Bonjour à tous,
Voici une petite expérience de pensée.
Imaginons un projet similaire au projet Megajoule, une collection de laser très puissants qui convergent pratiquement vers un point. Dans le cas de Megajoule, il y a quelques atomes au centre et il s'agit d'obtenir une réaction de fusion, mais nous irons plus loin ici.
Considérons que le dispositif soit dimensionné en taille et en puissance (quand bien même cela ne serait pas possible avec la technologie actuellement disponible) de manière à ce que, au point de convergence des lasers, dans le vide le plus parfait qu'on puisse imaginer, la densité d'énergie soit telle que cette minuscule portion d'espace-temps s'effondre gravitationnellement pour créer un micro trou noir. Celui-ci devrait s'évaporer aussitôt, de manière similaire à ce que quelques uns espéraient observer au LHC (mais qu'on a finalement pas observé).
Dans notre hypothèse, le trou noir est créé uniquement à partir de laser, c'est-à-dire de lumière, de photons. Les photons ont sauf erreur une énergie (d'impulsion) et interagissent gravitationnellement, en revanche ils n'ont pas de masse.
Un trou noir a sauf erreur une énergie et interagit gravitationnellement, et sauf erreur tout ou partie de cette énergie est constituée par une énergie de masse (il peut aussi y avoir une énergie cinétique etc, mais ici cela n'a pas d'intérêt).
Or dans notre cas particulier, nous aurions créé un trou noir massif uniquement avec des particules dépourvues de masse. C'est un peu comme si l'énergie d'impulsion se trouvait convertie en énergie de masse au niveau de l'horizon des événements.
Le fait qu'une forme énergie se transforme en une autre forme d'énergie est en soi très classique, mais dans le cas d'un trou noir ce qui est étrange, c'est que cette transformation découle uniquement d'une question de courbure de l'espace-temps, de topologie. Notre dispositif expérimental aurait été un pouillième moins puissant, la trajectoire des photons aurait juste été courbée, pas de masse. Mais dès qu'on augmente la densité pour passer le seuil critique nécessaire à la formation d'un horizon des événements, d'un coup nous sommes face à une masse.
Bien entendu, on aurait pu réfléchir au même problème dans le cas d'un trou noir "ordinaire" qui absorbe du rayonnement comme c'est le cas de tous les trous noirs. L'expérience de pensée visait juste à accentuer le problème.
Des avis de connaisseurs sur cette expérience de pensée ? Des failles importantes dans le raisonnement ? Si c'est bien l'interaction des particules avec le champs de Higgs qui définit la masse, comment le MS rend-t-il compte de l'interaction d'un trou noir avec le champ de Higgs, particulièrement dans le cas d'un trou noir créé à partir de photons ?
Pour info j'ai vu un vieux post de Gilgamesh sur une discussion un peu similaire où il disaitMais si cette manière de conceptualiser les choses était correcte, il me semble que dans notre expérience de pensée le trou noir obtenu à partir de photons devrait être sans masse et avoir une énergie correspondant uniquement à de l'énergie d'impulsion de l'ensemble des photons qui l'ont créé. Un trou noir sans énergie de masse mais avec une énergie d'impulsion vraiment ? L'énergie d'impulsion étant censée représenter une quantité de mouvement, cela paraît difficile à avaler pour un objet à peu près fixe dans le référentiel de l'observateur hypothétique.Envoyé par Gilgamesh
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