On a vu qu'en régime d'inflation l'évolution du facteur d'échelle est a(t) ~ eHt. En un temps de Hubble 1/H, le facteur d'échelle croît d'un facteur e, et le volume comobile sous-tendu croît d'un facteur e3 ~ 20. Ces 20 volumes élémentaires de Hubble sont causalement disjoints et vont donc connaître des destins séparés. Même si la tendance "classique" du champ est de rejoindre son état de moindre énergie, son évolution est fondamentalement un phénomène quantique et V(Φ) à chaque instant peut fluctuer à la hausse où à la baisse. Si on suit des yeux le destin d'un volume comobile, on a, à chaque pas de temps 1/H, la génération de 20 volumes élémentaires dont le potentiel est tiré au hasard ce qui fait que l'évolution en chaque point suit une trajectoire stochastique. De ce fait, dans un même volume de Hubble initial, il peut se produire un nombre arbitrairement grand de Big Bang (mais pas dans le même temps de Hubble).
Les fluctuations quantiques du potentiel ont pour conséquence de rendre le phénomène fondamentalement inextinguible (=> inflation perpétuelle), et ça produit des fluctuations invariantes d'échelles qui sont répérables dans le spectre des anisotropies du CMB. La décomposition de Fourier des inhomogénéités de température du fond diffus cosmologique est paramétré par un indice spectral noté ns.
La stricte invariance d'échelle de ces inhomogénéité se traduirait par ns = 1. Le fait que l’inflation doive bien finir à un moment donné (ce que les anglo-saxons nomment the gaceful exit) se traduit par un troncature des modes les plus élevé et l'indice ns doit être compris entre -0,96 et -0,97. La mesure sur le CMB par la mission Planck donne ns = -0,9645, la valeur 1 étant exclue à plus de 5 sigma. C'est un des plus belles preuves observationnelles de l'inflation.
Ces inhomogénéités initiales laissées par l'inflation sont à l'origine directe des grandes structures de l'Univers. Il est assez fascinant de se représenter que les plus grandes échelles de l'Univers gardent cette empreinte directe des fluctuations initiales.
source: Les résultats cosmologiques de la mission Planck
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