Bonjour très cher Médiat
Je suis parfaitement d'accord avec vous sur ce point. Je crois même que là est la clef de son œuvre.
Avez vous déjà lu le texte de sa conférence "Si vous trouvez ce monde mauvais…" ?
Son auditoire d'alors était stupéfié et pour cause : il y présente un remarquable délire psychotique (le sien), cohérent (comme le sont plus souvent qu'on l'imagine ces délires) que nous aurions tort de réduire aux effluves d'un cerveau malade - Ce qui ne signifie aucunement que je suggère d'y accorder crédit, loin s'en faut.
Je suis tombé sur un texte qui évoque les progrès de cette construction délirante (intitulé " Le délire paraphrénique de Philip K. Dick, l'homme reprogrammé". Je n'en donne pas le lien, ignorant si c'est autorisé ou non) et qui n'est pas mal fait (il évite l'imbuvable jargon).
Le délire a peut-être une fonction (chez les psychotiques) qui est de rendre vivable la proximité d'un certain réel (dans le sens d'un "non symbolisable"). C'est en cela que leur examen peut être instructif (ou simplement intéressant) et c'est probablement pour cela que ce qu'il écrit sur la "réalité" est loin d'être trivial.
Le "délire" est, en quelque sorte, l'analogue des "représentations" par lesquelles nous tentons de donner un sens à notre existence.
C'est, me semble t'il, une des fonctions de la science fiction : elle serait, en cela, l'équivalent des mythologies antiques
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