Paradoxe PER
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Paradoxe PER



  1. #1
    invite5dfdea03

    Question Paradoxe PER


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    Bonjour. Tout d'abord, je sais que ce sujet a déjà été traité plusieurs fois, j'en ai d'ailleurs lu quelques uns, mais malheureusement, je n'arrive toujours pas à comprendre (ou c'est trop obscure pour moi, ou ça ne résout pas mon problème.

    Bon, le voici. A ce que j'ai compris, on envoie dans deux directions différentes, chacune des deux particules d'un état intriqué (disons verticale/verticale et horizontale/horizontale (pour faire plus court : v/v et h/h))
    Le truc, c'est que les deux particules sont maintenant éloignées (suffisamment) l'une de l'autre, de manière à ce qu'on puisse parler de transmission instantanée de l'information.
    On mesure une des particules. On trouve alors h (probabilité de 50 %). L'autre particule est alors dans l'état h (conséquence de l'intrication).
    Ce que je ne comprends pas, c'est en quoi cette expérience défie le concept de variable cachée : les deux particules étaient haut dès le début, elles le sont à la fin... Il n'y a pas besoin de transmettre d'information ?! En quoi le super déterminisme est-il donc mis en faute ici ?

    Désolé de reprendre un sujet déjà tant traité, mais j'aimerais vraiment pouvoir comprendre...

    -----

  2. #2
    invite09c180f9

    Re : Paradoxe PER

    Bonjour,

    attention, il faut bien comprendre qu'il n'y a pas de transmission d'information "physique".
    De plus, si une mesure est faite sur une particule et donne l'état h, alors l'autre aura un état v, et pas le même h !!
    Tant que la mesure n'a pas été faite les deux particules intriquées entre elles sont dans une superposition d'états (h et v). Or, au moment de la mesure on aura autant de chance d'obtenir l'état h que l'état v (50% chacun). Ainsi, on va avoir une réduction du paquet d'onde et mesurer un des états (h ou v). A partir du moment où h (ou v) sera mesuré sur l'une, alors l'autre acquiera instantanément l'état v (ou h).

  3. #3
    invite5dfdea03

    Re : Paradoxe PER

    Merci pour cette réponse rapide.

    Néanmoins, je ne vois toujours pas en quoi cela contredit le principe de la variable cachée ?

  4. #4
    obi76

    Re : Paradoxe PER

    C4est quand même fendard. De ce que j'ai compris, le paquet d'onde (ou la non localisation exacte d'une particule) partait du principe d'incertitude d'Heisenberg. Pourtant, si je ne me trompe pas, cette incertitude était inhérente aux mesures, pas à la réalité de ce que l'on mesure. Je ne vois pas dès lors pourquoi le fait de mesurer quelque chose le fera se décider qu'il est dans tel ou tel état. Ce modèle marche mais j'ai l'impression que quelques problèmes fondamentaux ne sont pas levés.

    C'est un peu brut de forme comme ça mais quand même ça m'interpelle.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invité576543
    Invité

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par obi76 Voir le message
    Je ne vois pas dès lors pourquoi le fait de mesurer quelque chose le fera se décider qu'il est dans tel ou tel état. Ce modèle marche mais j'ai l'impression que quelques problèmes fondamentaux ne sont pas levés.

    C'est un peu brut de forme comme ça mais quand même ça m'interpelle.
    Je te rassure, tu exprimes là une question posée depuis que la mécanique quantique a été exposée. Il y a des milliers de textes sur le sujet, sans conclusion, mais avec beaucoup de propositions.

    Je te propose l'interprétation de Copenhague, réécrite à ma manière : ça marche, pourquoi se poser des questions?

    L'interprétation à la Everett est pas mal non plus : tu te trouves dans le monde correspondant à la valeur que tu sais avoir été mesurée.

    Cordialement,

  7. #6
    obi76

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    pourquoi se poser des questions?
    Pour faire mieux ?

  8. #7
    invite5dfdea03

    Re : Paradoxe PER

    Merci pour cette attention.

    Pour revenir à mon problème (pourquoi il n'y a pas de variables cachées) j'aimerai faire une proposition afin de vérifier si j'ai bien compris. Corrigez moi si je me trompe.

    Si les deux particules intriquées sont envoyées chacune dans une direction différente, à priori, si on fait une interférence d'une particule avec elle même (de manière à montrer qu'elle est toujours à 50% h et à 50% v, on devrait obtenir le bon type de figure (celle qui montre que la particule passe à la fois par les trous A et B...). Mais si on fait une mesure sur l'une d'elle, et qu'on découvre qu'elle est h (mettons), alors instantanément, il devient impossible d'obtenir la figure d'interférence précédente avec l'autre. Elle passe soit par A, soit par B.
    A quel point j'ai bon ?

    PS : Le principe d'interférence dont je parle, est de soumettre la particule à un champ, qui suivant l'état de la particule, va la forcer à passer par le trou A ou le trou B, et qui, si l'état de la particule n'a pas été mesurée, va donc la faire passer par les deux, et interférer avec elle même. Je ne suis pas sûr qu'un tel système est correcte, mais je crois me souvenir avoir vu un truc comme ça en cours...

  9. #8
    invite8ef897e4

    Re : Paradoxe PER

    Bonjour,

    je ne comprend pas ton experience, mais juste pour dire en passant : les predictions de la mecanique quantique sont differentes d'un simple melange statistique tel qu'on obtiendrait si l'etat mesure etait deja defini au depart. Ce sont les inegalites de Bell qui l'indiquent.

    Au-dela, il n'y a pas de transmission instantannee d'information, dans le sens ou vous ne pouvez pas utiliser le resultat de votre mesure pour transmettre instantanement (au-dela du cone de lumiere) un message utile. Une interpretation possible, les deux particules intriquees ne forment qu'un seul systeme, lui-meme non-local.

    De plus, rien ne permet a ce jour de decider entre cette interpretation non-locale, et les theories "a la Bohm" de variables cachees. Peut-etre en principe, un test possible avec des correlations subtiles dans le rayonnement de fond cosmologique, mais c'est relativement speculatif.

    Enfin, d'habitude on dit EPR

  10. #9
    nikcos

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par Danathiel Voir le message
    Bonjour. Tout d'abord, je sais que ce sujet a déjà été traité plusieurs fois, j'en ai d'ailleurs lu quelques uns, mais malheureusement, je n'arrive toujours pas à comprendre (ou c'est trop obscure pour moi, ou ça ne résout pas mon problème.

    Bon, le voici. A ce que j'ai compris, on envoie dans deux directions différentes, chacune des deux particules d'un état intriqué (disons verticale/verticale et horizontale/horizontale (pour faire plus court : v/v et h/h))
    Le truc, c'est que les deux particules sont maintenant éloignées (suffisamment) l'une de l'autre, de manière à ce qu'on puisse parler de transmission instantanée de l'information.
    On mesure une des particules. On trouve alors h (probabilité de 50 %). L'autre particule est alors dans l'état h (conséquence de l'intrication).
    Ce que je ne comprends pas, c'est en quoi cette expérience défie le concept de variable cachée : les deux particules étaient haut dès le début, elles le sont à la fin... Il n'y a pas besoin de transmettre d'information ?! En quoi le super déterminisme est-il donc mis en faute ici ?

    Désolé de reprendre un sujet déjà tant traité, mais j'aimerais vraiment pouvoir comprendre...
    Bonjour,

    moi aussi je me suis posé le même genre de question, c'est pourquoi je remonte ce fils
    Apparement c'est la violation des inégalités de Bell qui met à mal ce déterminisme.
    Mais comment me direz vous ?

    Et bien lisez la demonstration des inégalites de Bell et vous comprendrez !
    Euh non c'est peut être pas si simple.

    J'ai alors imaginé une expérience qui n'a peut être pas grand chose a voir avec la réalité mais qui peut peut être aider à comprendre.
    On reprend un peu l'expérience EPR, on mesure un parametre A sur le premier photon et un paramètre B sur le second photon.
    On constate que A et B rendent toujours des valeurs opposés, et bien c'est simple on se dit qu'il existe des variables cachés, chacun des photons portait l'information avant même que la mesure soit faite.
    Maintenant on suppose qu'un expérimentateur proche du premier photon puisse agir à tout moment sur une variable C et qui aurait pour conséquence de décider
    de plus ou moins corréler le valeur de A et B (en conservant les même probalibilité pour A et B), dans ce cas les variables cachés ne peuvent plus rien expliquer A et B ne peuvent porter l'information avant la mesure puisque celle ci dépend de C qui peut être modifier au dernier moment par l'expérimentateur. Et bien sur le principe de causalité tient toujours puisque l'expérimentateur ne peut décider une valeur pour A et donc pour B (pas de communication possible par ce biais).

    Ben voilà j'espere apporter ne contribution interessante à ce sujet passionnant et suis curieux de savoir si les pros de la physique vont me fusiller ou pas !

  11. #10
    Pio2001

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par nikcos Voir le message
    Maintenant on suppose qu'un expérimentateur proche du premier photon puisse agir à tout moment sur une variable C et qui aurait pour conséquence de décider de plus ou moins corréler le valeur de A et B (en conservant les même probalibilité pour A et B), dans ce cas les variables cachés ne peuvent plus rien expliquer A et B ne peuvent porter l'information avant la mesure puisque celle ci dépend de C qui peut être modifier au dernier moment par l'expérimentateur.
    C'est en effet un point important qui est introduit dans les expériences EPR. Ce paramètre C, c'est l'orientation des détecteurs. Et cela fait varier la correlation, qui a lieu quand les détecteurs sont parallèles, parfois s'ils sont légèrement décalés, et pas du tout s'ils sont perpendiculaires.

    Mais cela ne suffit toujours pas. On peut toujours tout expliquer de façon locale, car ce paramètre C agit sur la mesure A. Rien de surprenant, donc à ce qu'il brise la corrélation en modifiant le résultat A.

    Il faut une troisième étape pour démontrer qu'il n'y a pas de variables cachées locales. La trouvaille de Bell, c'est un montage un peu compliqué, comprenant plusieurs mesures différentes, et pour lesquelles la mécanique quantique prédit des résultats incompatibles avec toute description déterministe locale.

    Après Bell, d'autres montages plus simples ont été trouvés. Chip décrit celui de David Mermin ici : http://forums.futura-sciences.com/ph...-probleme.html
    Normalement, le paradoxe doit y être mieux visible qu'avec les inégalités de Bell.
    Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.

  12. #11
    chaverondier

    Re : Paradoxe EPR

    Citation Envoyé par obi76 Voir le message
    De ce que j'ai compris, le paquet d'onde (ou la non localisation exacte d'une particule) partait du principe d'incertitude d'Heisenberg. Pourtant, si je ne me trompe pas, cette incertitude était inhérente aux mesures, pas à la réalité de ce que l'on mesure. Je ne vois pas dès lors pourquoi le fait de mesurer quelque chose le fera se décider qu'il est dans tel ou tel état. Ce modèle marche mais j'ai l'impression que quelques problèmes fondamentaux ne sont pas levés.
    C'est aussi mon avis, mais il semblerait que des gens très compétents pensent qu'il n'y a pas de problème. Cela dit, il y a aussi des gens très compétents qui pensent l'inverse. Je crois que non seulement le problème de la mesure quantique (pas de paradoxe EPR sans mesure quantique. Le paradoxe EPR est l'un des aspects du problèmes de la mesure quantique) est très difficile, mais en plus, selon le point de vue envisagé, sa résolution peut nous demander (me semble-t-il) d'obtenir une autorisation spéciale : le permis de chasse au "nounours vert" (très difficile à obtenir ce permis. On le délivre au cas par cas avec d'énormes réticences, en jetant un regard désapprobateur en direction des chasseurs de cette espèce mythique).

    En disant cela, je pense à l'hypothèse d'objectivité du résultat de mesure quantique. En effet, la conséquence logique d'une telle hypothèse est l'objectivité de l'irréversibilité de la mesure quantique, ainsi que l'objectivité de la non localité quantique. Or, à ce jour, l'hypothèse d'une non localité objective de la mesure quantique nous oblige
    • à abandonner la croyance en une invariance de Lorentz "pure" (elle est ramenée au rang d'émergence de nature thermodynamique statistique)
    • à abandonner aussi une approche anthropomorphique de la notion de mesure, de la notion d'entropie, de la notion d'information et de la notion d'observateur.

    Ce n'est pas conforme aux usages et, de plus, il n'existe pas encore de modèle mathématiquement complet, cohérent et conforme aux résultats d'observation compatible avec une interprétation réaliste de la mesure quantique.

    A mon sens, pouvoir préciser l'hypothèse d'existence d'une irréversibilité objective de la mesure quantique (et donc d'une entropie qui ne soit pas une anthropie) ainsi que l'hypothèse d'une non localité objective de la mesure quantique exige des développements de la mécanique quantique qui n'existent pas encore. Je ne parviens pas à me convaincre que la question restera éternellement une simple question d'interprétation (pour des raisons que j'ai déjà souvent développées avec un point de vue oscillant entre interprétation réaliste et doute sur cette interprétation). Toutefois, comme ça fait 80 ans que ça dure, nombreux sont les physiciens qui, lassés, préfèrent classer cette quête là dans une catégorie assez voisine de celle de la pierre philosophale.

    En ce qui me concerne, j'ai plutôt tendance à croire qu'on reste, pour l'instant, dans le domaine de l'interprétation parce que l'on a pas encore assez avancé sur la question. D'ailleurs, l'expérience passée montre que la chasse au "nounours vert" est parfois couronnée de succès. On a eu la peau d'un certain nombre de "nounours verts", comme par exemple :
    • les pierres qui tombent du ciel
    • les ampériens
    • le calamar géant retrouvé dans l'estomac de certains cachalots
    • l'atome, révélé par le mouvement brownien
    • le neutrino d'abord soupçonné (en raison du déficit d'énergie observé lors de la désintégration du neutron) puis détecté
    • l'existence d'une structure codant l'information génétique (l'ADN)
    • les planètes extrasolaires

    Malgré tout, en matière de modélisation réaliste de la mesure quantique on a, me semble-t-il, l'article de Roger Balian. Ce que je ne sais pas, c'est ce que donne cette approche vis à vis des considérations de non localité quantique (pour les problèmes d'irréversibilité, par contre, je vois bien comment il la modélise puisque la fuite d'information se trouve dans le fait de ne pas s'intéresser aux ddl du bain de phonons)

  13. #12
    b@z66

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par Danathiel Voir le message
    Bonjour. Tout d'abord, je sais que ce sujet a déjà été traité plusieurs fois, j'en ai d'ailleurs lu quelques uns, mais malheureusement, je n'arrive toujours pas à comprendre (ou c'est trop obscure pour moi, ou ça ne résout pas mon problème.

    Bon, le voici. A ce que j'ai compris, on envoie dans deux directions différentes, chacune des deux particules d'un état intriqué (disons verticale/verticale et horizontale/horizontale (pour faire plus court : v/v et h/h))
    Le truc, c'est que les deux particules sont maintenant éloignées (suffisamment) l'une de l'autre, de manière à ce qu'on puisse parler de transmission instantanée de l'information.
    On mesure une des particules. On trouve alors h (probabilité de 50 %). L'autre particule est alors dans l'état h (conséquence de l'intrication).
    Ce que je ne comprends pas, c'est en quoi cette expérience défie le concept de variable cachée : les deux particules étaient haut dès le début, elles le sont à la fin... Il n'y a pas besoin de transmettre d'information ?! En quoi le super déterminisme est-il donc mis en faute ici ?

    Désolé de reprendre un sujet déjà tant traité, mais j'aimerais vraiment pouvoir comprendre...
    L'expérience de pensée de ce paradoxe n'était pas faite à l'origine, me semble t-il, pour mettre à mal une théorie de variable cachée mais bien pour mettre en doute son interprétation par la mécanique quantique. La mécanique quantique suppose que la détermination de l'état d'une des particules ne se fait qu'au moment de la mesure mais le processus d'intrication avec l'autre particule ferait que l'on connaitrait alors aussi simultanément l'état de cette autre particule même si cette dernière se trouve à une très grande distance. Cela serait alors en contradiction avec le principe de non transmission d'information à une vitesse supérieure à celle de la lumière et discréditerait la MQ. La résolution du paradoxe en MQ, repose sur le fait qu'aucun système de transmission d'information ne pourrait reposer sur ce phénomène: le résultat de la mesure sur la première particule resterait de toute façon aléatoire. Ce qui est finalement remis en cause par la MQ pour répondre à ce paradoxe, c'est la notion de localité: les conséquences de l'intrication peuvent même se sentir sur des distances macroscopiques.

    PS: En tout cas, c'est ce que j'ai compris de l'article sur Wikipédia.
    La curiosité est un très beau défaut.

  14. #13
    b@z66

    La curiosité est un très beau défaut.

  15. #14
    chaverondier

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par b@z66 Voir le message
    La mécanique quantique suppose que la détermination de l'état d'une des particules ne se fait qu'au moment de la mesure mais le processus d'intrication avec l'autre particule ferait que l'on connaitrait alors aussi simultanément l'état de cette autre particule même si cette dernière se trouve à une très grande distance.
    mais le processus d'intrication avec l'autre particule fait que l'on connait alors aussi simultanément l'état de cette autre particule même si cette dernière se trouve à une très grande distance.

    Il n'y a pas de raison d'employer le conditionnel.
    Citation Envoyé par b@z66 Voir le message
    Cela serait alors en contradiction avec le principe de non transmission d'information à une vitesse supérieure à celle de la lumière et discréditerait la MQ.
    Cela ne discrédite pas la MQ, cela met en cause
    • soit l'interprétation réaliste de la mesure quantique et de l'irréversibilité (si l'on admet que l'invariance de Lorentz est une invariance "pure" et non une émergence de nature thermodynamique statistique)
    • soit, au contraire, le principe de relativité du mouvement en donnant à l'invariance de Lorentz le caractère d'émergence statistique. Si on aime pas ça, et que l'on tient à considérer l'invariance de Lorentz comme une "symétrie fondamentale" des lois de la nature valable à toutes les échelles, alors il faut accepter de croire que c'est l'ouverture de la boite qui fait mourir le chat de Schödinger (interprétation positiviste de la mesure quantique).
    Citation Envoyé par b@z66 Voir le message
    La résolution du paradoxe en MQ, repose sur le fait qu'aucun système de transmission d'information ne pourrait reposer sur ce phénomène: le résultat de la mesure sur la première particule resterait de toute façon aléatoire.
    Cela n'élimine pas le paradoxe, mais cela élimine tout conflit possible entre conséquences observables de la RR et conséquences observables de la MQ (du moins à ce jour). Pour éliminer le paradoxe, il faut
    • soit adopter l'interprétation positiviste selon laquelle la réalité observée serait créée par l'observateur via l'acte d'observation
    • soit adopter l'interprétation réaliste de la mesure quantique, mais avec comme conséquence l'acceptation d'une irréversibilité et d'une non localité objectives de la mesure quantique.
    Citation Envoyé par b@z66 Voir le message
    Ce qui est finalement remis en cause par la MQ pour répondre à ce paradoxe, c'est la notion de localité: les conséquences de l'intrication peuvent même se sentir sur des distances macroscopiques.
    En fait, plutôt que de remettre en cause la localité, certains préfèrent
    • d'une part adopter une interprétation à caractère anthropomorphique des notions d'information, d'entropie, de localité et d'observation (et en particulier, considérer que s'il n'y a pas de possibilité de transmission d'information à vitesse supraluminique, contrôlée par un expérimentateur humain, il n'y a pas violation de la causalité relativiste)
    • d'autre part considérer que le résultat de mesure quantique n'aurait pas d'existence objective (cela correspond à l'hypothèse d'inexistence "d'éléments de réalité" ne devant pas grand chose à l'observateur). Bref, que ce que nous observons n'aurait pas d'existence objective car la réalité observée serait créée par l'observation. En ce qui me concerne, j'en ai toujours douté, mais j'en doute de plus en plus.

    Une fois ces deux choix interprétatifs faits, il n'y a plus de paradoxe.
    Dernière modification par chaverondier ; 19/07/2009 à 18h13.

  16. #15
    nikcos

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par Pio2001 Voir le message
    C'est en effet un point important qui est introduit dans les expériences EPR. Ce paramètre C, c'est l'orientation des détecteurs. Et cela fait varier la correlation, qui a lieu quand les détecteurs sont parallèles, parfois s'ils sont légèrement décalés, et pas du tout s'ils sont perpendiculaires.

    Mais cela ne suffit toujours pas. On peut toujours tout expliquer de façon locale, car ce paramètre C agit sur la mesure A. Rien de surprenant, donc à ce qu'il brise la corrélation en modifiant le résultat A.

    Il faut une troisième étape pour démontrer qu'il n'y a pas de variables cachées locales. La trouvaille de Bell, c'est un montage un peu compliqué, comprenant plusieurs mesures différentes, et pour lesquelles la mécanique quantique prédit des résultats incompatibles avec toute description déterministe locale.

    Après Bell, d'autres montages plus simples ont été trouvés. Chip décrit celui de David Mermin ici : http://forums.futura-sciences.com/ph...-probleme.html
    Normalement, le paradoxe doit y être mieux visible qu'avec les inégalités de Bell.
    Merci pour ces précisions, on tient le bon bout

  17. #16
    triall

    Re : Paradoxe PER

    Le montage de David Mermin explique le problème.
    J'ai peur que ce ne soit plus compliqué, et j'aimerais avoir des précisions sur ces leviers (dans l'expérience réelle) qui changent l'état d'une particule , au hasard .Quel est cet état changé , et celui ci est -il corrélé aussi ?
    Un autre petite question, si l'on met 2 miroirs semi réfléchissant sur le trajet des 2 photons , est ce que l'évènement "traverser le miroir" est-il corrélé aussi ?
    Une dernière question: en relativité , la distance sur le trajet lumineux est nulle, cela aurait-il un rapport ?
    Ca fait beaucoup de questions...
    Merci de vos réponses.

  18. #17
    Pio2001

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    j'aimerais avoir des précisions sur ces leviers (dans l'expérience réelle) qui changent l'état d'une particule , au hasard .Quel est cet état changé , et celui ci est -il corrélé aussi ?
    Je ne connais pas les expériences de ce type, mais dans l'expérience EPR d'Aspect, l'équivalent du levier est l'orientation du polariseur. Cela ne change pas l'état de la particule, mais ce qu'on mesure.
    On peut choisir d'orienter son polariseur comme on veut, comme on peut choisir de mettre son levier dans la position qu'on veut. Et quand les polariseurs sont orientés de la même façon des deux côtés les corrélations sont totales.

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Un autre petite question, si l'on met 2 miroirs semi réfléchissant sur le trajet des 2 photons , est ce que l'évènement "traverser le miroir" est-il corrélé aussi ?
    Je ne sais pas.

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Une dernière question: en relativité , la distance sur le trajet lumineux est nulle, cela aurait-il un rapport ?
    Non, car pour nous, un photon met un temps non nul pour aller d'un point à un autre.
    S'il y a un rapport, il est aujourd'hui inconnu.
    Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.

  19. #18
    triall

    Re : Paradoxe PER

    Merci des réponses, en cadeau, un article d 'un même genre du paradoxe EPR , celle des fentes de Young à choix retardé, sur ce même site .
    http://www.futura-sciences.com/fr/ne...e-passe_10413/
    Ce que je n'aime pas trop dans ces articles de vulgarisation c'est qu'ils ne donnent pas les détails , ils disent "c'est comme si " avec un essai sans doute sur des photons uniques pendant un certain temps , mais aucun détail de l'expérience . la vulgarisation, j'en ai besoin, mais j'aimerais , avant ,de connaitre les détails de l'expérience, car comme chacun sait :
    "Le diable se cache dans les détails !"

  20. #19
    Chip

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Le montage de David Mermin explique le problème.
    J'ai peur que ce ne soit plus compliqué, et j'aimerais avoir des précisions sur ces leviers (dans l'expérience réelle)
    Comme l'a dit Pio2001, ce sont les orientations des polariseurs (pour une expérience sur des photons intriqués en polarisation). C'est d'ailleurs précisé dans le quatrième message de la discussion.

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Un autre petite question, si l'on met 2 miroirs semi réfléchissant sur le trajet des 2 photons , est ce que l'évènement "traverser le miroir" est-il corrélé aussi ?
    Non, absolument pas.

  21. #20
    triall

    Re : Paradoxe PER

    Ok, j'aurais préféré une justification pour la réponse "non absolument pas" .Ce ne sont pas des vrais jumeaux alors si l'un traverse le miroir et l'autre est réfléchi ! C'est une question de polarisation , non, s'il est réfléchi , et cet état n'est pas corrélé c'est ça ?
    Je sais qu'il me manque de billes pour comprendre, mais je vais y travailler ..

  22. #21
    Pio2001

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Ce ne sont pas des vrais jumeaux alors si l'un traverse le miroir et l'autre est réfléchi !
    En effet, ce sont des "faux jumeaux"

    Par exemple, on pourrait faire une expérience EPR en intriquant les spins du proton et de l'électron d'un atome d'hydrogène.
    Il faudrait placer, je ne sais pas comment, l'atome dans un état de spin nul, et lui appliquer un champ électrique tel que l'électron soit arraché et parte d'un côté. Le proton qui reste, de charge opposée, va donc partir de l'autre. Plus lentement car il est beaucoup plus lourd.

    Le proton et l'électron auraient alors des spins intriqués. On trouverait "haut" sur l'un si on mesure "bas" sur l'autre, "droite sur l'un si on mesure "gauche" sur l'autre, et tous les intermédiaires (est-sud-est sur l'un si on mesure ouest-nord-ouest sur l'autre...)

    Leurs spins seraient jumeaux, comme la polarisation des photons. Mais ils resteraient tout-à-fait différents, le proton étant deux mille fois plus lourd que l'électron, de charge opposée, et composé de trois quarks.
    Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.

  23. #22
    triall

    Re : Paradoxe PER

    Ok, juste , alors qu'est -ce qui est intriqué chez les photons ? Le spin, la polarisation quoi d'autre ?
    Ce n'est pas la polarisation qui décide s'ils doivent être réfléchis ou diffractés sur les miroirs semi-transparents. ?

  24. #23
    Chip

    Re : Paradoxe PER

    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Ok, j'aurais préféré une justification pour la réponse "non absolument pas"
    Il faudrait que la transmission d'un photon dépende d'un degré de liberté du photon, et que ce degré de liberté soit intriqué entre les photons. Dans le cas d'une lame séparatrice non polarisante, pour un angle d'incidence donné (ce qui est vraisemblablement la situation dont tu parle), il n'y a pas de tel degré de liberté.
    Citation Envoyé par triall Voir le message
    Ce ne sont pas des vrais jumeaux alors si l'un traverse le miroir et l'autre est réfléchi !
    C'est une confusion souvent faite. "Photons jumeaux", en soi, ne veut rien dire : il faut préciser ce sur quoi porte l'intrication des photons (ce qui revient à écrire leur état). Il peut s'agir de la polarisation, de l'impulsion, de la fréquence.

    Tu n'es pas le seul à avoir fait ce genre de raisonnement attribuant des corrélations entre photons plus fortes que possible, le philosophe Karl Popper avait fait la même erreur (discuté brièvement ici).

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  2. Paradoxe ?
    Par invite7933ee01 dans le forum Physique
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    Dernier message: 22/09/2007, 23h26
  3. Paradoxe du paradoxe des jumeaux de Langevin
    Par RVmappeurCS dans le forum Archives
    Réponses: 4
    Dernier message: 11/08/2007, 09h40
  4. Paradoxe
    Par invite0660895c dans le forum [ARCHIVE] Philosophie
    Réponses: 3
    Dernier message: 25/10/2004, 18h34
  5. paradoxe...
    Par invite0ea6f098 dans le forum Mathématiques du supérieur
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    Dernier message: 31/08/2004, 17h10