Après avoir lu le livre de Jean Staune "notre existence à t'elle un sens ?", je me suis posé plusieurs questions.
Concernant la mécanique quantique, l'auteur évoque les expériences mettant en évidence la non séparabilité de deux particules intriquées. Ces 2 particules vont prendre des états identiques simultanément, et ce quelles que soient les distances les séparant. Ce comportement subsiste même lorsqu'elles sont en mouvement relatif l'une par rapport à l'autre de telle sorte que chacune dans son référentiel ne peut "voir" que dans le passé de l'autre et ne devrait donc théoriquement pas être capable de prédire l'avenir, à savoir l'état que prendra l'autre particule. Je me souviens avoir vaguement vu ces notions lorsque j'étais en fac de sciences mais je n'évais pas à l'époque réalisé toutes les implications de ce genre d'expérience. Les physiciens expliquent que celà ne viole pas la relativité si on ne considère pas les deux particules comme étant deux systèmes idépendants mais comme un système unique.
Pourtant, si on réalise l'expérience avec deux particules séparées de plusieurs mètres voir kilomètres, celà signifierait que la distance qui sépare ces "deux" particules (ou dit autrement la taille de ce système unique) qui dépasse très largement les frontière du monde quantique, n'existe tout simplement pas ! C'est une interprétation possible, mais comment l'interpréter autrement ?
Je veux bien admettre que les lois quantiques soient bizarres, mais ce genre d'expérience sort du cadre quantique puisqu'on est confronté ici à des distances très largement macroscopiques ! De même pour le temps, si une particules peut "savoir" à l'avance dans quel état se trouvera sa jumelle, celà signifierait également qu'elle n'est pas soumise aux contraintes temporelles et peut donc "voir" l'avenir ! Certes ces bizarreries n'existent que dans le monde quantique mais encore une fois, les durées considérées, bien qu'étant très petites, ne sont plus quantiques ! Et chose plus troublante, le fait qu'on ait détecté ces bizarreries montre bien qu'elle ne sont pas strictement confinées au monde des particules puisqu'on peut au moins les "voir" et même s'en servir dans des domaines industriels ! Il n'existe donc pas de coupure totale entre le monde quantique et macroscopique. Le processus de décohérence lui-même n'est pas inéluctable, comme le montrent des expériences parvenant à isoler des molécules de plus en plus complexes dans des états de superposition quantique.
Personne à l'heure actuelle n'a réussi à proposer une explication convaincante. La plupart des physiciens adoptent l'interprétation de copenhague, à savoir : "les phénomènes physiques sont prédits, et tant que les prédictions sont correctes, on ne va plus loin, ni dans les hypothèses, ni dans les conclusions." (Ferme-la et calcule !)
C'est une position certes scientifique mais incomplète et celà réduit la physique quantique à un rôle bien triste : avoir une utilité pratique bien qu'étant incapable d'aider l'humanité à comprendre le monde dans lequel elle vit. Si en tant qu'informaticien on me dit que je ne peux pas accéder au code source d'une fonction car elle a été protégée par son auteur mais que je peux quand même l'appeler, je n'en déduirais pas pour autant que son implémentation est inexistante !
Dans son livre, Jean Staune évoque l'existence d'un "autre niveau de réalité". Il évoque également le théorème d'incomplétude de Goedel dont ont peut déduire une conséquence très troublante, à savoir qu'un système n'est pas explicable par lui même. Plus précisémment, celà signifie que pour trouver des vérités dans un système donné, il faut pouvoir s'en extraire. Le fait de lui rajouter des axiomes supplémentaires ne suffira pas, il faudra en créer un nouveau dans lequel l'ancienne vérité indémontrable deviendra ici tout à fait démontrable. (c'est une conséquence, pas le théorème lui-même) : http://membres.lycos.fr/godel/
Pour une présentation plus formelle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_d'incompl%C 3%A9tude_de_G%C3%B6del
Ma question est la suivante : Est-il totalement absurde d'essayer d'imaginer le fait qu'un autre niveau de réalité (indéfini pour le moment mais bien réel) soit nécessaire pour "compléter" le monde physique dans lequel nous vivons afin d'expliquer, dans certains cas, le fait que les particules quantiques semblent ne plus être soumises aux contraintes spatio-temporelles ? En d'autres termes, est-il si absurde de penser que les tentatives de comprendre le monde à partir uniquement de notre monde physique connu (c'est à dire soumis au temps et à l'espace) puissent être fondamentalement caduques ? Enfin, serait-il absurde d'imaginer ce niveau de réalité comme étant atemporel et non spatial ?
Merci d'avance
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