Intrication Quantique.
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Intrication Quantique.



  1. #1
    HUGEPONEY

    Intrication Quantique.


    ------

    Bonjour/bonsoir.

    J'écris se soir mon premier post sur une question qui me tracasse.
    J'ai lu ici et là quelques articles parlant de l'intrication quantique, et je me demande dans un premier temps si quelqu'un pouvait m'éclairer sur ce phénomène. Et dans un deuxième temps j'ai lu que ce phénomène n'est pas en contradiction avec le principe de causalité si chère à la physique, cependant je ne comprends pas se dernier point. Car c'est tout de même de l'information qui est transmise n'est ce pas ? Or elle ne devrait pas être échangé instantanément, alors quelle semble l'être.
    J'ai lu que ce phénomène ne contredit pas la principe de causalité dans la mesure où les données doivent être comparées.

    Or faisons une expérience de pensées : (je ne m'y connais pas alors excuser ma vulgarisation ).
    _Si on préétablie que une particule en état 1 veut dire le mot "physique" et que la particule en état 0 veut dire le mot "chimie"
    _Et que nous possédons deux particules intriquées A et B.

    Ainsi on excite la particule A initialement en état 0 jusqu'à l'état 1, ça particule intriqué va aussi s'éxcité en état 1. Donc comme l'intrication est un état immédiat (il me semble), et que nous avons préétablie un code, nous pouvons dire que de l'information c'est transmise avec une vitesse non autorisé, non ?

    Je fais surement une grosse erreur mais bon j'aimerais comprendre. Si vous pouvez m'éclaircir, je vous remercie d'avance. Mais merci d'avoir lu un étudiant passionné de physique.

    -----

  2. #2
    invite6c093f92

    Re : Intrication Quantique.

    Bonjour et bienvenu,
    Citation Envoyé par HUGEPONEY Voir le message
    J'ai lu ici et là quelques articles parlant de l'intrication quantique, et je me demande dans un premier temps si quelqu'un pouvait m'éclairer sur ce phénomène.
    L'intrication, est l'état d'un système, cet état dit que les composantes du système ne peuvent etre décrites séparement mais doivent etre traitées de façon globale.
    Et dans un deuxième temps j'ai lu que ce phénomène n'est pas en contradiction avec le principe de causalité si chère à la physique, cependant je ne comprends pas se dernier point. Car c'est tout de même de l'information qui est transmise n'est ce pas ? Or elle ne devrait pas être échangé instantanément, alors quelle semble l'être.
    Le truc c'est qu'il faudra comparer les résultats de la mesure, et cette comparaison ne peut etre "instantanée", donc aucune violation du principe de causalité, peu importe le biais utilisé.
    Un exemple:
    Je prépare deux particules (A et B), celle-ci sont intriquées.Je sais que je peux observer une propriété de ces particules(la couleur par exemple, bleue et rouge).
    Mon système étant intriqué("emmelé") je ne peux pas dire si c'est A qui est bleu et B rouge, ou le contraire(je peux juste dire, le système est AB,bleue-rouge), par contre je sais que si j'observe l'une des particule(A ou B) la deuxième particule aura l'autre couleur(c'est la corrélation).
    Je te donne la particule B, tu vas sur la Lune.Ensuite, j'observe ma particule(A), et là je vois couleur bleue (mais ça aurait pu etre rouge), en toute logique je pense que ta particule B est rouge.Mais il faut comparer nos observations, alors on utilise un moyen de communication qui lui n'est pas instantané, ce qui preserve le principe de causalité.
    En espérant avoir été clair, et sans avoir écris de betises(dans ce cas je serais rectifé).
    Cordialement,

  3. #3
    invite6c093f92

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par didier941751 Voir le message
    (je peux juste dire, le système est AB,bleue-rouge), par contre je sais que si j'observe l'une des particule(A ou B) la deuxième particule aura l'autre couleur(c'est la corrélation).
    Pour préciser, l'état est A bleu/rouge B bleu Rouge.Et désolé pour la faute d'orthographe...
    Cordialement,

  4. #4
    Amanuensis

    Re : Intrication Quantique.

    Bonjour,

    Si on prend l'intrication "simple", décrite par Didier, une interprétation très simple est possible et implique de manière évidente l'impossibilité d'utiliser cela pour transmettre de l'information.

    Si on sait que deux personnes ont pris chacune une moitié de quelque chose, et que les moitiés sont l'une rouge l'une bleue, et que les personnes s'éloignent l'une de l'autre, au moment où je connais la couleur pour une personne je connais la couleur pour l'autre sans qu'il y ait eu transmission d'information à ce moment là. Et ce quelle que soit la distance de l'autre personne, qu'elle ait atteinte la Lune ou une autre galaxie.

    C'est ce qu'on appelle l'interprétation par variable cachée, et si la question de l'intrication quantique se limitait à cela, ce serait assez trivial.

    Le fait physique qui amène perplexité et discussions depuis des dizaines d'années est plus compliqué que juste un attribut. Le cas le plus simple implique trois mesures différentes, chacune pouvant avoir deux valeurs pour une particule. On peut mesurer si elle rouge ou bleue, si elle est ronde ou carrée, et si elle est lisse ou rugueuse (ce sont des images, évidemment (1)). On sait que si on mesure l'une comme rouge, alors l'autre sera mesurée bleue, que si on mesure l'une comme ronde, et que si on mesure l'une lisse alors l'autre sera mesurée rugueuse, mais (attention, c'est là le point) uniquement si on parle de la première mesure faite sur l'une et l'autre des particules. Et il est impossible de mesurer deux attributs à la fois.

    Si donc on fait sur les deux particules en première mesure celle du même attribut, on observe une corrélation parfaite. Rien de particulier, cela pourrait s'expliquer par des variables cachées, et donc n'amener aucune question sur une "transmission d'information".

    La perplexité vient quand on fait les trois mesures l'une après l'autre, et ce dans différents ordres. On constate alors qu'il n'y a corrélation que sur la première, et seulement si on a mesuré le même attribut en premier. Bon, suffit de se dire que le fait de mesurer un attribut détruit les deux autres attributs, et basta.

    Mais les statistiques montrent que cela n'est pas le cas. Je ne vais pas donner les détails, c'est assez long, mais si on prend différentes combinaisons de mesures (par exemple mesurer en premier la couleur pour l'une et en premier la rugosité pour l'autre), alors les statistiques obtenues ne sont pas celles prédites par des variables cachées ("inégalités de Bell" (2)). Tout se passe "comme si" le choix de ce qu'on mesurait en premier d'un côté avait une influence sur certains résultats de mesure faite de l'autre.

    Ce n'est pas tant la corrélation entre rouge et bleu qui pose problème (une variable cachée suffit pour expliquer une telle corrélation), mais plutôt la corrélation partielle entre les trois attributs. Et cette "corrélation partielle", telle qu'observée et évaluée expérimentalement, est incompatible avec une explication par des variables cachées.

    Si on cherchait à utiliser cela pour transmettre de l'information, ce ne serait pas via la valeur d'un ou plusieurs des attributs, mais via le choix de la première mesure. Puisqu'il semble que le choix fait sur l'attribut mesuré en premier "change quelque chose" pour l'autre particule, alors on devrait pouvoir utiliser ce choix pour donner de l'information de l'autre côté, au sens de transmettre les résultats du tirage du loto. Et si c'était le cas, alors l'information serait "transmise à une vitesse non autorisée".

    Mais ce n'est pas le cas : les statistiques en question ont la particularité que personne n'a trouvé de moyen de les utiliser pour transmettre de l'information "utile" via le choix de l'attribut mesuré en premier. Et des théorèmes montrent que c'est normal : ces statistiques ne sont pas quelconques, elles sont expérimentalement en ligne avec les stats prédites par la physique quantique, et ces stats là (les prédites, celles mathématiquement précises) ont nécessairement la propriété d'être inutilisables pour transmettre de l'information "utile".

    La perplexité vient de ces apparentes contradictions ; une parfaite corrélation des résultats de mesure quand on mesure le même attribut en premier (ce qui amène à penser en terme de variables cachées), des stats "anormales" (si on pense variable cachées) quand on combine autrement les mesures (ce qui amène à penser à une action instantanée à distance) ; et des stats tombant pile poil comme il faut pour empêcher d'utiliser cette putative "action instantanée à distance".

    Il n'y a pas d'explication (en forme d'interprétation) de ces résultats. On en maîtrise le modèle mathématique (la physique quantique permet de prédire parfaitement les stats observées, et aucune expérience n'a encore réussi à remettre cela en question), mais cela ne correspond à aucun "modèle mental" confortable. Ce qui implique au passage qu'il est vain pour quelqu'un ne maîtrisant pas les maths nécessaires de se faire une image permettant de "comprendre", et ceux qui maîtrisent les maths n'obtiennent une "compréhension" qui ne guère plus loin que les maths.

    (1) Un exemple physiquement valide est la mesure de la polarisation d'un photon selon la verticale (qui peut prendre deux valeurs, disons haut et bas), la mesure de la polarisation selon l'horizontale, et la mesure de la polarisation selon un axe à 45° avec la verticale. Ou encore, pour ceux qui préfèrent quelque chose de plus symétrique, les trois mesures de polarisation à 120° les unes des autres.

    (2) Si vous cherchez sur le Web "inégalités de Bell", vous trouverez du bon et du pas bon. En particulier l'article Wiki français est plutôt "pas bon", par contre l'article anglophone est de bon aloi. Or la compréhension des inégalités de Bell et des conséquences (via le théorème de Bell) de leur violation montrée par l'expérimentation est au cœur même de la compréhension de l'intrication quantique.
    Dernière modification par Amanuensis ; 07/07/2012 à 07h11.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    HUGEPONEY

    Re : Intrication Quantique.

    Dans un premier temps merci d'avoir répondu.

    Citation Envoyé par didier941751 Voir le message
    Mais il faut comparer nos observations, alors on utilise un moyen de communication qui lui n'est pas instantané, ce qui préserve le principe de causalité.
    Pourquoi faut t'ils comparer les observations. Puisque nous savons que si une particule A intriqué avec B, et que A est bleu alors B sera forcément rouge ? Pourquoi donc comparé si nous pouvons en déduire immédiatement la réponse car il y a uniquement deux solutions possible ? Dans ce cas nous pouvons savoir l'état de B uniquement en observant A, même si A et B sont à l'opposé de l'univers.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    On en maîtrise le modèle mathématique (la physique quantique permet de prédire parfaitement les stats observées, et aucune expérience n'a encore réussi à remettre cela en question)
    Comme on peux prédire la réaction de la particule à une série de mesure, on ne peux pas prédire l'état de B en fonction de A ? (Je t'avoue que je n'ai pas tout compris ) Mais nous sommes bien d'accord que si il n'y a que deux états possible la particule intriqué A possédera forcement l'autre état que la particule B non ? Est ce que cette règle est toujours valable ?

  7. #6
    chaverondier

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    La perplexité vient de ces apparentes contradictions ; une parfaite corrélation des résultats de mesure quand on mesure le même attribut en premier (ce qui amène à penser en terme de variables cachées), des stats "anormales" (si on pense variable cachées) quand on combine autrement les mesures (ce qui amène à penser à une action instantanée à distance) ; et des stats tombant pile poil comme il faut pour empêcher d'utiliser cette putative "action instantanée à distance".
    A mon avis, la perplexité vient du fait que l'on est intimement convaincus de ce que la localité est fondamentale (et non modélisable comme une émergence de nature statistique liée à la façon dont nous interagissons avec l'environnement). Pour moi, ce qui est difficile à comprendre (et à mon avis n'est pas encore parfaitement compris) c'est pourquoi cette non localité ne peut pas être utilisée à des fins de transmission instantanée d'information. Les modèles qui le démontrent doivent, me semble-t-il, pouvoir reposer sur des bases plus fondamentales que le simple usage des opérateurs densité réduits (pour moi ils modélisent l'information que l'on peut extraire par des mesures, mais pas les détails qui conduisent aux limitations d'accès à l'information par ces mesures).
    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Il n'y a pas d'explication (en forme d'interprétation) de ces résultats. On en maîtrise le modèle mathématique (la physique quantique permet de prédire parfaitement les stats observées, et aucune expérience n'a encore réussi à remettre cela en question), mais cela ne correspond à aucun "modèle mental" confortable. Ce qui implique au passage qu'il est vain pour quelqu'un ne maîtrisant pas les maths nécessaires de se faire une image permettant de "comprendre", et ceux qui maîtrisent les maths n'obtiennent une "compréhension" qui ne va guère plus loin que les maths".
    Je pense que l'explication de la localité (c'est elle qu'il faut comprendre à mon sens. Je ne crois pas qu'elle présente un caractère fondamental) devrait pouvoir, un jour ou l'autre, sortir des travaux sur la décohérence tels que ceux menés par le laboratoire Kastler Brossel ou encore par Zurek, Poulin et quelques autres.
    Dernière modification par chaverondier ; 07/07/2012 à 20h27.

  8. #7
    HUGEPONEY

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par chaverondier Voir le message
    Pour moi, ce qui est difficile à comprendre (et à mon avis n'est pas encore parfaitement compris) c'est pourquoi cette non localité ne peut pas être utilisée à des fins de transmission instantanée d'information


    C'est exactement ceci que je n'arrive pas à comprendre...
    Dernière modification par HUGEPONEY ; 07/07/2012 à 20h32.

  9. #8
    Amanuensis

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par HUGEPONEY Voir le message
    Comme on peux prédire la réaction de la particule à une série de mesure
    Ce qu'on peut prédire est essentiellement des statistiques. On ne sait pas prédire tous les aspects d'un cas particulier, la "réaction" d'une particule donnée.

    Mais nous sommes bien d'accord que si il n'y a que deux états possible la particule intriqué A possédera forcement l'autre état que la particule B non ? Est ce que cette règle est toujours valable ?
    Elle n'est pas valable, sauf si on fait effectivement les mesures. Mais la difficulté n'apparaît que si on prend au moins deux attributs, disons deux fois deux états. Si on mesure sur A l'attribut 1, on ne peut pas parler de la valeur de l'attribut 1 pour l'autre particule autrement que pour prédire le cas où on la mesure effectivement. Si la mesure n'est pas faite (parce qu'on fait d'abord la mesure de l'attribut 2), supposer que la particule B a "forcément l'autre état" amène à des contradictions avec l'observation.

    Je répète l'un des points que j'essayais d'expliquer : on ne peut pas discuter ou comprendre la difficulté posée par les particules intriquées en ne s'intéressant qu'à un seul attribut, à un cas où les particules n'ont chacune que deux états possibles.

    Si on prend la polarisation d'un photon par exemple, la polarisation verticale n'a que deux états possibles, mais s'il n'y avait que ça il n'y aurait pas de problème. C'est parce qu'il y a une infinité mesures d'états de polarisation, et qu'il faut au minimum deux "variables" pour la décrire, que la difficulté apparaît.

    Au passage, la polarisation de la lumière est un excellent sujet pour voir les "bizarreries" de la mécanique quantique. On y est "habitués", parce que bien avant la physique quantique il y avait un modèle ondulatoire parfaitement opérationnel. Mais quand on veut le traduire en photons (en particules), on se trouve en face de "paradoxes", et en particulier devant l'impossibilité d'attribuer une polarisation bien définie à un photon avant le passage d'un polarisateur. L'idée que le photon a à la fois une polarisation verticale (deux états possibles) bien définie, une polarisation horizontale (deux états possibles) bien définie et une polarisation circulaire (deux états possibles) bien définie ne résiste pas aux observations (1).

    (1) J'en ai mis trois, mais deux suffisent. Selon la physique quantique, un photon polarisé circulairement est une "combinaison linéaire" de "photons" à polarisation plane, par exemple.

    PS : pour Chaverondier : je ne pense pas (et surtout ne cherche pas à) contredire telle ou telle interprétation en termes de localité ou de réalisme, juste à exposer la difficulté posée par les observations ; et je ne cherche pas à exprimer d'opinion sur les évolutions futures des théories. Ce n'est pas que cela m'est mal connu ou ne m'intéresse pas, juste un choix adapté à ce fil de discussion ci.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  10. #9
    chaverondier

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par HUGEPONEY Voir le message
    C'est exactement ceci que je n'arrive pas à comprendre...
    Jetez un coup d'oeil sur
    Objective properties from subjective quantum states: Environment as a witness
    Harold Ollivier, David Poulin, Wojciech H. Zurek
    http://arxiv.org/abs/quant-ph/0307229

    et

    Environment as a Witness: Selective Proliferation of Information and Emergence of Objectivity in a Quantum Universe
    Harold Ollivier, David Poulin, Wojciech H. Zurek
    http://arxiv.org/abs/quant-ph/0408125

    Je suis tenté de penser, au vu de ces considérations, que la localité découle du fait que les hamiltoniens d'interaction avec l'environnement commutent avec l'observable position. Cela oblige les pointer states, les seuls états observables à l'échelle macroscopique (car ils résistent aux "agressions de l'environnement" selon le processus de "Darwinisme quantique" favorisant la survie et la prolifération des informations les plus adaptées à l'environnement) à être état propres de l'observable position. Reste à savoir, une fois qu'on aura bien compris la localité (et pas la non localité, je crains qu'on ne regarde pas la question du bon côté) si on pourra trouver un moyen ou non de la transgresser...Peut-être, comme le signalent ces documents, cela découle-t-il de l'impossibilité de "battre l'environnement" quelles que soit les astuces envisagées ? En tout cas, pour en être sur, il faut déjà avoir bien compris la localité. A mon avis, ce n'est pas encore le cas.

    Je ne comprends d'ailleurs pas très bien pourquoi la question de l'émergence de la localité à l'échelle macroscopique ne soulève pas un grand enthousiasme. On réagit souvent à cette question comme si on en connaissait parfaitement la réponse (la question n'ayant, sur la base de cette supposition, pas d'intérêt).

  11. #10
    Amanuensis

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par HUGEPONEY Voir le message
    C'est exactement ceci que je n'arrive pas à comprendre...
    Le problème c'est que pour le moment il s'agit d'un fait observationnel. Et ce jusqu'à ce que quelqu'un trouve un moyen de transmettre de l'information d'une manière contredisant le "no communication theorem".

    En physique un fait observationnel n'a pas à se "comprendre", il doit être accepté (et entrer comme tel dans les modèles) ou réfuté par d'autres observations.

    Ce qu'on peut chercher à comprendre est comment les modèles sont compatibles avec cette "interdiction", et pour cela il faut entrer dans les détails du "no communication theorem", des hypothèses qu'il prend comme départ, et de ses interprétations. Et ça c'est des maths, pas particulièrement simples (cf. par exemple http://en.wikipedia.org/wiki/No-communication_theorem)
    Dernière modification par Amanuensis ; 07/07/2012 à 21h09.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  12. #11
    HUGEPONEY

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    je répète l'un des points que j'essayais d'expliquer : on ne peut pas discuter ou comprendre la difficulté posée par les particules intriquées en ne s'intéressant qu'à un seul attribut, à un cas où les particules n'ont chacune que deux états possibles.

    Si on prend la polarisation d'un photon par exemple, la polarisation verticale n'a que deux états possibles, mais s'il n'y avait que ça il n'y aurait pas de problème. C'est parce qu'il y a une infinité mesures d'états de polarisation, et qu'il faut au minimum deux "variables" pour la décrire, que la difficulté apparaît.
    D'accord j'ai compris donc c'est le faite qu'il y est un grand nombre de paramètre qu'il faut mesuré dans la réalité, que l'information ne peux pas être transmise instantanément. Cependant si un jour on trouve une particule qui obéit uniquement à une mesure à deux possibilités alors l'information pourra être immédiate n'est ce pas ?

  13. #12
    chaverondier

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Le problème c'est que pour le moment il s'agit d'un fait observationnel. En physique un fait observationnel n'a pas à se "comprendre", il doit être accepté (et entrer comme tel dans les modèles) ou réfuté par d'autres observations....
    ...ou prédit en tant que conséquences de lois plus fondamentales que celles modélisant ce fait d'observation (exemple : la RG pour modéliser le fait d'observation selon lequel les objets tombent sur terre quand on les lache). Ce que je veux évoquer, plus précisément, c'est la possibilité de démontrer l'émergence de la localité, à l'échelle macroscopique, à partir de l'étude des mécanismes de décohérence. Il sont probablement à l'origine de l'émergence d'un espace-temps perçu comme classique à l'échelle macroscopique (et, en particulier, autorisant seulement des interactions respectant la localité et la causalité relativiste).

  14. #13
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par chaverondier Voir le message
    c'est la possibilité de démontrer l'émergence de la localité, à l'échelle macroscopique, à partir de l'étude des mécanismes de décohérence.
    Comment on démontre en physique ?

    Patrick

  15. #14
    chaverondier

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Comment on démontre en physique ?
    On démontre en utilisant la traduction mathématique de principes physiques, ces principes étant obtenus à partir de statistiques réalisées sur des résultats d'observation. Par contre, le statut des principes physiques en question évolue au cours du temps en fonction des progrès de la science. Il peut y avoir différents niveaux de démonstration. Un principe fondamental à un moment (la relation P=mg sur terre) peut devenir un effet prédit par des principes plus fondamentaux (ceux de la RG). Mon sentiment, c'est que les principes régissant la dynamique des évolutions quantiques sont plus fondamentaux que :
    • les principes modélisant la mesure quantique d'une part,
    • l'impossibilité de faire émerger la non localité quantique à l'échelle macroscopique autrement que sous la forme de corrélations EPR, constatables après coup, respectant le principe de causalité relativiste.
    Bref, je me demande s'il ne sera pas possible un jour ou l'autre (et peut-être pas si lointain) de démontrer la localité à partir d'une modélisation des phénomènes de décohérence.
    Dernière modification par chaverondier ; 07/07/2012 à 22h18.

  16. #15
    invite0bbfd30c

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Si on mesure sur A l'attribut 1, on ne peut pas parler de la valeur de l'attribut 1 pour l'autre particule autrement que pour prédire le cas où on la mesure effectivement. Si la mesure n'est pas faite (parce qu'on fait d'abord la mesure de l'attribut 2), supposer que la particule B a "forcément l'autre état" amène à des contradictions avec l'observation.
    Supposer que la particule B a "forcément l'autre état avant une mesure sur cette particule" n'aboutit à aucune contradiction. Tout se passe comme si la particule B a l'autre état, avant qu'on ne fasse une mesure sur elle.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Mais quand on veut le traduire en photons (en particules), on se trouve en face de "paradoxes", et en particulier devant l'impossibilité d'attribuer une polarisation bien définie à un photon avant le passage d'un polarisateur. L'idée que le photon a à la fois une polarisation verticale (deux états possibles) bien définie, une polarisation horizontale (deux états possibles) bien définie et une polarisation circulaire (deux états possibles) bien définie ne résiste pas aux observations (1).
    Ce n'est pas très clair. Dans le cas d'un état pur séparable, il n'y a pas de difficulté à attribuer une polarisation à un photon avant le passage d'un polariseur. Ce n'est pas le cas avec un état intriqué, effectivement. D'autre part,

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    une polarisation horizontale (deux états possibles)
    n'a pas de sens. Il n'y a pas deux états possibles correspondant à une polarisation horizontale pour un photon.

  17. #16
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Intrication Quantique.

    Citation Envoyé par chaverondier Voir le message
    On démontre en utilisant la traduction mathématique de principes physiques, ces principes étant obtenus à partir de statistiques réalisées sur des résultats d'observation....
    J'appelle cela démarche expérimentale et non démonstration. Une "loi" est formulée en tant qu’hypothèse chargée d’interpréter certains évènements observés statistiquement, puis les conséquences de l’hypothèse sont résolues par un raisonnement déductif sur une distribution de probabilité et confronté à d’autres observations provenant d’expériences soigneusement conçues, pour ainsi fournir une analyse d’un "phénomène" passé, ou bien une prévision d’un phénomène à venir.


    Si l'analyse des données conduit à des contradictions avec l’hypothèse, cette dernière est écartée et une nouvelle hypothèse est formulée.

    Patrick

  18. #17
    invite7e0b53b2

    Re : Intrication Quantique.

    Merci à Hugeponey pour cette question dont la réponse reste également floue pour moi.

    Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Pourriez-vous répondre simplement.

    1)Est-ce que c'est parce ce sont des statistiques, donc un grand nombre de mesure montre l'intrication mais une seule mesure n'a pas de sens. C'est par exemple comme dire qu'avec une pièce équilibrée vous avez une chance sur 2 d'avoir pile et 1/2 d'avoir face. Avec un grand nombre de lancées, on retrouve bien les probalités mais avec 2 lancées, on peut très bien avoir 2 piles ou 2 faces.

    2)Comme reprend Hugeponey, est-ce parce qu'on ne sait pas avoir une particule avec une propriété à 2 états seulement?

    3)Je reprends l'exemple des particules A et B intriquées avec la propriété bleu ou rouge. On met A à rouge sur terre, B passe automatiquement à bleu sur la lune ou faudrait-il une mesure sur B? Et que se passe-t-il s'il y a plusieurs mesures successives sur B? Cela pourrait modifier sa couleur? Et donc celle de A par la même occasion?

    Merci de vos lumières si vous voulez bien

  19. #18
    inviteccac9361

    Re : Intrication Quantique.

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Amanuensis
    La perplexité vient de ces apparentes contradictions ; une parfaite corrélation des résultats de mesure quand on mesure le même attribut en premier (ce qui amène à penser en terme de variables cachées), des stats "anormales" (si on pense variable cachées) quand on combine autrement les mesures (ce qui amène à penser à une action instantanée à distance) ; et des stats tombant pile poil comme il faut pour empêcher d'utiliser cette putative "action instantanée à distance".

    Il n'y a pas d'explication (en forme d'interprétation) de ces résultats. On en maîtrise le modèle mathématique (la physique quantique permet de prédire parfaitement les stats observées, et aucune expérience n'a encore réussi à remettre cela en question), mais cela ne correspond à aucun "modèle mental" confortable. Ce qui implique au passage qu'il est vain pour quelqu'un ne maîtrisant pas les maths nécessaires de se faire une image permettant de "comprendre", et ceux qui maîtrisent les maths n'obtiennent une "compréhension" qui ne guère plus loin que les maths.
    Une interpretation ne pourrait-elle être que le temps n'est pas orienté comme le "bon sens" nous le laisse penser ?

    Un changement "futur" pouvant peut-être modifier un événement "passé" du fait de l'absence d'orientation du temps.
    Nous avons l'habitude de parler de causalité passé-futur, mais ce concept ne pourrait-il pas être abusif ?
    Dans le sens où "l'ensemble complet", passé, présent, futur, ne fait qu'un...

    Le temps étant une notion assez difficile à comprendre, j'en conviens.

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    Par invite980a875f dans le forum Physique
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