Bonjour à tous !
J'aurais besoin de vos lumières concernant un aspect de la sacro-sainte expérience de type fentes de Young.
Il me semble la méthode de quantification feynmanienne permet d'obtenir des prédictions observationnelles équivalentes à celles qu'on peut tirer de l'approche ondulatoire (bon, je dis il me semble, mais j'ai lu cela chez Steven Weinberg. Seulement son explication est infiniment trop technique pour moi ).
A savoir : la délocalisation du quanton tant que l'écran fluorescent n'a pas été atteint (son état quantique se laissant formaliser comme une combinaison linéaire de plusieurs positions ; ou dans l'approche de Feynman, comme une superposition de multiples trajectoires spatio-temporelles), puis sa "fixation" dans un état propre (décohérence + collapse), qu'on peut situer à divers moments du processus (au moment de l'impact, ou bien de la mesure proprement dite, etc...), là, c'est matière à interprétation. Alors tout se passe "comme si" le quanton avait suivi une et une seule trajectoire, bien déterminée. Il n'interfère plus avec lui-même, ses trajectoires n'interfèrent plus entre elles (que ce soient destructivement ou constructivement), puisqu'il n'en subsiste plus qu'une -- au moins en apparence. Reste qu'une accumulation d'un grand nombre d'impacts, moyennant notre canon à électron, rendra manifeste l'état quantique qui était le leur avant l'impact ; on observera en effet des franges d'interférences.
Alors pour autant que je comprenne quelque chose au formalisme de Feynman (je suis encore loin du niveau mathématique requis !!): toutes les trajectoires de l'intrégrale ont le même poids, si on les considère isolément. Si l'on compare la contribution du chemin classique (dont l'action est S[qc]) à celle d'un autre chemin, arbitrairement sauvage et farfelu (dont l'action est S[qw]), on constate que le premier est exp iS[qc] tandis que le second est exp iS[qw]. Ce sont tous deux des nombres complexes de magnitude unitaire : chaque chemin pris isolément a la même importance, qu'il obéisse au principe de moindre action ou qu'il soit arbitrairement compliqué.
Cependant, toutes les trajectoires n'interfèrent pas les unes avec les autres de la même façon. Pour le dire sans doute trop succinctement ; plus la valeur de ħ est petite, plus la différence de phase entre deux chemins donnés est grande. Ainsi, quand bien même les chemins en question seraient voisins, très proches les uns des autres, de sorte que la différence d'actions se trouve être extrêmement faible ; eh bien, pour un ħ suffisamment petit, la différence de phase n'en demeurera pas moins toujours très grande, et en moyenne, des interférences destructives se produiront.
Mais la situation change dans le cas d'un chemin tout à fait particulier : celui qui extrémise l'action, c'est-à-dire le chemin classique, qc(t). Et pour le dire là encore très sommairement ; on verra que le chemin classique et un voisin très proche auront des actions qui diffèrent nettement moins que celles de deux chemins choisis au hasard mais également proches. Cela signifie que, pour un ħ fixe, les chemins proches du chemin qui rend l'action stationnaire interféreront en moyenne de manière constructive (petite différence de phase) alors que pour les chemins aléatoires et extravagants, l'interférence sera en moyenne destructive.
Evidemment je parle sous votre contrôle ; ai-je commis une ou des erreurs dans le raisonnement ?
Puis ma question : ces interférences constructives entre l'histoire classique et les histoires voisines de l'histoire classique, se manifestent-elles justement dans les motifs d'interférences ? Sont-elles bien celles qui donnent lieu aux bandes claires sur l'écran fluorescent ? Tandis que les chemins extravagants (ou une part d'entre eux*), dont la contribution est nulle ou quasi-nulle dans l'amplitude totale, s'attesteraient dans les franges sombres ?
(*Une part d'entre eux seulement ; puisque parmi ceux qui interfèrent destructivement, il faudrait aussi compter les chemins carrément non-physiques, a priori impossibles, comme les chemins supraluminaux, etc...).
Par ailleurs : le bouquin écrit par Feynman en collaboration avec Hibbs, est-il accessible pour quelqu'un comme moi, qui s'initie tout juste à la MQ ?
Merci d'avance !!
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