Pas tout à fait d'accord. Vous vous référez là essentiellement aux croyances religieuses, c'est-à-dire établies, socialement définies et instaurées.
Or il me semble que ce n'est qu'un aspect de la notion générale de croyance.
J'ai déjà entendu à de nombreuses reprises des personnes non-religieuses dire des trucs comme : "Je crois qu'il y a quelque chose après la mort" ou "Il faut bien qu'il y ait autre chose..."
Le choix des mots est intéressant : les termes vagues comme "quelque chose" ou "autre chose" montre que ces personnes ne suivent pas nécessairement des croyances instaurées, et même qu'elles s'y refusent, et qu'elles ont dès lors du mal à préciser ce qu'elles attendent.
D'autre part les expressions comme "il faut bien que" montrent un besoin psychologique initial.
Par ailleurs, beaucoup de personnes s'inventent leurs propres croyances, du genre : "J'ai toujours eu de la chance dans la vie, je ne vois pas pourquoi ça changerait" ; ou encore : "Je viens d'avoir un coup de chance, donc il va m'arriver quelque chose" (de négatif, sous-entendu) ; "la chance ne peut pas durer". Ces idées de chance et de malchance sont très présentes dans l'esprit "populaire", et induisent de nombreuses croyances irrationnelles.
Il y a aussi des personnes qui s'inventent des croyances comme : "Si j'arrive en haut de l'escalier sur le pied gauche, alors je dois lui téléphoner" ; ou : "Si j'ai dans mon porte-monnaie une somme paire (ou impaire), alors mon examen médical va bien se passer".
Ces croyances, sans doute plus répandues qu'on pourrait le croire, n'ont rien à voir avec le fait d'avoir été éduqué religieusement et d'avoir adopté une religion comme on adopte une langue maternelle. Elles sont plus "spontanées".
Je pense qu'à la base, il faut prendre en compte les besoins psychologiques, conscients ou inconscients, et pas seulement l'aspect social.
Vous posez là l'éternelle question de l'inné et l'acquis à l'origine des comportements.Je crois que le but de la question de kirikou, est de savoir s'il y a des cerveaux qui, dès la naissance, sont prédestinés à la croyance religieuse et d'autres pas, et la réponse est: non, la science a toujours confirmé que le cerveau est en apprentissage dès la naissance, et une grande importance pour l'apprentissage des premiers jours, les premiers mois et les premières années!!
Quelle qu'en soit la raison, il y a des personnes plus fragiles ou émotives que d'autres, et elles sont en quête de réconfort, sans esprit critique. L'esprit critique, ou le bon sens le plus élémentaire, entrerait en conflit avec le réconfort qu'apporte la croyance, alors elles l'occultent dans leur propre tête.
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