Bonjour
Cela fait quelques mois qu'on s'agite un peu et même beaucoup autour de la question de la diminution des quantités d'aérosols et de l'effet que ça a sur le réchauffement.
En fait, on sait bien depuis longtemps que la diminution des quantités d'aérosols soufrés a pour conséquence un réchauffement supplémentaire. J'ai même abordé la question sur futura dans une discussion sur le réalisme de la SSP 8.5.
La question est de savoir combien ça fait en terme de forçage positif (moins de forçage négatif des aérosols = une augmentation du forçage positif total) et ça c'est pas simple parce que l'effet max des aérosols se fait par l'intermédiaire de leur influence sur les gouttes des nuages et que ça devient extrêmement complexe parce que ça dépend énormément des conditions et que c'est donc extrêmement variable
La nouvelle réglementation sur les transports maritimes interdit l'usage du fuel lourd si sa teneur en soufre dépasse 0.5%, elle est entrée en vigueur le 1er mars 2020 depuis, il y a eu une diminution très nette des émissions .
En même temps, on observe une augmentation de la quantité de rayonnement solaire absorbé et un déséquilibre grandissant du bilan radiatif de la planète.
Il est tentant de faire le lien , pour Hansen, ça ne fait pas de doute, c'est la diminution des émissions qui est responsable de ce déséquilibre et du réchauffement à en attendre pour d'autres ce n'est pas évident et ils chiffrent la contribution possible de cette nouvelle norme à qq centièmes de degré dans le pic de réchauffement de 2023 (quasi 0.2°C d'un coup)
Bien vu parce que si le pic de 2023 est dû à cette mesure de restriction des émissions de SO2 , alors , on a certainement sousestimé l'effet des aérosols ce qui signifie que pour avoir le meme réchauffement il faut que l'effet des GES ait été beaucoup plus fort et donc la sensibilité du climat est forte, plus forte que les quelques 3°C pour un doublement du CO2, voisine peut être des valeurs maxi des modèles de CMIP6, cad 5 à 6 °CEt que si j'ai compris en survolant avec un phone, on est mal, enfin, encore plus que prévu...
mais notes bien que ça ne colle pas avec les données paléoclimatologiques d'où la tentative de Hansen de revoir la question paléo
Remaquez que si le pic n'est pas dû à cette diminution des aérosols ou seulement en partie, ça peut signifier qu'il y a une rétroaction positive sousestimée qq part qui se met en route et ça n'arrange pas les choses On peut encore pour le moment dire que 2023 n'est pas totalement hors des prévisions si on tient compte d'El Nino, de la diminution des aérosols sahariens, de l'injection de vapeur d'eau dans la stratosphère par le Hunga Tonga mais c'est un peu limite. D'où l'année critique que sera 2024: si l'accélération se confirme alors on n'est pas très bien.
A titre d'illustration: l'évolution journalière de la température moyenne de l'Atlantique Nord en surface. Le 19 mai 2024, la temp moyenne étairt de 21°8, la moyenne 1982-2011 est de 20)7, la moyenne plus 2 sigmas est de 21.1°C
Y a qq chose qui se passe là dedans
L'idée que les aérosols sont en cause est très tentante
La courbe bistre, c'est 2023, noire c'est 2024
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