Il s'agit d'un phénomène donc "banal", je n'ai pas l'impression que cela correspond à ce qu'en dit la psychanalyse. Peut-être pas dans la Lacanienne comme celle que vous connaissez mais pas dans la psychanalyse d'une manière plus générale, si je cherche un peu sur le net.
Par exemple, les phobies sont considérées encore, je pense comme des névroses par la psychanalyse. Sinon que seraient les phobies d'après les psychanalystes ?
Le terme psychose existe contrairement aux névroses dans les classifications des troubles mentaux, mais la description n'est pas faite par rapport à la névrose, et les explications ne sont pas les mêmes que celles que donne la psychanalyse. Pour la médecine la psychose regroupe les troubles où il y a une difficulté dans l'appréhension de la réalité : paranoia, alluscination, folies des grandeurs etc. (cette association entre des troubles qui peuvent être assez différents me semble assez secondaire et d'ordre historique, mais je me trompe peut-être).Il faudrait préciser encore un peu pour distinguer les névroses de certaines psychoses (pour lesquelles ces tabous peuvent opérer), mais ce n'est pas l'objet ici.
Un petit bémol : on a coutume de dire que les TCC n'expliquent pas les phobies, elles sont des techniques sur la manière d'adopter un comportement plus adapté dans la situation phobique. Cela passe par un travail sur les pensées, et sur les situations d'évitement (aspect comportemental).Il me faut ajouter que les hypothèses des TCC pour tenter d'expliquer les phobies ( par exemple) étaient déjà incluses dans l'ensemble des hypothèses retenues par la psychanalyse et n'en constituent qu'un sous ensemble.
L'hypothèse dans le cas des phobies, je ne sais pas si c'est à cela que vous faîtes allusion, c'est que l'évitement renforce l'angoisse, ainsi les mises en situation aident le patient à ne pas rentrer dans un cercle vicieux où il accorde trop d'importance à l'objet de sa phobie. Cela n'explique pas d'où vient la phobie, pourquoi une personne va être phobique et pas une autre, mais c'est un socle théorique de base qui explique comment la phobie se maintient.
Je ne vois pas là dedans ce qui était inclus dans la psychanalyse en tout cas, si c'est le cas, je l'ignorais.
La psychanalyse n'est pas le seul courant redéfinissant la relation avec le patient pour qu'elle soit de qualité. Le travail de Carl Rogers presque exclusivement porte sur cet aspect.Un praticien des TCC me disait il y a peu (une dizaine d'année environ) qu'ils avaient désormais intégré l'équivalent de ce que nous appelons "transfert" (qu'ils ont identifié sous une autre appellation : ils évoquent la "qualité relationnelle").
Ainsi, j'ai l'impression que les psychanalystes ne "voient" qu'eux et s'approprient beaucoup de chose alors que la plupart du temps on retrouve les éléments en question dans tout un tas d'autres courants et beaucoup plus précis. Difficile de comprendre ce manque de modestie et d'ouverture, autrement que comme une croyance et du crédit donné aux théories psychanalytiques sous jacente (oedipe, refoulement, tabous moraux, sexualité) comme explication alors qu'on sait que ces théories ne sont pas aucunement prouvées.
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