).
Mais montrer suffit parfois à expliquer
Comme on le dit toujours : "la physique ne répond pas aux pourquoi mais aux comment". Mais j'ajoute "quand une théorie plus élaborée apparaît certains des pourquoi deviennent des comment"
Exemple : dans la théorie de Newton, l'action instantanée à distance était considérée comme "magique". Newton s'en défendait en affirmant en substance (propos très moderne) que sa théorie n'était que descriptive, elle se bornait à constater et confronter ses prédictions numériques aux exépriences. "Pourquoi" cette action à distance ? Mystère. C'est juste comme ça, point.
Au moins, la RG y a répondu en expliquant que, non, ce n'est pas "une mystérieuse action à distance" mais bel et bien une action de proches en proches. Mais en réalité, elle n'a pas répondu au "pourquoi cette action à distance" mais au "comment se produit cette interaction de proches en proches".
Mais grâce à ça, la pure "description" du comment "explique" l'ancien pourquoi
Donc, quand on a des questions un peu métaphysique, faut pas désespérer, les réponses peuvent encore venir (peut-être pas toutes, ça je n'en sais rien).
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