Bonjour
On lit que l'intrication est simultanée. Mais un événement n'est pas simultané pour des observateurs en mouvement (relativité). ?
-----
Bonjour
On lit que l'intrication est simultanée. Mais un événement n'est pas simultané pour des observateurs en mouvement (relativité). ?
Bonjour.
Question très vague. D'abord, l'intrication n'est pas un événement. Donc où est le problème? Cela n'a aucun sens de dire qu'elle est "simultanée". Simultanée avec quoi? En général l'intrication est le résultat d'une interaction locale, ce qui ne doit être simultané avec rien d'autre. Si une paire de particules se retrouvent dans un état intriqué (par exemple l'état de Bohm-Bell avec les spins), ensuite sont éloignées spatialement, elles restent dans cet état intriqué tant que l'interaction avec l'environnement ne détruit pas cette intrication. Par exemple une mesure sur une des particules. Le fait qu'on mesure l'autre particule simultanément ou pas n'a strictement aucune importance. On peut par exemple mesurer l'autre particule longtemps après, on devrait avoir le même résultat (à condition qu'elle n'ait pas subi d'autres interactions pendant ce temps).
Dernière modification par ThM55 ; 06/11/2022 à 11h32. Motif: Erreur
"La modification de l'état de l'autre particule, pour instantanée qu'elle soit, conduit à un résultat tout aussi aléatoire."
Instantané simultané, quelle est la différence ?
Est-ce que simultané suggère 2 évènements et Instantané signifie les 2 mesures?
Oui, mais là vous parlez du "collapse" suite à la mesure d'un des spins. Cela ne pose aucun problème si l'information n'est pas transmise instantanément. Et comme l'issue de la mesure est aléatoire, c'est le cas. Et oui: simultané signifie deux événements.
Dernière modification par ThM55 ; 06/11/2022 à 14h08.
N'est-il pas plus simple de penser au système intriqué comme un système et "d'oublier", le temps de l'intrication, qu'on à affaire à deux particules ?Bonjour.
Question très vague. D'abord, l'intrication n'est pas un événement. Donc où est le problème? Cela n'a aucun sens de dire qu'elle est "simultanée". Simultanée avec quoi? En général l'intrication est le résultat d'une interaction locale, ce qui ne doit être simultané avec rien d'autre. Si une paire de particules se retrouvent dans un état intriqué (par exemple l'état de Bohm-Bell avec les spins), ensuite sont éloignées spatialement, elles restent dans cet état intriqué tant que l'interaction avec l'environnement ne détruit pas cette intrication.
Du reste, cela ne découle-t-il pas directement des équations dans lesquelles on voit très bien qu'on ne peut rien faire de deux particules intriquées ?
Etat non intriqué : norme.(a1.b1-a1.b2) -> norme.a1.(b1-b2)
Etat intriqué : norme.(a1.b2-a2.b1) ->
Autant dans le cas non intriqué, on peut voir le système comme deux particules, a d'une part et b d'autre part. Autant dans le cas du système intriqué, aucun moyen de "séparer" les états.
J'ai simplifié le formalisme de la page wiki correspondante : https://fr.wikipedia.org/wiki/Intric...#%C3%89tat_pur
Dernière modification par Sethy ; 06/11/2022 à 15h32.
Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.
Je suis tout à fait d'accord. C'est au fond ce que Bohr tentait d'expliquer dans sa réponse à l'article EPR en 1935.
Merci pour la confirmation.
Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.
Je ne comprends pas.
J'ai compris que la simultanéité/instantanéité (ou il suffit que delta t des mesures est plus petit que c*la distance entre les mesures ?) des mesures est importante pour démontrer qu'aucune information ne passe entre les deux mesures plus vite que c ?
http://feynman.phy.ulaval.ca/marleau...3/epr_3.html#3
En relativité la simultanéité étant relative, les prises de mesures ne sont pas simultanées dans le second référentiel ?
Ou deux mesures et un seul évènement ?
Salut,
Les deux mesures peuvent être simultanées (dans un référentiel approprié), ce qu'on essaie de faire dans les expériences sur les fondements (comme celles de Aspect ou Zeilinger), pas nécessairement en pratique (où là c'est surtout la distance qui est intéressante). Et attention : une mesure = un événement. Donc "deux mesures et un seul événement" n'a tout simplement aucun sens. Les termes utilisés ne sont d'ailleurs guère différents du sens commun (dictionnaire) : simultané, instantané, mesure, événement, séparable....
Mais mesures simultanées ne veut pas dire "transfert d'information instantané". Simultané et instantané sont deux mots différents, c'est pas pour le plaisir.
Quelques explications (l'intrication c'est piégeux et très contre-intuitif car totalement non classique mais on peut trouver certaines analogies, même si limitées).
Il ne faut pas oublier que deux particules intriquées ont une origine commune, toujours, elles ont subit une préparation/interaction/création afin d'être intriquée (en fait, l'intrication est même très commune en MQ mais évidemment pour son utilisation, certaines formes d'intrication/préparation sont préférables, on doit pouvoir maîtriser ce qui se passe).
Deux particules intriquées c'est comme des vrais jumeaux : ils sont identiques en tout point (avec parfois une question de signe pour les particules, pas très important ici).
Il n'est donc pas étonnant de mesurer les mêmes choses (qu'on le fasse de manière simultanée ou non). Imaginons nos deux jumeaux, Albert et Bernard. Ils se séparent, un à Paris l'autre à Namur (où je suis à l'instant, en vrai ). J'ignore s'ils sont blond ou brun. Je rencontre Bernard et je vois/mesure ses cheveux : Ah il est blond ! Alors je sais que si toi, à Paris, éventuellemment au même moment, tu rencontres Albert, tu verras qu'il est blond aussi.
Rien d'étrange, rien de mystérieux, rien d'instantané. Aucune information n'a transité entre Paris et Namur. £Et aucune information ne peut transiter entre les deux. Si je teint Bernard en roux, tu ne vas pas voir mystérieusement Albert devenir roux.
Avec les particules intriquées, c'est exactement la même chose. Il ne faut pas chercher un mystère dans la communication/mesure.... il n'y en a pas. Ou plutôt le mystère n'est pas là.
Notons que l'impossibilité de transmission d'information comme avec la teinture a son équivalent aussi appelé "théorème de non communication" (théorème pas difficile, visible sur le wikipedia anglais).
On sait que l'état quantique d'une particule (disons dans un état superposé blond/brun par analogie) n'est pas prédéterminé. On ne peut pas dire quel sera à l'avance le résultat d'une mesure, c'est aléatoire.
Sans chercher à interpréter le fameux problème de la mesure quantique (d'autant qu'il y a une dizaine de manière d'interpréter, non réfutable par l'expérience, on est plus dans a philo que dans la physique) on peut juste l'admettre. Avec une difficulté qui concentre le caractère contre-intuitif : comment la particule Albert peut-elle être blonde à coup sûr si c'est strictement aléatoire ? Car il faut voir le couple de particules (Albert/Bernard) comme un tout, non séparable (plus exactement, deux descriptions séparées seront forcément incomplètes même réunies). Et UNE mesure permet de savoir. Mais sans communication (*). Et d'ailleurs toute vérification implique l'échange d'une information qui, elle, ne peut pas être instantanée !!!! (curieusement, Einstein dans son fameux article EPR, semble avoir oublié cet aspect important ! J'avais lu un doctorant italien qui pointait cela et montrait que cela impliquait une faille dans les "éléments de réalité" de Einstein, faille exploitée dans l'interprétation relationnelle de Rovelli)
(*) C'est ce point là qui est difficile à imaginer.
Evidemment, aucune expérience comme celle décrite ne permet de mettre en évidence le coté étrange. Une fois qu'on a mesuré la "couleur", hé bien, plus d'aléatoire et rien ne permet de savoir s'il y a même eut un effet aléatoire (on a juste UN résultat lors d'une mesure, on ne fait pas de calcul statistique sur un seul résultat !). On ne peut le mettre en évidence que via une mesure plus sophistiquées tel que la mesure du spin/polarisation selon des angles différents. Les relations entre les mesures selon différents angles sont probabilistes et bien connues (et peuvent même se vérifier facilement avec des lunettes de soleil Polaroid ). Et on peut aisément calculer "quelle chance a-t-on de mesurer un résultat donné des deux cotés pour deux directions de mesure donnée" (ce qu'on appelle une corrélation). Le calcul peut se faire selon la physique classique ou quantique. Et là, on a une différence mais pour un angle dans une certaine gamme (typiquement 45°). Et là, l'expérience a montré que c'est la MQ qui a raison. Evidemment, difficile de voir "avec les mains" ce que cela a d'étrange. Mais l'important est surtout que cela confirme les résultats de la MQ, le coté plus "explicatif" étant alors donné ci-dessus (caractère aléatoire, état non séparable et pas de transfert d'information instantanée).
Bon, ça reste une explication vulgarisée. Donc, j'espère que c'est plus clair. Voir les calculs (par exemple pour le cas des polarisations ci-dessus) ou la démonstration du théorème de Bell, ça peut être fort utile. Et les calculs n'étant pas compliqué (y a bien pire en MQ, même le "bête" calcul des fonctions d'onde pour l'atome d'hydrogène c'est bien pire avec ses équations différentielles, ses harmoniques sphériques, ses polynômes de Legendre et Laguerre, etc.) Donc faut pas hésiter à potasser au moins ça. Pour paraphraser Zebda faut pas éviter à tomber la chemise
Dernière modification par Deedee81 ; 07/11/2022 à 08h10.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Merci.
Mais le "collapse" suite à la mesure d'un des spins est bien instantané entre le point Aet B?
Comment un instantané est possible dans différents référentiels en mouvements. Instantané fait penser à un temps absolu.
Bonsoir,
Grâce à la mesure de l'un, tu peux réduire l'état quantique de l'autre, peu importe la distance.
Après, bon, c'est peut-être pas instantané mais c'est tout comme...
La réalité, c'est ce qui reste quand on cesse de croire à la matrice logicielle.
Salut,
Oui, en effet. Ceci dit je considère que la réduction (le collapse) n'est pas physique, ça fait partie de l'interprétation (il y a d'ailleurs des interprétations sans réduction).
- Il y a le problème de violation de la relativité (que tu soulèves justement)
- la réduction est incompatible ... avec la mécanique quantique !!!! Hé oui ! L'équation d'évolution est donnée par l'équation de Schrödinger et c'est une équation unitaire. Or la réduction n'est pas unitaire. Il n'existe pas d'hamiltonien pouvant donner une réduction.
- dans la chaîne de mesure, peu importe où se produit la réduction (au début, au milieu, à la fin), le résultat est le même. Bizarre (cela a même conduit à l'étrange interprétation de "réduction par la conscience", assez métaphysique)
- la réduction doit se produire dans une certaine base d'états, pourquoi celle-là ? La base dite privilégiée (ou les bases, celles pouvant donner des mesures avec un appareil microscopique) est une conséquence de la décohérence et celle-ci peut (et doit) se décrire sans faire appel à la réduction.
Donc, pour moi le problème ne se pose pas. Ce caractère instantané de la réduction fait partie de l'interprétation, c'est juste une manière de décrire ce qu'on constate lors de l'analyse des résultats. Et il faut être prudent avec les interprétations (on est bien obligé d'en adopter en fait, car la MQ est trop éloignée de la vie au quotidien pour s'en passer) : on introduit vite sans s'en rendre compte des effets non physiques comme ce caractère instantané. Perso je préfère ne pas utiliser du tout la réduction (j'utilise l'interprétation des états relatifs qui est minimaliste, grosso modo c'est juste la MQ ... sans la réduction, cétou, ce fut la thèse de Everett et + tard la base de l'interprétation des mondes multiples mais ça non plus je n'aime pas essentiellement parce que c'est une interprétation "approchée", on parle parfois des "mondes décohérés" d'ailleurs et la décohérence n'est jamais totale. Autant j'insiste sur le fait que toute mesure a des barres d'erreurs, toute théorie a des approximations et idéalisations, autant je ne peux l'admettre pour une interprétation. Bon, c'est moi qui suit comme ça hein Pour moi une interprétation c'est de l'ontologie, c'est plus proche de la philo que de la physique, et y introduire des approximations physique est une erreur. Mais je dis bien pour moi, les mondes multiples sont très populaires, surtout qu'ils permettent de faire de bonnes histoires de S.F. ).
Maintenant il y aussi les interprétations avec réduction physique. Le mot interprétation est abusif car il s'agit réellement de théories. Plus exactement de modification de la MQ (ajout d'un terme stochastique provoquant la réduction par exemple). Elles ont le vent en poupe. Même si c'est pas trop ma tasse de thé (le mécanisme physique est obligé d'être logé dans la "zone d'ombre" entre microscopique où il n'y a pas réduction, ce qu'on constate avec les interférences quantiques par exemple, et le macro où c'est l'inverse. La zone intermédiaire nous échappant encore un peu au niveau expérimental. Et rendre une théorie volontairement non réfutable heurte mon esprit Poperrien).
Mais malgré ma remarque, de fait, il y a des expériences en cours qui permettront de savoir si cette approche est valable. Notamment une avec un petit vibreur en Titane peu sensible à la décohérence (faut quand même isoler : ultravide, blindage etc....) afin de voir si un état superposé conduit bien spontanément à une réduction. C'est en cours. Une autre (voir si dessous, RG non quantifiée) consiste à étudier le transfert d'états superposés par le champ gravitationnel à l'aide de particules tombant en chute libre côte-à-côte pour voir si la gravité doit vraiment être quantifiée ou pas.
La question de l'instantanéité et de la relativité se pose donc ici.... mais je ne saurais y répondre (n'étant pas ma tasse de thé, j'ai pas trop creusé). Mais je sais que l'ensemble est cohérent car les théoriciens de cette approche (avec la version "réduction due aux effets de masse/gravité", on est loin de la version purement stochastique de Ghirardi) est compatible avec la RR et même la RG (donnant une des nombreuses approches de mariage MQ + RG ici avec une gravité non quantifiée).
Quelques liens utiles au cas où :
https://plato.stanford.edu/entries/qm-everett/
https://en.wikipedia.org/wiki/Objective-collapse_theory
(et liens inclus éventuellement, pour les deux)
Dernière modification par Deedee81 ; 08/11/2022 à 08h00.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Il y a quelques expériences qui prétendent mesurer la "vitesse du collapse" et toutes trouvent des "vitesses" bien supérieures à la vitesse de la lumière c.
Je suis un peu prudent quant à ces expériences puisque aucune expérience ne peut mesurer l'infini (vitesse du collapse) ou 0 (durée du collapse) mais bon...
Ah, je ne connais pas. Tu aurais un lien (même une actu) ?
EDIT j'ai cherché mais pas trouvé (bon, j'ai cherché vite il est vrai)
Ce que je connais c'est la mesure de la vitesse de transmission dans une barrière tunnel, qui peut dépasser c, mais c'est une vitesse de phase (vu le caractère ondulatoire).
Si, si, il faut utiliser un infinimètre
Dernière modification par Deedee81 ; 08/11/2022 à 15h48.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Ici par exemple, un article en accès libre : https://www.nature.com/articles/s41598-019-48387-8
Merci, je jetterai un oeil jeudi (je dois m'absenter)Ici par exemple, un article en accès libre : https://www.nature.com/articles/s41598-019-48387-8
A+
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Je retiens
(a) Et d'ailleurs toute vérification implique l'échange d'une information qui, elle, ne peut pas être instantanée !!!
(b)Et collapse, durée.
Voilà je vais tenter de reformuler ma question.
Dans l'expérience (Aspect) la mesure A est avant la mesure B de 20ns environ.
La mesure A est la CAUSE du collapse.
Dans tous les référentiels l'événement A est avant l'évènement B.
L'intervalle de temps entre A et B est le plus grand dans le référentiel immobile des instruments de mesure.
J'imagine ...
Pourquoi c'est impossible d'imaginer un dispositif qui observerai un collapse entre une particule sur terre est une autre dans une fusé et observer ainsi un temps absolu. ?
Ah mais, justement non! Aspect s'est arrangé pour que les mesures (c.à.d. les événements qui consistent à détecter les photons polarisés) soient séparés par un intervalle de genre espace. L'aiguillage qui guidait le photon vers l'un ou l'autre des polariseurs se déclenchait en 10 ns et les détecteurs étaient séparés de 12m. Il fallait donc au moins 40 ns pour propager un signal de l'un à l'autre. On a donc bien un intervalle de genre espace.Dans tous les référentiels l'événement A est avant l'évènement B.
Et important à savoir: l'ordre temporel de deux événements séparés par un intervalle de genre espace n'est pas invariant! Il y a des référentiels où B se produit avant A.
Donc je ne crois pas qu'il faut attribuer à A la nature d'une cause du collapse. Plus exactement, on peut le faire mais c'est une convention qui ne s'applique qu'à certains observateurs.
On peut faire le calcul et voir si l'événement A apparaît avant ou après B dans certains référentiels. Dans le référentiel du labo, je mets A à l'origine. Ses coordonnées sont x_A=y_A=z_A=0, t_A = 0. L'événement B a comme coordonnées x_B = 12m, t_B = 10^{-8} s = 10 ns. L'intervalle d'espace-temps en signature +--- est donc . Il est largement de genre espace et A se produit avant B dans le labo.
Soit un observateur inertiel se déplaçant à vitesse v le long de l'axe des x. Pour simplifier les formules, je mesure le temps en mètres en multipliant t par c (pour faire c=1); on a dans ce choix t_B = 3 m(c'est 3 "mètres-lumière"). Dans ces unités les vitesses sont sans dimension et varient de -1 à +1. La transformation de Lorentz dans ces unités est , .
On a donc
(car on reste à l'origine des coordonnées), mais
On constate que si v > 0.25, alors l'événement B se produit dans ce référentiel AVANT l'événement B.
Remarquer que v est un réel signé de -1 à 1. Il peut être négatif, donc si on prend un référentiel allant dans l'autre sens, il suffirait que v < -0.25.
En conclusion pour un observateur se déplaçant à plus du quart de la vitesse de la lumière par rapport au référentiel du labo, le long de l'axe x, l'ordre temporel des événements est inversé.
Dernière modification par ThM55 ; 11/11/2022 à 10h56.
Bref, il est important de comprendre que pour deux événements séparés par un intervalle de genre espace (comme Aspect l'a volontairement réalisé par son dispositif), l'ordre temporel des événements n'a pas de signification physique.
Il faut bien comprendre que ceci est vrai en relativité restreinte. Dans le dispositif expérimental, il y a toutefois un référentiel privilégié, c'est celui du labo, où tous les équipements (sources, beam splitters, polariseurs...) sont au repos. Mais le résultat des mesures et l'algorithme de prédiction fourni par la théorie quantique restent valables, en théorie relativiste, si on met tous ces équipements en mouvement. C'est ce qu'on appelle le principe de relativité, qui est à la base de la physique depuis Galilée.
Il est toutefois intéressant de noter aussi que certains théoriciens se sont demandés s'il pouvait exister un "référentiel privilégié" ("preferred frame") qui aurait une vraie signification physique pour les phénomènes de nature quantique. Un tel référentiel pourrait être par exemple un référentiel dans lequel le fond diffus cosmologique serait parfaitement isotrope (aux fluctuations près). Ce n'est pas exactement le cas pour le mouvement de notre système solaire, qui peut être mesuré par une légèrement anisotropie ("le grand cosinus dans le ciel") mais on n'en est pas loin. On sort alors du cadre de la relativité restreinte. Mais celle-ci n'est pas la fin de la physique (déjà elle est dépassée par la relativité générale), donc ce n'est pas impossible a priori. Cependant ce n'est pas facile car il faut dans cette modification conserver tout le corpus expérimental, comme les invariants sous le groupe de Poincaré. Je pense aussi que si on prend au sérieux la théorie de Bohm dans le contexte relativiste, on doit forcément introduire un tel référentiel. Jusqu'à présent ces recherches sont toujours de pures spéculations. Je pense que les expériences essayant de "mesurer la vitesse du collapse" supposent implicitement l'hypothèse d'un référentiel privilégié, car si on s'en tient strictement à la relativité restreinte, cela ne devrait pas être mesurable. A noter que les conclusions de l'article dans Nature mentionné plus haut est que le temps est plus court que la résolution de leurs instruments, donc de ce point de vue, résultat négatif.
J'ai écrit.l'événement B se produit dans ce référentiel AVANT l'événement B
Je voulais évidemment direl'événement B se produit dans ce référentiel AVANT l'événement A
Je voudrais vraiment te remercir ThM55 pour cet exemple chiffré.
Même si je dois bien admettre que je ne le comprends pas, il permet de sortir des "mots" et de leur interprétation (sens du mot en français >< sens du mot en physique) pour partir sur du tangible.
Je pense qu'il faudrait y recourir beaucoup plus souvent, surtout en relativité où les calculs sont "simples" même si pour la compréhension physique, c'est autre chose.
Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.
Merci beaucoup.
J'aurais dû faire le calcul, oui et non, car j'ignore comment interpréter le résultat tB < tA ?
C'est encore plus étrange si l'origine ou pas du collapse est si flou, ni la mesure A ou la mesure B.
Mais dans l'expérience, j'ai compris que les mesures en A donnaient une courbe particulière et que l'on vérifie que les mesures en B génèrent une même courbe de résultats.
Donc j'interprète que A et la cause dans cette expérience ??
Je n'ai pas cherché à savoir en quoi consiste les inégalités de Bell.
C'est en gros tout le reste de l'univers autour de l'expérience, non?Il est toutefois intéressant de noter aussi que certains théoriciens se sont demandés s'il pouvait exister un "référentiel privilégié" ("preferred frame") qui aurait une vraie signification physique pour les phénomènes de nature quantique. Un tel référentiel pourrait être par exemple un référentiel dans lequel le fond diffus cosmologique serait parfaitement isotrope (aux fluctuations près). Ce n'est pas exactement le cas pour le mouvement de notre système solaire, qui peut être mesuré par une légèrement anisotropie ("le grand cosinus dans le ciel") mais on n'en est pas loin. On sort alors du cadre de la relativité restreinte. Mais celle-ci n'est pas la fin de la physique (déjà elle est dépassée par la relativité générale), donc ce n'est pas impossible a priori. Cependant ce n'est pas facile car il faut dans cette modification conserver tout le corpus expérimental, comme les invariants sous le groupe de Poincaré. Je pense aussi que si on prend au sérieux la théorie de Bohm dans le contexte relativiste, on doit forcément introduire un tel référentiel. Jusqu'à présent ces recherches sont toujours de pures spéculations. Je pense que les expériences essayant de "mesurer la vitesse du collapse" supposent implicitement l'hypothèse d'un référentiel privilégié, car si on s'en tient strictement à la relativité restreinte, cela ne devrait pas être mesurable. A noter que les conclusions de l'article dans Nature mentionné plus haut est que le temps est plus court que la résolution de leurs instruments, donc de ce point de vue, résultat négatif.
La faiblesse des interactions gravitationnelles est compensée par l'énorme masse de l'ensemble de l'univers qui ferait un bon référentiel privilégié?
Moi ignare et moi pas comprendre langage avec «hasard», «réalité» et «existe».
Je n'en sais rien!
J'ai mentionne ces spéculations car je crois qu'elles sont un peu en relation avec la question initiale. J'aurais peut-être dû éviter. Jusqu'à présent aucun résultat expérimental ne met en défaut la relativité et il n'est pas nécessaire d'introduire un référentiel privilégié. Je ne crois pas avoir assez insisté sur la grande difficulté d'introduire une notion de ce genre sans contredire le gigantesque corpus expérimental qui confirme la relativité restreinte.
Concernant les spéculations en physique théorique, elles sont de deux sortes avec une frontière un peu floue entre les deux: soit elles sont créées pour résoudre un problème bien précis (exemple: l'hypothèse de l'oscillation des types de neutrinos a été imaginée pour résoudre le problème du manque de deux tiers des neutrinos solaires dans les détecteurs); soit elles sont gratuites ou ne sont éventuellement qu'en lien indirect avec des problèmes réels (pas besoin d'exemples, il suffit d'ouvrir arxiv pour en trouver plein). Je crois que les personnes qui cherchent des preuves d'un référentiel privilégié croient sincèrement que leurs spéculations sont du premier type car elles pensent voir un problème avec l'interprétation de la théorie quantique. Mais je crois aussi que la majorité des théoriciens pensent qu'elles sont du second type car il n'y a aucun résultat expérimental qui entre en contradiction avec ce que l'on sait.
Bonjour,Mais dans l'expérience, j'ai compris que les mesures en A donnaient une courbe particulière et que l'on vérifie que les mesures en B génèrent une même courbe de résultats.
Donc j'interprète que A et la cause dans cette expérience ??
Je n'ai pas cherché à savoir en quoi consiste les inégalités de Bell.
Les mesures A et B sont simultanées dans le référentiel du laboratoire.
En outre, on pose la contrainte expérimentale suivante : la durée de la mesure doit être inférieure au temps mis par la lumière pour voyager entre A et B.
De cette façon, l'une ne peut pas influencer l'autre.
Il y a des référentiels où A se produit avant B et d'autres référentiels où B se produit avant A. C'est relatif.
L'expérience d'Aspect est symétrique. Il n'y a pas de différence entre A et B. On peut donner une interprétation en disant que les résultats en A causent ceux de B, mais c'est automatiquement vrai dans l'autre sens. On peut aussi dire que ceux de B causent ceux de A.
Concrètement, on ne voit aucune différence entre les résultats en A et ceux en B. Ce sont des suites de nombres totalement aléatoires d'un côté comme de l'autre.
Là où l'intrication intervient, c'est qu'il y a des ressemblances entre les suites A et B. Elles sont même totalement identiques si A et B sont réglés dans la même orientation.
Et là où il y a non localité, c'est que si on introduit un écart entre un paramètre côté A et côté B, les corrélations entre la liste A et la liste B dépendent de cet écart. Or, on change les paramètres (l'angle des polariseurs) sur place, en une durée inférieure au temps mis par la lumière pour voyager entre A et B. Les listes ne peuvent donc pas dépendre de la différence de réglage entre A et B. Et pourtant, dans la réalité, elles continuent de dépendre de cette valeur... qui ne peut pas être connue sur place.
Aucune information n'est récupérable : les suites de nombres restent totalement aléatoires des deux côtés quand on change les paramètres de mesure où que ce soit. On n'observe aucun effet localement. Ce n'est qu'après coup, quand on compare les résultats en les réunissant, qu'on observe que les corrélations entre la liste A et la liste B ont suivi la différence d'angle entre A et B.
Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.
"On peut donner une interprétation en disant que les résultats en A causent ceux de B, mais c'est automatiquement vrai dans l'autre sens"
Merci c'est plus clair.
Paradoxe EPR https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_EPR
Finalement, le principe de causalité reste valable, du fait que l'on peut considérer qu'il n'y a pas de lien de cause à effet entre l'entrée de la partie A et le résultat de la partie B et vice versa, bien que les résultats de mesure des deux particules ne soient pas des événements indépendants distincts, parce que les parties A et B sont intriquées et qu'elles ne peuvent être considérées indépendamment l'une de l'autre, même si la ligne d'univers qui relie les deux évènements « mesure A » et « mesure B » de l'espace-temps est une courbe de genre espace.
Le langage standard n'est peut-être pas très approprié pour décrire ce phénomène.
Il est vite trompeur.
https://www.futura-sciences.com/scie...uantique-4814/
"Toutefois, les lois de la mécanique quantique ont émergé historiquement et peuvent être introduites pédagogiquement en première approximation, avec les mécaniques ondulatoire et matricielle des particules dans l'espace et le temps classiques. Mais il est central de bien comprendre au plus vite que ces mécaniques ne sont pas la véritable structure de la mécanique quantique."
Je trouve l'article très pédagogique, même si je ne connais pas les formules.