Dans les écrits de D. Servan Schreiber, je viens de me rendre compte qu’il y a quelque chose de bizarre en ce qui concerne l’historique de son cancer du cerveau. Jamais, dans « anticancer », il ne précise le type de tumeur ni qui l’a traité, à quel endroit – il y a très peu de détails sur la nature des traitements. Ainsi, il est difficile de vérifier l’exactitude du récit. Dans le communiqué de presse annonçant sa dernière rechute, il est précisé qu’il est atteint d’un glioblastome multiforme. Mais, avait-il ce type de tumeur il y a 20 ans ? Cette rechute n’a jamais été signalée sur son site web et ses fans ont été tenus dans le secret pendant près d’un an.
Toute interprétation est alors possible. Ainsi, on peut supposer qu’il aurait été atteint d’une tumeur de grade II, type astrocytome ou oligodentrogriome qui évolue en général sur une période assez longue en passant par le stade de tumeur anaplasique puis de glioblastome multiple. Sa survie effectivement exceptionnelle, suite aux traitements conventionnels qu’il n’a jamais refusés, surtout qu’il a cherché à bénéficier des derniers traitements les plus efficaces, serait alors indépendante du mode de vie particulier qu’il s’est imposé (cette survie, j’ose le dire, m’avait convaincu du bienfondé de son approche anticancer qui reprend des recommandations du WCFR). Le reste serait donc une histoire fabriquée pour entretenir le mythe sur l’efficacité d’un mode de vie savamment entretenu par la mécanique médiatique qu’il a mis en place pour vendre ses livres.
Puis le drame est arrivé avec cette évolution vers le glioblastome multiforme bouleversant le scénario si bien organisé. Dans un premier temps, il tente d’échapper au destin qui l’attend, se soigne en secret en espérant que son traitement complémentaire lui permettra encore une fois d’éviter la catastrophe. Mais l’échec des traitements s’annonce quand même inévitable. Comment faire face à cette nouvelle situation qui sera interprétée comme le démenti absolu sur l’efficacité de ses méthodes anticancer ? Alors il sort son dernier livre testamentaire « On peut se dire au revoir plusieurs fois », surtout destiné à montrer que ses prescriptions sont toujours utiles et que son cas est exceptionnel (un cas clinique comme il le présente). C’est d’ailleurs bien signalé sur son site web dans un article de dernier hommage du webmestre qui précise la raison fondamentale de la sortie de ce livre ; « pour s’assurer que sa rechute n’entamera pas la crédibilité de la méthode anticancer ». Cela n’enlève en rien aux valeurs humaines de cet homme confronté à son destin tragique, sa force de caractère hors du commun pour résister jusqu’au dernier moment au cancer et défendre son œuvre ; Une attitude qui a déclenché l’admiration des lecteurs de son dernier livre, l’un des livres les plus émouvants que j’ai lus jusqu’à ce jour.
Reste maintenant à connaitre comment son approche sera conservée après sa disparition, qui prendra la succession et dans quel sens elle va évoluer. Comme son site est ouvert à tous les discours pseudoscientifiques sans qu’il n’y ait jamais eu de réaction de sa part ni des webmasters successifs (ce qui aurait pu contrarier sa clientèle…), on imagine qu’il ne manque pas de candidats pour phagocyter sa notoriété ; une aubaine pour vendre leur camelote. Il est important de savoir que son approche sur les traitements complémentaires du cancer n’a pas été approuvée par le WCFR qui l’a signalé dans un communiqué de presse repris en France par les réseaux NACRE (ce qui n’est pas signalé dans sa bibliographie parue dans Wikipédia).
J’aimerai connaitre l’avis d’autres personnes bien informées sur les tumeurs cérébrales, et pourquoi pas de spécialistes, quant à cette possible interprétation de ma part sur le cancer de cette personnalité, bien que l’on dispose de peu de données exploitables. Existe t’il des cas similaires dans la littérature scientifique ?
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