Voici mon témoignage sur mon année de terminale et ma première année d'études supérieures, m'amenant à me poser de nombreuses questions quant à la poursuite de mes études : je suis actuellement complètement perdu. Puissiez-vous lire ce pavé et me donner conseils et ressentis, j'en serais très reconnaissant. Merci d'avance !
Je me pose énormément de question sur mon avenir. Au lycée, je n'avais aucune idée du métier que j'aurais bien voulu exercer, obnubilé par l'obtention de ma mention Très Bien, le travail et la pression des cours, très intenses. J'ai toujours eu des facilités et j'ai toujours aimé apprendre les langues (anglais et espagnol tout particulièrement (contrairement aux autres matières qui m'ont toujours laissé plus ou moins de glace : jamais d'amour fou, jamais de grande répugnance non plus), me poussant à envisager d'intégrer une université américaine pour ma première année d'études postbac. L'éventualité d'une prépa me répugnait et m'a répugné toute ma terminale (S spé maths), bien que tous les éléments semblaient réunis pour faire de moi le parfait petit préparationnaire : très bon dossier, élève assidu dans toutes les matières et obtenant de très bons voire d'excellents résultats partout (malgré quelques difficultés en maths, matière que je ne portais plus dans mon cœur depuis l'année de 1ère S), étudiant dans un prestigieux lycée privé parisien, incubateur à préparationnaires, avec des amis qui visaient tous une prépa. Je faisais figure d'exception et tout le monde s'étonnait que je ne veuille pas poursuivre en prépa.
Ayant été accepté dans l'université américaine, je me voyais déjà étudiant sur ce campus texan, prêt pour une "nouvelle vie" (moitié de l'année de terminale à peu près). Cependant, les résultats de Parcoursup tombent en mai 2019 : je suis accepté dans une prépa prestigieuse en ECS, seule filière de prépa que j'envisageais sérieusement car accordant une importance relativement grande aux langues vivantes qui me passionnaient (6h de cours par semaine). Très content et fier d'être pris dans cet établissement prestigieux, très sélectif, et surement pour faire plaisir à mes parents (qui m'ont pourtant toujours laissé libre de mes choix ; mais peut-être que je voyais au fond de moi qu'ils préféraient décidément me voir en prépa que dans une fac outre-Atlantique) et pour ne pas avoir cette sensation de gâcher cette place dans cette établissement prestigieux qui m'était offerte (avec internat qui plus est), j'accepte, non sans grandement hésiter, le vœu pour la prépa et abandonne avec cette université américaine, la perspective d'études à l'étranger, rassurer par la possibilité d'étudier bientôt dans une prestigieuse école de commerce (qui de toutes façons pourraient m'offrir des cursus à l'étranger). Je m'engage donc dans cette voix à reculons, en essayant tout de même de préparer un minimum la rentrée.
Arrivée en prépa, je me concentre et bosse en priorité les maths, qui sont (j'en ai bien conscience) mon point faible et j'ai de bons résultats à mes premières colles. Les premiers mois de prépa sont très éprouvants : je pleure presque tous les week-ends lorsque je rentre chez moi en maudissant mon choix d'avoir choisi une telle formation ; cela faisait beaucoup de changements d'un seul coup : quitter pour la première fois ma maison et mes parents, ne plus voir mes amis d'enfance (primaire, collège, lycée) quotidiennement, ne plus avoir de bonnes notes, ne plus être assuré qu'un travail sérieux sera forcément vecteur d'une bonne note. J'envisage fortement une réorientation pour Paris-Dauphine et je lance les démarches. Parallèlement à ce voyage intérieur, certains cours m'intéressent, d'autres beaucoup moins ; je galère en maths, matière qui me répugne de plus en plus.
Accepté à Dauphine, l'heure est venue de faire un choix. Alors que mon premier trimestre s'est globalement plutôt bien déroulé malgré tout (top 15 voire top 10 sur 45 dans toutes les matières sauf en mathématiques ou je suis dans les derniers), je crois n'avoir jamais autant hésité de ma vie : continuer malgré tout dans cette voix prestigieuse (où je me suis fait de précieux amis avec qui je rigole énormément et sans lesquels je n'aurais probablement pas tenu – c'est un élément qui à mon sens joue beaucoup) ou tenter Dauphine, restant une excellente fac, mais dans un environnement inconnu, en ayant raté le premier semestre… Résolu à me dépasser (et étant une fois de plus persuadé que ce choix ravirait plus mes parents et ma mamy, je reste en prépa.)
A partir de ce moment, tout est allé très vite. En travaillant beaucoup les mathématiques (mais décemment toujours pas assez pour un élève d'une prépa d'un tel niveau), je décroche des notes passables (toujours en dessous de la moyenne) et sort du flop 15 voire 20 (top 15 ou 20 en partant du bas). Seulement, je sens que ma motivation s'effrite : les cours d'ailleurs m'intéressent de moins en moins. Je réalise plus ou moins : je ne suis plus aussi stressé, beaucoup moins qu'en terminale en tout cas car il n'y a plus ce fameux objectif qui m'a tenu en haleine tout au long de ma lycée : cette mention Très Bien que j'ai finalement décrochée. Je n'arrive pas à concevoir l'intégration d'une école de commerce comme un but (prépa par défaut je vous rappelle) : ces dernières m'attirent de moins en moins et je suis intimement persuadé d'avoir un niveau trop faible en maths pour pouvoir prétendre réussir les concours.
Vient la crise du coronavirus : la cessation des cours me fait éviter de justesse un DS de maths qui aurait très certainement été catastrophique (à en juger par le corrigé que j'ai survolé). J'adore cette période de confinement : plus de stress, plus de devoirs, je peux me lever tard, je me mets au sport, je me mets à la cuisine : activités que je n'avais jusqu'alors jamais eu l'occasion d'expérimenter (je travaille comme un acharné depuis mon entrée au lycée environ : mon but était alors toujours l'excellence). Les cours à distance sont par contre très peu stimulants : je ne travaille plus beaucoup et me cantonne aux choses obligatoires. J'essaie de ne pas accumuler de retard mais je ne traite absolument pas les chapitres en profondeur : soyons honnêtes : les cours m'emmerdent profondément. Alors que le coronavirus sévit, je suis choqué par certains de mes camarades de classe, bien plus perturbés par le bouleversement de leur année et de leurs habitudes de travail que par la situation internationale exceptionnelle.
En outre, j'ai enfin le temps de me poser des questions. Avec cette crise, j'ai l'impression de réaliser que j'ai besoin d'exercer un métier utile. Pensant déjà au droit, la piste de devenir avocat se renforce dans mon cerveau, mais aussi celle de la médecine (le chapitre sur l'immunologie m'avait d'ailleurs énormément plu en terminale). Je me réinscris sur Parcoursup et sélectionne des formations en droit-éco à Dauphine Paris, Londres et Madrid, des prépas D1 et droit et des licences de droit. Ne comprenant pas le fonctionnement des nouvelles études de santé, je ne sélectionne pas de filière de médecine (quel abruti je suis : je dois maintenant attendre la phase complémentaire de juin en espérant qu'il reste de la place). Voilà où j'en suis, complètement perdu une fois de plus. Droit ou médecine, ça pourrait être une bonne idée, j'ai toujours aimé apprendre les choses par cœur et avec cette crise, j'ai l'impression que je ne pourrais aimer mon métier que si je sens qu'il a un véritable sens. Pour autant, je suis toujours inscrit en prépa, dois-je continuer dans cette voix là ?
Merci d'avoir lu ce pavé : si vous avez le moindre avis, conseil, ressenti, si vous vous êtes un jour trouvé dans une situation similaire, n'hésitez pas à réagir si vous pensez que cela peut m'aider à y voir plus clair.
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