Salut,
Il faudrait essayer de se calmer, de mettre un peu d'eau dans son vin et garder la tête froide autant qu'un peu d'humilité. Sinon ce fil risque d'être rapidement fermé.
Tu la connais bien la formule, c'est E = h.nu. Mais ça c'est la formule, disons, "idéale". C'est une formule qui montre que le concept de fréquence et d'énergie d'une particule sont la même chose à une simple constante près qui ne fait jamais que fixer les unités.
Un photon réel n'a jamais une fréquence infiniment précise. Une onde de fréquence précise est de durée infinie. Il a donc une dispersion en fréquence et donc aussi en énergie. Pour faire simple, imaginons un photon qui correspondrait à une onde parfaitement sinusoïdale mais sur une durée finie T, un train d'ondes (cette forme "coupée au couteau" est aussi une idéalisation mais elle est plus proche de la réalité qu'une onde sinusoïdale éternelle dans le passé et le futur !!!!). Si tu prends la transformation de Fourier d'un tel train d'ondes tu vas avoir un pic d'intensité à la fréquence de l'onde sinusoïdale et une légère dispersion en fréquence autour du pic, la largeur de cette dispersion est de l'ordre de 1/T (plus le paquet est court, plus la fréquence est dispersée).
Même notre oreille est capable de détecter ce phénomène. Mais avec du son évidemment Une onde sonore sinusoïdale de très courte durée (typiquement moins d'une seconde) a clairement des fréquences différentes du bref tût produit par l'onde, on entend comme un claquement (pour des sons brefs notre oreille est plus sensible aux hautes fréquences).
Qu'en est-il de l'énergie de ce photon = train d'ondes. Lui aussi aura une énergie dispersée, avec une amplitude (au sens quantique, amplitude de probabilité) maximale au niveau de h.nu, nu = fréquence de l'onde sinusoïdale, et une dispersion, la même dispersion (forcément, vu la relation E=h.nu). Mais à quoi correspond une énergie "imprécise". C'est la mécanique quantique. Les particules ont (presque) toujours des propriétés dont la valeur est imprécise et probabiliste. Ainsi, si on mesure la fréquence de ce photon train d'ondes, avec un dispositif quelconque (par exemple, si sa fréquence principale est suffisamment grande, on peut utiliser un dispositif de type effet photo-électrique = l'électron est arraché et on peut mesurer son énergie, par exemple avec une simple triode comme l'avaient fait les fondateurs de la mécanique quantique dont les résultats furent compris par Einstein. On peut aussi envisage une mesure de longueur d'onde avec un dispositif de type Young mais avec un seul photon ça risque d'être franchement coton. Un dispositif fiable, précis et moderne est la caméra CCD capable de détecter les photons uns à uns. C'est un peu le principe de l'effet photo-électrique mais avec des semi-conducteurs. C'est très utilisée en astronomie).
La mesure de l'énergie pour une série de photons identiques (tous le même train d'ondes, on peut imaginer une impulsion laser (*)) va fluctuer autour de la fréquence/énergie principale. Et on peut alors calculer les probabilités (pur calcul statistique) et confronter à la théorie.
(*) L'expérience tel que décrit reste très difficile. On pratique généralement des expériences mieux adaptées aux contraintes technologiques, plus complexes à confronter à la théorie. Mais on fait avec ce qu'on a.
En particulier, contrairement à ce qu'on entend parfois, le rayonnement laser n'a pas une longueur d'onde infiniment précise et pas à cause des effets discutés ici mais dû au fait que la longueur d'onde dépend de la longueur de la cavité laser (ou plutôt LES longueurs d'ondes, les cavités sont souvent "multi-modes") et si le photon sorte un chouillat en biais, il était alors aussi en biais dans la cavité qui était alors un rien plus longue pour lui. Ca introduit une légère divergence du faisceau (typiquement un bon laser a un faisceau qui fait plus de cent mètre de larges lorsqu'on l'envoie sur la Lune) et une légère dispersion en longueurs d'onde, dont il faut tenir compte. De plus, les lasers c'est un paquets de photons, ce n'est pas idéal pour étudier UN photon, mais c'est pratique si on veut mesurer un grand nombre de photons identiques (ou presque).
J'espère que c'est plus clair. Mais s'il te plaît, il faudrait vraiment que tu consultes les références qui ont déjà été indiquées. Apprendre via un forum (ou via la vulgarisation) c'est la pire manière de faire :
- c'est extrêmement lent (il te faudrait plusieurs dizaines d'années pour apprendre la MQ qui est une matière assez vaste).
- c'est très dispersé en qualité : des petits bouts par ci par là, sans aucun ordre logique (d'une discussion à l'autre) et par des interlocuteurs de niveaux variables (mais aussi avec chacun sa manière d'expliquer) => tes connaissances deviendront : mélanges, confusions, erreurs,...... en veux-tu, en voilà.
Les forums ça reste surtout bon soit :
- pour rester à un niveau grande vulgarisation (et donc surtout pas pour une question comme "comment est calculée l'énergie d'un photon", déjà trop précis)
- pour discuter d'un point particulier, en vulgarisation haut niveau ou à un niveau plus technique£. Mais je dis bien UN point, en parallèle avec l'étude d'ouvrages spécialisés ou de cours.
En plus des cours il y en a de trains biens fait et très accessibles (Feynman, Cohen-Tanoudji, .... sont des plaisirs à lire).
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