Bonjour.
Je vous préviens avant que vous lisiez ce post : il est très long!!
Je suis en MP* et je fais un T.I.P.E sur le billard. Plus précisément le but est de décrire le comportement de la boule sur le tapis (je ne m'occupe pas des chocs avec les autres boules, la queue, ou les bandes).
Je suppose bien sûr que la boule est parfaite et qu'elle est totalement indéformable.
Dans une première partie je modélise le tapis par un plan indéformable. Le contact boule-tapis est donc ponctuel. Les résultats sont assez faciles à obtenir (si on a bien appris son cours), et en supposant (mais sans le justifier) qu'il y a une résistance au roulement Lambda * R, où R est la réaction normale tapis->boule, on trouve une décélération constante. Le résultat s'accorde assez bien avec l'expérience (pour des vitesses assez faibles et si l'on prend en compte la marge d'erreur, qui est d'au moins 15\% à 20\% ).
Ce sont des résultats assez classiques, me semble-t-il.
La partie intéressante du T.I.P.E est la seconde. Mais c'est celle qui pose problème.
Je me propose de trouver une seconde modélisation, plus fine et plus approfondie, qui soit plus proche de la réalité ou qui essaie de justifier la résistance au roulement introduite. Autant dire que ce n'est pas chose facile. J'ai déjà quelques idées et j'ai effectués quelques calculs, mais ce dont j'ai peur c'est que mes modélisations soient un peu farfelues...
La boule reste la même. C'est la modélisation du tapis qui change. Il devient déformable. il se creuse sous le poids de la boule. Dans un premier temps, pour simplifier, je suppose que la forme du tapis épouse exactement celle de la boule (ce qui n'est pas vrai en réalité). La boule reste toujours à la même hauteur (c'est-à-dire que la profondeur dont elle s'enfonce dans le tapis est constante).
tapis.jpg
L'idée est d'appliquer la loi de Coulomb sur le frottement en chaque point de la surface de contact. Pour cela, je définis une pression de contact p, uniforme (ce qui est encore faux bien sûr). La force de réaction normale surfacique est p*N où N est le vecteur normal unitaire (en un point donné). La force de frottement locale est f*p*U, où f est le coefficient de frottement (constant), et U le vecteur unitaire opposé à la vitesse de glissement. J'intègre tout ça et ça me donne (en théorie) la réaction normale globale et l'analogue de la force de frottement, opposée au mouvement du centre de gravité. Le hic, c'est que l'expression de la vitesse de glissement est compliquée, et quand il faut la normaliser puis l'intégrer...ça devient ingérable. Bref, j'ai laissé tourner Maple 5 heures dessus et puis j'ai arrêté le calcul voyant que ça ne donnerait rien. En introduisant une hypothèse simplificatrice qui correspond à l'absence de glissement dans la première modélisation, le calcul se simplifie énormément et Maple le fait tout de suite. Le résultat : décélération constante... Yipie! Ca permettrait de justifier les calculs de la première partie. Le seul souci, c'est qu'en appliquant le théorème du moment cinétique, je démontre que si l'hypothèse simplificatrice est vraie à t, elle ne peut pas l'être à t + dt. Donc tout est faux .
De toute façon, on savait à l'avance que les hypothèses (façon dont le tapis se déforme et uniformité de p) ne pouvaient pas correspondre à la réalité. Je peux donc jouer là-dessus, par exemple en supposant que le tapis ne se relève pas tout de suite après le passage de la boule, et en prenant une pression plus forte à l'avant qu'à l'arrière. J'ai pensé pour ça prendre une pression qui soit en un point fonction linéaire de la vitesse de ce point (ça sort tout droit de mon imagination, encore que je peux inventer des moyens de le justifier).
tapis 2.jpg
Enfin vient ma question (bravo aux courageux qui ont tenu jusque là!!)
Je voudrais savoir ce que vous pensez de tout cela. Si ça n'est pas trop farfelu. Je me demande si ça a vraiment un sens d'appliquer en tout point de contact la loi de Coulomb sur la résistance au glissement pour justifier d'une certaine manière la résistance au roulement (toujours la loi de Coulomb). Le frottement est une question très difficile. Je sais bien que je n'arriverai pas à une modélisation satisfaisante (sinon Michelin ne dépenserait pas autant d'argent dans les études du frottement pneu/route), mais j'aimerais faire quelque chose qui ait un peu de cohérence pour que ça ne fasse pas ridicule quand je vais expliquer ça aux examinateurs.
Est-ce que certains d'entre vous s'y connaissent bien sur le frottement et sauraient me dire ce que ma modélisation vaut, comment l'améliorer (ou en faire une tout à fait différente), et éventuellement m'expliquer comment on peut rendre compte du frottement de manière un peu plus sophistiquée que la loi de Coulomb (si c'est possible), mais sans que ça soit du bac +5 (je demande sûrement trop, non?).
Merci d'avance (et merci d'avoir lu jusqu'au bout)!!
-----