Bonjour à tous,
Je voudrais vous soumettre un problème amusant, qui me pose une petite difficulté. J'aimerais déterminer la densité et la pesanteur d'un ensemble de particules de masse , placé à une température dans le vide. On a symétrie sphérique, isotropie, etc..., ce qui permet de chercher la densité de masse et la pesanteur (définie positivement, ) comme des fonctions de uniquement. La physique du problème est très simple. La pesanteur générée par les particules du gaz tend à le concentrer, tandis que sa température (ou sa pression si on préfère) tend à le détendre. Typiquement, deux relations permettent de normaliser le problème : l'égalité entre l'énergie typique des particules et l'énergie potentielle de pesanteur à la longueur typique , où est la pesanteur typique : Et l'équivalent de la loi de Gauss électrostatique appliqué à la pesanteur qui donne, où est la constante de pesanteur et . Ceci permet de normaliser les longueurs à , la pesanteur à , et la densité à .
Ensuite il faut faire les maths. Pas très difficile. On écrit une équation en prenant soit la loi de l'hydrostatique avec la loi des gaz parfaits , soit directement la loi de Boltzmann pour trouver que . (Où ).
On a une deuxième relation qui est la loi de Gauss de l'électrostatique appliquée aux lois de la pesanteur (on utilise donc tout simplement les deux équations qui nous ont permis de normaliser le problème) :
.
En combinant ces deux équations on obtient l'équation d'évolution de en fonction de , qui est une équation différentielle non-linéaire et du second ordre. Avec nos normalisations, elle s'écrit (en gardant les notations et par simplicité) :
. (l'apparente inhomogénéité tient à la non-linéarité du problème)
On peut la résoudre numériquement avec un runge-kutta d'ordre 4 en la transformant en 2 équa-diff du premier ordre en et. Les conditions initiales sont et . Pour l'instant est une inconnue mais elle sera déterminée a posteriori, si tout se passe bien, grâce à la conservation de la masse.
J'ai mis en pièces jointes mon programme matlab et le résultat. J'ai voulu connaître le résultat à très grande distance donc en grandeurs normalisées j'ai pris L = 1e5 avec 1 million de points. La pesanteur et la densité, définie par à première vue se comportent bien. La pesanteur augmente quasi-linéairement jusqu'à son maximum autour de , la densité de masse a un comportement proche. Mais le problème vient lorsque l'on veut estimer la densité au centre. Jusqu'ici c'était un paramètre totalement libre du problème. On peut la déterminer a posteriori en calculant la masse totale et en la ramenant à la masse totale . Ainsi on a :
ce qui détermine . On voit ainsi que doit être une fonction intégrabe, qui doit décroître en plus l'infini au moins plus vite que (en tant que fonction monotone décroissante positive, pas d'oscillations et de subtilités mathématiques ici). Or la deuxième courbe montre justement cette fonction, et a priori elle a plutôt l'air de tendre vers une constante en l'infini, ce qui évidemment pose problème, car alors ma densité au centre est nulle, et mon gaz se disperse à l'infini, quelle que soit la masse et le nombre de ses particules, quelle que soit sa température... Et en fait tout simplement mon problème est mal posé.
Donc votre mission, si vous l'acceptez, c'est de vérifier mes calculs, de trouver si possible une erreur dans l'équation différentielle ou dans sa résolution, de proposer une manière de résoudre ce paradoxe ou de m'expliquer pourquoi une telle situation ne donnerait pas un nuage de gaz bien disposé. Une manière de s'en sortir serait de contraindre non pas la densité totale mais la densité jusqu'à , ou la densité devient très petite par rapport à sa valeur centrale, mais ça m'embête un peu. Je me serais attendu intuitivement à ce que la densité soit moins dispersée aux grandes distances. Bref, qu'est-ce que vous pouvez rajouter à ça ?
Merci et bon week-end à tous
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