Oui, encore que l'exemple n'est pas très convaincant. Pour dire que le champ magnétique est trop faible, il faut donner des chiffres. Et on n'a pas ces chiffres, qui sont extrêmement difficiles à mesurer. Il faut introduire une sonde à proximité immédiate du CD en rotation, et il faut que cette sonde enregistre toutes les variations du champ sur un spectre de 20 Hz à 10 MHz.
Une solution plus simple est de mesurer ces erreurs. Et là, on n'en trouve aucune. Cela montre déjà plus clairement que l'argument du nombre d'erreurs ne tient pas (je dis ça en me basant sur plusieurs tests de mesure d'erreurs en sortie S/Pdif dans des conditions normales, je ne connais pas de test fait en présence d'un tel dispositif).
Vient ensuite l'argument du jitter : il n'y a pas d'erreurs, mais cela perturbe la régularité du signal, de sorte que le convertisseur, dont l'horloge est esclave de celle de la mécanique, restitue un signal déformé par les variations de l'horloge.
Là, c'est déjà plus difficile à mesurer, mais les progrès récents des interfaces audio (cartes son USB) permettent de les utiliser pour faire ce genre de mesure. Il faut s'y connaître et savoir comment lire un spectre. L'interprétation est très délicate. On peut voir par exemple en sortie analogie de lecteur de CD des variations entre deux exemplaires d'un même CD, qui contiennent les mêmes données binaires (étude de Prism audio sur la question : http://www.prismsound.com/m_r_downloads/cdinvest.pdf ), mais une analyse des données montre qu'il ne s'agit pas de jitter mais de modulation d'amplitude. Du reste, ces variations n'existent pas lorsque le convertisseur numérique analogique est externe et possède sa propre alimentation électrique.
On a donc aujourd'hui deux outils pour étudier l'audibilité d'un dispositif : les mesures sur un signal électrique, que l'on peut faire avec quelques connaissances de base en traitement du signal, avec une carte son suffisamment bonne (une simple Scarlett 2i2 peut faire l'affaire) et des logiciels adaptés (RMAA, REW...), et les écoutes en double aveugle.
Aujourd'hui, ces outils montrent que l'audibilité des appareils en hifi est à peu près la suivante :
Lecteurs de CD (mécaniques) : seuls les CD rayés, les CDR vieillissants, ou les mécaniques en fin de vie introduisent des erreurs. Sur un CD du commerce en état correct, sur une mécanique encore capable de lire du début à la fin sans jamais sauter, il n'y a aucune erreur binaire pendant la lecture.
Convertisseurs DACs (internes, externes, cartes son) : seuls les modèles très haut de gamme et très bas de gamme ont un son reconnaissable. Les très haut de gamme parce qu'ils emploient des circuits impropres à une conversion fidèles (filtres favorisant la réponse impulsionnelle, absence de suréchantillonnage, présence de lampes pour introduire de la distorsion). Cela concerne les DACs hifi en éléments séparés de plus de 1000 euros, en gros. Et le très bas de gamme parce qu'il y a du bruit de fond audible. Cela concerne les prises casque intégrées aux appareils portables et les lecteurs de CD premier prix à moins de 50 euros. La plupart des autres DACs (lecteurs CD de 50 à 1000 euros, lecteurs DVD, Blu-ray, cartes son après années 2000) délivrent un son indiscernable les uns des autres en double aveugle.
Amplificateurs : les amplis à lampes peuvent avoir un son caractéristique si on y branche des enceintes à basse impédance (4 ohms, ou impédance très variable en fonction de la fréquence). La majorité des amplis à transistors délivrent un son indiscernable les uns des autres, à quelques exceptions près. Chaque ampli est limité par sa puissance maximale. Et l'existence d'enceintes à très basse impédance (panneaux électrostatiques, moins de 1 ohm à certaines fréquences) peut modifier la courbe de réponse du signal délivré par l'ampli.
Enceintes : chaque enceinte a un son qui lui est propre et qui est facilement reconnaissable de celui d'une autre enceinte.
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