Chantier de fouille archéologique pour bénévole
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Chantier de fouille archéologique pour bénévole



  1. #1
    inviteeca7e222

    Chantier de fouille archéologique pour bénévole


    ------

    Le chantier de fouille archéologique de la ******* accueille des bénévoles du 1er juin jusque fin septembre.
    Nous recherchons des bénévoles serieux et motivés, en particulier des étudiants en archéologie. Chaque bénévole sera formé aux techniques de fouilles archéologiques (Fouille, topographie, archéologie funéraire, archéologie du bâti...), au post-fouille (Nettoyage et analyse de matériel, dessin...) et participera activement à la vie de chantier.
    Possibilité de stage.
    Repas du midi pris en charge, pas de logement possible.

    Pour plus de renseignements
    *******

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    Dernière modification par Lokelani ; 19/05/2010 à 23h07. Motif: Informations supprimées à la demande du posteur

  2. #2
    seb1976

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Chers amis étudiants passez votre chemin, pas de logement possible et bien pas de stagiaires!
    Il y a un grand nombre de chantiers pour bénévoles (liste consultable ici: http://www.culture.gouv.fr/culture/fouilles/) pas besoin en plus d'être obligé de payer pour travailler! Ces méthodes ne sont plus admissibles, pas besoin de faire miroiter une éventuelle formation, les plus expérimentés savent très bien que c'est exactement la même chose partout.

    Boycott des chantiers sans logement, sans prise en charge des repas, ou encore ceux où il faut payer (à part pour l'assurance bien sûr)

  3. #3
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Je suis d'accord qu'il n'est pas normal de devoir payer pour se loger lorsque l'on est bénévole sur un chantier de fouilles programmées, cela dit, ce type de chantier peut aussi convenir à des gens vivant dans la région, donc ce n'est pas à boycotter totalement pour autant.

  4. #4
    inviteeca7e222

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Le chantier est ouvert depuis maintenant 12 ans et le manque de logement n'a jamais empéché les bénévoles de venir chaque année en masse. On ne cherche pas de stagiaire spécialement c'est seulement un service que l'on offre aux étudiants qui le souhaitent et la plupart prèfère acquérir une experience sur le terrain sans forcémént que cela soit validé comme stage.
    Et premiérement je préfère franchement un bénévole qui vient découvrir les fouilles archéologiques même une journée et qui reste deux mois car il veut en découvrir plus qu'un étudiant qui cherche un stage pour avoir un stage et qui au final fait ses 3 semaines en décomptant les jours, sans réellement vivre l'experience.
    Secondement l'appel au boycott d'un chantier-école est je ne pense pas professionnel du tout surtout pour un métier qui s'apprend en grande partie sur le terrain et en accumulant des expériences variées.
    Un personne motivée l'est jusqu'au bout, elle se donne les moyens et ne juge pas un chantier à la qualité de la literie ou de la cuisine.
    Mais c'est mon point de vue.

    Rémi : ex-bénévole

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Secondement l'appel au boycott d'un chantier-école est je ne pense pas professionnel du tout surtout pour un métier qui s'apprend en grande partie sur le terrain et en accumulant des expériences variées.
    Tout à fait d'accord concernant le boycott et sur le fait que c'est un métier qui demande des expériences multiples, sur le terrain.

    Un personne motivée l'est jusqu'au bout, elle se donne les moyens et ne juge pas un chantier à la qualité de la literie ou de la cuisine.
    Mais c'est mon point de vue.
    Là je suis plus mitigée.
    Je pense qu'offir aux stagiaires ou bénévoles un minimum de confort de vie est indispensable.
    Pourquoi ? ces gens viennent bénévolement. Pour apprendre certes, mais bénévolement. Alors oui il faut être motivé et désireux d'apprendre, mais le travail que fournissent ces personnes rend aussi bien service, et donner des conditions décentes de logement ou de restauration est indispensable.
    Evidemment il y aura toujours des gens qui viendront, et je vous le souhaite, pour le bon avancement de votre chantier.
    Mais une équipe motivée, soudée et en forme dépend également de ses conditions de vie. Et cela fonctionne aussi dans le milieu professionnel ! lorsque les conditions sont convenables et respectueuses des salariés, la qualité du travail s'en voit améliorée, j'en suis certaine.

    J'ai vu trop de chantiers de bénévoles (ou même pros) sur lesquels les fouilleurs étaient considérés comme de la viande à fouiller et à laver les tessons (attention, je ne dis pas que c'est le cas de votre chantier). Je pense que Seb1976 a aussi constaté cela et il est normal de réagir. Apprendre oui, être exploités et se contenter de peu, je ne pense pas : mais ça, chacun voit midi à sa porte.

  7. #6
    inviteeca7e222

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Comme confort (alimentaire bien sur), je préciserais donc que les repas sont pris dans un bâtiment du XVIè siècle et les menus sont établis en commun. Et le travail des bénévoles ne dépasse jamais 6h par jour, il est adapté au temps (météorologique bien sur) et des pauses sont aménagés tout au long de la journée. On préfère ménager tout le monde.
    Voilà pour l'information

  8. #7
    seb1976

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    On ne cherche pas de stagiaire spécialement c'est seulement un service que l'on offre aux étudiants qui le souhaitent et la plupart prèfère acquérir une experience sur le terrain sans forcémént que cela soit validé comme stage.
    Permettez-moi de sourir devant un ton aussi péremptoire, le fouilleur vient travailler gratuitement sur ce chantier et en plus vous osez prétendre que vous lui rendez service? Vous n'avez besoin de personne? Alors pourquoi venez-vous faire votre réclame ici? Mais dites-donc vous ne vous moqueriez pas de vos fouilleurs par hasard?

    Secondement l'appel au boycott d'un chantier-école est je ne pense pas professionnel du tout surtout pour un métier qui s'apprend en grande partie sur le terrain et en accumulant des expériences variées.
    Un personne motivée l'est jusqu'au bout, elle se donne les moyens et ne juge pas un chantier à la qualité de la literie ou de la cuisine.
    Mais c'est mon point de vue.
    Là c'est vraiment n'importe quoi, c'est tout simplement un manque de respect vis-à-vis de personnes qui viennent trimer sur vos chantiers. Je ne demande pas que les fouilleurs soient logés dans un 5 étoiles mais tout de même, sélectionner vos fouilleurs sur des critères financiers - parce que c'est de cela qu'il s'agit ici- m'est particulièrement odieux.

    Moi non plus je ne suis plus bénévole mais je respecte au moins les fouilleurs qui viennent travailler gratuitement, se décarcasser pour qu'ils ne soient pas obligés de payer de leur poche leur hébergement ou leurs repas est vraiment le minimum. Mais peut-être trouvez-vous cela non professionnel, tant pis! Je trouve que vous vous moquez bien de votre main d'oeuvre et croyez-moi, je ne vais pas vous faire de publicité.

  9. #8
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Bonsoir,

    Vous cherchez des bénévoles ?

    Je suis tout à fait disposé à bosser gratuitement pour vous, sachant que j'ai environ 13 mois d'expérience sur le terrain dont 4 en préventif (CDD). Et ce au prix de quelques modiques conditions, vous verrez que vous gagnez au change :

    - Je veux être logé.
    - Je veux être nourri (matin, midi et soir).
    - Je veux qu'on me rembourse mes frais de déplacement (aller/retour en train).
    - Je vous préviens que je suis actuellement en recherche d'emploi, et qu'évidemment si je suis embauché en CDD quelque part, je quitterai le chantier. Je m'engage de mon côté à vous en prévenir le plus rapidement possible.

    La moindre des choses si je bosse gratuitement pour quelqu'un, c'est qu'au moins je n'aie pas de frais...

    Si vous êtes intéressé, vous pouvez me contacter par MP sur ce forum, je vous fournirai alors mon adresse mail ou mon numéro de téléphone.

    Cordialement.

  10. #9
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Suite à votre demande, je ne supprime pas ni ne ferme ce sujet Remiredbull, car je pense qu'il soulève un débat intéressant. Par contre, afin de préserver votre identité et de ne pas compromettre la bonne réalisation de votre opération de fouille programmée, j'ai supprimé le nom du chantier et le lien vers votre site internet.
    Pour la modération, Lokelani

  11. #10
    inviteeca7e222

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    @ Brisecous

    Ton profil est très interesssant, mais en fait nous sommes un chantier qui "n'as pas besoin de bénévoles", donc je ne te rends pas "service" parce qu'en fait je fait parler du chantier pour accueillir des bénévoles mais en fait c'est pour me moquer d'eux, si si c'est vrai je le reconnais !!! Je me moque de tout les bénévoles parce que franchement c'est la honte de travailler gratuitement !
    Et on ne dispose pas de logement pas parce qu'on ne peut pas loger les bénévoles mais seulement pour les séléctionner sur des critères sociaux, c'est quand même le minimum de nos jours on ne sait jamais sur qui on va tomber ! Et je dirais même pour aller plus loin que chaque bénévole qui se présente doit répondre aux critères de l'identité national si vous voyez ce que je veux dire.

    Je tiens à préciser que ce n'est que de l'humour.
    J'ai demandé en vain que cette discussion ferme car je prèfère ne pas avoir de pub que d'avoir à répondre à des accusations et a un boycott aussi ridicule que celà est.

    Bien a vous

    Au revoir !

  12. #11
    invite963637be

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Courage remiredbull, je te soutiens à100% continues à recruter et poursuit tes efforts.

    tu trouveras des bénévoles qui auront à coeur de fouiller sans se poser de questions métaphysiques, seulement avec l'envie de fouiller....Et l'humour conserve !

    Pour ses détracteurs : L'hébergement n'est pas toujours possible, il faut également prendre en compte le peu de moyens de certaines fouilles programmées.

    L'organisation et la mise en place de tel chantiers est un travail très important, pris sur les périodes de congés la plupart du temps (en tout cas quand le responsable est bénévole).

    J'avoue ne pas trop comprendre la virulence des attaques : si pas d'hébergement, eh bien peuvent venir ceux qui peuvent être hébergés sur place, dans la famille, chez des amis ...et les "locaux", je ne vois pas bien où se situe le problème...Il reste tous les autres chantiers disponible en France, et ils sont très nombreux.

    De là à lancer une lutte des classe ou à voir de méchants Ténardiers, exploitants les gentils étudiants/ bénévoles, il y a quand même un pas qu'il ne faut pas franchir.

    J'aimerais également qu'on distingue bien le bénévole de l'étudiant qui vient sur le chantier pour satisfaire un stage obligatoire.

    Quand un étudiant en informatique, ou tout autre discipline doit faire un stage en entreprise, vous croyez que l'hébergement est assuré ? qu'il est payé, nourri logé blanchi ?

    Quand à un bénévole, par définition même si il n'est pas content, eh bien il ne vient pas ou bien il s'en va, rien ne le force, et c'est bien celà qui est si sympa !

    il faut atterrir un peu et retrouver son calme.

    Signé

    Eric
    Un bénévole qui organise et qui a organisé des chantiers SANS hébergement, avec des bénévoles et des étudiants exploités jusqu'au dernier souffle, dans des conditions de travails terribles (eh oui il fait chaud en été, et froid en hiver).......mais qui sont tous enchantés de leur expérience.

  13. #12
    invite963637be

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Citation Envoyé par Brisecous Voir le message
    La moindre des choses si je bosse gratuitement pour quelqu'un, c'est qu'au moins je n'aie pas de frais...
    Brisacous, je suis souvent en phase avec toi mais pas sur ce point

    le vrai débat à lancer est le suivant :

    quel est l'objectif d'une fouille programmée ?
    ? but scientifique, offrir des places de stage à des étudiants, offir la possilité de fouiller à des bénévoles, permettre aux responsables pervers de s'acharner sur les pauvres étudiants exploités ?

    Dans l'histoire, qui a besoin de qui ? le responsable de fouille pour mener à bien son chantier ? les fouilleurs de responsables acceptant de les acceuillir sur leur chantier ? les étudiants de places pour satisfaire leur obligation de stage à tout prix

    Est il anormal / humiliant / débile de travailler (fouiller) pendant ses périodes de congé, gratuitement , voir même avec des frais ? Un bénévole est il un individu normal ou bien doit il être considéré comme phychologiquement attaqué ?

    Un étudiant en stage doit il être considéré comme un bénévole ?

    Peut-on enviseager -sans ce faire flinguer- qu'un étudiant en archéo puisse avoir des frais pour couvrir ses stages ? comme dans toutes les autres disciplines universitaires.

    voilà une liste non exhaustive de points pour lancer un vrai débat... celà nous changera des ours en silex et autre femmes gravides

  14. #13
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Moi je trouve ce débat très intéressant, et encore une fois selon moi ça ne peut pas être tout noir ou tout blanc.
    Désolée remiredbull si je n'ai pas fermé, mais voilà pourquoi, ça permet aussi d'échanger des idées, et le principal c'est que votre identité et celle du chantier soient préservées.

    si pas d'hébergement, eh bien peuvent venir ceux qui peuvent être hébergés sur place, dans la famille, chez des amis ...et les "locaux", je ne vois pas bien où se situe le problème...Il reste tous les autres chantiers disponible en France, et ils sont très nombreux.
    Oui je suis tout à fait d'accord avec cela, c'est pour quoi effectivement un boycott est ridicule dans le sens où il pénaliserait le RO, les fouilleurs, et la science tout simplement.

    J'aimerais également qu'on distingue bien le bénévole de l'étudiant qui vient sur le chantier pour satisfaire un stage obligatoire.
    Là par contre mon avis diffère du votre. Il existe, je ne le nie pas, des étudiants qui viennent sur les programmées juste histoire de boucler leur stage point barre, avec toute l'attitude la plus hautaine et désinvolte qu'il soit, c'est vrai. Mais pas seulement, et parfois, bien au contraire, l'étudiant se distingue par une certaine volonté de professionalisme et de prises de responsabilités (à priori c'est de sa carrière dont il est question). Pour prendre mon exemple, j'étais bien moins sérieuse lors de mes premières programmées alors que je n'étais pas encore étudiante en archéologie, que lors de mes stages professionnels, sur programmées ou en préventif, dans le cadre de mon cursus universitaire.

    Peut-on enviseager -sans ce faire flinguer- qu'un étudiant en archéo puisse avoir des frais pour couvrir ses stages ? comme dans toutes les autres disciplines universitaires.
    Ce n'est pas parce que c'est monnaie courante dans les autres domaines qu'il faut tout accepter.
    J'ai bien conscience du manque de moyens, mais il faut aussi se battre un peu pour ses fouilleurs. Ce n'est pas question de rémunération ou autre, mais d'égalité et d'échange.
    Quand on parle de qui a besoin de qui ou de quoi sur une programmée, il est évident que les étudiants ou bénévoles (que je ne distingue pas l'un de l'autre) ont besoin d'une formation, doivent aussi se contenter de ce qu'ils ont et vivre un peu à la dure (parce que si ils en font leur métier ce sera pire), mais il est indéniable aussi que sans eux le chantier est fortement compromis ! venir passer ses vacances sur un chantier alors qu'on pourrait faire un job d'été et gagner des sous, ça nous parait normal peut-être à nous archéos, mais c'est pas l'avis de tout le monde et ce n'est pas répréhensible. Et certains n'ont pas les moyens de se payer un logement pendant deux ou trois semaines, plus leur nourriture. C'est un budget qui fait partie de celui de l'opération. Après c'est aussi une question de gestion.

  15. #14
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Débat intéressant qui je l'espère ne va pas dégénérer en pugilat

    Preo45, je considère que souvent, les responsables de chantiers programmés inversent les rôles. Nous sommes souvent, en programmé, dans une espèce de pensée pervertie où le responsable se justifie de tout en annonçant haut et fort : "Je vous rends service en vous acceptant sur mon chantier, vous ne vous rendez pas compte de la chance insigne que cela représente pour vous..." Le plus souvent, les personnes qui nous tiennent ce discours sont aussi celles qui nous traitent avec le plus de désinvolture.

    J'ai une certaine expérience des chantiers programmés. Certes moins importante que d'autres car je suis encore un petit jeune. J'ai néanmoins pu remarquer que très souvent la considération d'un point de vue matériel est suivie d'une considération d'un point de vue intellectuel. Ceux qui vous hébergent, qui vous nourrissent correctement, qui prennent soin de vous, sont aussi ceux qui vous demandent votre avis, qui vous proposent des activités variées, qui évitent de vous faire décaper à la truelle 100 m² de stérile en 1 mois, qui vous placent dans une démarche intellectuelle vis-à-vis de la fouille.

    Je considère comme un manque de respect du fouilleur de ne pas le loger et le nourrir. D'abord parce que c'est en effet faire une sélection financière (ceux qui n'ont pas les moyens sont exclus), ensuite parce que ça empêche les apprentis archéologues de voir du pays (le logement coûte cher) et je pense qu'il est important d'être mobile dans notre discipline et de voir des choses différentes.

    On aborde souvent la question des moyens, soi-disant que les responsables n'ont pas les moyens de fouiller. Je commencerai en disant que pour moi, si l'on ne peut pas proposer un accueil digne à ses bénévoles, on ne fouille pas. Si l'on n'a pas les moyens, on ne fouille pas. Ensuite, j'ai eu des discussions très intéressants avec un responsable de fouilles programmées qui lui allait jusqu'à rémunérer les gens qui travaillent pour lui plutôt que de les engager en bénévolat, et qui considérait cela comme normal. Ce qu'il me disait, c'est que les questions de financement c'est du flan et que quand on se donne les moyens de, on trouve les sous nécessaires à la bonne gestion d'un chantier. C'est avant tout une question de volonté du chef de chantier ! Sans aller jusqu'à rémunérer ses bénévoles, débloquer 1000 ou 2000 € pour proposer à ceux qui viennent de loin un logement et des repas corrects est quand même un grand minimum.

    Vous compariez du bénévolat à un stage Preo45. Je ne suis pas d'accord. Faire du bénévolat sur un site archéologique n'a rien d'un stage. De même que je considère que les stages en milieu professionnel où le stagiaire passe son temps à préparer le café ne sont pas honnêtes, de même je considère qu'il ne faut pas tout confondre. Un stage, on vient pour apprendre. On reçoit une formation. Sur la plupart des stages que j'ai réalisé, j'ai certes été traité correctement. Mais j'ai appris sur le tas. On m'autorisait, en somme, à utiliser les outils. Quand j'ai demandé à apprendre le dessin céramique durant une après-midi, on m'a envoyé bouler. Quand j'ai voulu apprendre à remplir une fiche d'US, on m'a envoyé bouler. Chaque fois que j'ai voulu me perfectionner, comprendre, apprendre quelque chose un peu plus en détails, on m'a envoyé bouler. Pas le temps, il faut de la rentabilité !

    Résultat ? J'ai des lacunes dans ma formation. Je ne considère pas qu'on puisse considérer ça comme un stage. Un stage, c'est un apprentissage du métier en entreprise. Ca concernerait aussi bien la post-fouille que l'utilisation des outils, le dessin du mobilier et la rédaction du rapport. Le problème, c'est que le responsable de chantier prend souvent du bénévole ce qui l'arrange (c'est à dire la main d'oeuvre corvéable à merci) mais ne propose en échange rien d'autre que... De travailler gratuitement sur son chantier.

    C'est certes "bien" et une opportunité pour beaucoup que d'avoir accès aux fouilles. Mais je pense que le minimum de respect qu'on doit au bénévole c'est de ne pas inverser les rôles et de ne pas se gargariser comme certains le font d'offrir aux bénévoles la possibilité de travailler sur un chantier. Certains refusent d'admettre qu'ils ont besoin des bénévoles mais que le contraire n'est pas forcément vrai : Il y a d'autres chantiers en France.

    Au final, on en vient à une césure. D'un côté les fouilleurs plus expérimentés comme moi, en voie de professionnalisation ou pas, vont chercher à faire du bénévolat dans des conditions plus honnêtes : Je veux bien bosser gratuitement, mais pas question pour moi de louer 150 € de camping et de payer 300 € de repas. Bah oui, je suis pas riche, alors si offrir mes compétences, ma sueur et mon temps me coûte de l'argent, c'est plus gérable. Je veux bien donner de ma sueur sans la ménager, mais je veux pouvoir en échange avoir un réel apprentissage et combler mes lacunes.

    Au final, je suppose que les chantiers ne proposant ni hébergement ni repas récupèrent tous les bénévoles innocents dont c'est la première fouille. Ils sont certes moins compétents, on leur fait d'ailleurs parfois faire toutes les tâches ingrates, voire parfois on les engueule de faire des erreurs (alors que c'est normal !), mais ma foi ils ne se plaignent pas, vu qu'ils ne connaissent rien d'autre.

    C'est ainsi que j'ai supporté Tautavel lors de mon second chantier, parce que je croyais que c'était la "norme". J'ai exécré la manière dont on nous traitait. Ce serait à refaire, je ne me gênerais pas pour le dire quitte à me "griller" sur ce chantier. Je considère qu'il y a un minimum de respect à avoir envers le fouilleur bénévole, et ça passe souvent par lui assurer des conditions de vie décentes qui lui permettent au moins d'amortir ses frais. Surtout quand on voit que ce ne sont pas forcément les chantiers les plus pauvres qui traitent le plus mal leurs fouilleurs et les plus riches qui les traitent le mieux.

    Pour finir je pense que parler de "stage" pour du bénévolat archéologique est une hérésie. Être stagiaire auprès d'un chercheur du CNRS c'est participer et aider à toutes les étapes de recherche, du montage d'un projet, de l'analyse des questions qui se posent, jusqu'à la fouille, la post-fouille et la rédaction du rapport, voire l'intégration des données dans un cadre plus vaste. Être stagiaire dans un service d'archéologie préventive, c'est participer à la vie du service. Être bénévole dans un chantier de fouilles n'a absolument pas la même valeur sur un CV qu'un stage sus-nommé. Alors il ne faut pas tout confondre et rester humble vis-à-vis de ses fouilleurs.

    Je rajouterai que j'ai dans ma vie de fouilleur rencontré plus de bonnes personnes que de mauvaises, on parle plus souvent du négatif mais il ne faut pas pour autant en oublier le positif. Ce qui ne m'empêche pas de me hérisser à l'encontre de ceux qui, pour moi, ne respectent pas les règles de bienséance.

    Si l'on boycottait les chantiers de fouilles ne fournissant pas un minimum de considération au bénévole (gîte et couvert), au final cela ne ferait pas vraiment de mal à l'archéologie. Le site ne sera pas rasé par absence de fouilleurs . Par contre cela inciterait peut-être les chefs de chantier à proposer de meilleures conditions d'accueil à leurs bénévoles. Pour moi un chef de chantier ne peut pas avoir les avantages et refuser les inconvénients, ce n'est pas honnête. Offrir des conditions décentes, c'est se mettre à la place du bénévole, admettre qu'on a besoin de lui et le considérer comme partie intégrante de l'équipe ; c'est le respecter et le prendre en compte. Plus qu'un point de vue financier, c'est aussi un point de vue moral.

    Pour finir, si je ne suis pas nourri-logé, je ne fouille pas. Chacun prend ensuite ses responsabilités, chef de chantier comme bénévole. Mais je trouve ça triste que la "chair à fouiller" pour reprendre l'expression ci-dessus soit désespérée (ou surtout ignorante des us et coutumes de l'archéologie) au point d'accepter n'importe quoi. On ne doit pas tout accepter au prétexte que c'est pour la gloire de la science !

    (oulah, pavé pavé, j'avais des choses à dire ^^)

  16. #15
    kinette

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Bonjour,
    Je trouve ce débat intéressant car j'ai vu des questions similaires émerger dans le domaine de la conservation/biologie.
    En France beaucoup d'associations tournent avec des bénévoles, qui s'investissent au long de l'année mais aussi sur des stages. La recherche elle-même fonctionne beaucoup avec des stagiaires, très très rarement payés et nourris (il me semble qu'il y a eu une volonté de changement de la loi mais qu'elle est facilement contournée en plaçant les stages dans un cadre de formation compris dans les études).

    Je ne sais pas si c'est à considérer comme honteux: c'est un état de fait lié au manque de moyens. Ceci continue à fonctionner car le bénévolat fait pas mal partie de notre culture. Si je compare à mon expérience en Allemagne, je vois un certain contraste: là-bas, on considère facilement que "tout travail mérite salaire". Même un intervenant donnant une conférence sur un sujet qui le passionne est le plus souvent dédommagé (par exemple une boîte circule en fin de conférence où chacun met ce qu'il veut pour l'intervenant).
    Au final, mon impression était qu'on avait peu de personnes sur le terrain si ce n'est des professionnels, et les associations (du moins dans ma région) naturalistes étaient très vieillissantes... ils ont par contre pas mal d'actifs dans les associations genre "Greenpeace", mais ce sont des activités bien différentes...

    Au final, je me dis qu'on peut très bien avoir une coexistence du bénévolat et d'activités rémunérées, le tout est d'avoir un bon équilibre et que les rémunérations s'il y en a soient juste, sans non plus considérer que le bénévolat soit une exploitation honteuse. J'ai un ami qui a fait un été des fouilles sur un site gallo-romain. Il a fait ça par curiosité et pour l'ambiance, pas pour devenir archéologue (il a son boulot, qui n'a rien à voir avec). Je n'ai pas l'impression qu'au final il se soit senti "exploité".

    Bien cordialement,
    K
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  17. #16
    myoper
    Modérateur

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Outre que personne n'est obligé d'aller sur ce chantier, les bénévoles qui y sont libèrent autant de places hébergées sur d'autres chantiers.

  18. #17
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Ca ne me gêne pas d'être bénévole. Ce qui me gêne un peu c'est le fait de ne pas penser aux fouilleurs en fait. Le fait de se dire : "Je vais avoir des fouilleurs de toute façon, donc pas besoin de leur trouver un logement ou de les nourrir, ils se démerdent". Si la personne ne trouvait personne, probablement qu'elle "se forcerait" à proposer quelque chose de plus attractif, non ?

    Ce qui me dérange c'est ce manque de volonté parce qu'au final peu importe de s'en préoccuper tant qu'on a des gens qui viennent. Ne le faire que contraint et forcé pour certains, je trouve que ça n'est pas considérer les bénévoles à leur juste valeur.

    Être bénévole, oui. Mais quand on est bénévole, tout en étant sérieux, il devrait être normal de pouvoir s'intéresser aux choses, se lever 5 minutes pour aller voir comment ça se passe sur le secteur d'à côté, de vouloir apprendre diverses choses, de demander des explications... Tout cela, le fait de ne pas "pousser" à l'excès ses bénévoles par pure volonté de rentabiliser, de prendre le temps de leur expliquer, de leur faire visiter le chantier, de leur faire des petits cours sur le mobilier de temps en temps, de les faire participer à la réflexion sur le site... C'est ça le plus important.

    La difficulté est qu'il est très difficile de considérer tout ça tant qu'on n'est pas sur le chantier. On ne peut pas savoir à l'avance si le chef de chantier est disponible, pédagogue, ou s'il considère juste le fouilleur comme une machine à fouiller bon marché. Il est difficile de savoir si le responsable du chantier ne loge pas et ne nourrit pas ses bénévoles parce qu'il n'en a vraiment pas les moyens, ou juste parce qu'il ne se les est pas donnés, parce qu'il s'en fout de proposer les meilleures conditions de vie possible à ses fouilleurs pour que tout le monde passe un agréable séjour.

    Finalement, les conditions d'hébergement sont relativement représentatives de la manière qu'on a d'appréhender le bénévolat. Quelqu'un qui loge et nourrit ses bénévoles s'en préoccupe un minimum. Pour quelqu'un qui ne les loge ni les nourrit, difficile à dire. Je reste persuadé que la plupart du temps au-delà de la question des moyens c'est avant tout une question de volonté. Et là ça me pose sincèrement problème.

    Non le bénévolat n'est pas une exploitation honteuse et on peut cumuler les deux. Je suis en recherche d'un CDD mais vu que je ne trouve pas pour l'instant, je pense que je vais chercher un chantier programmé. Néanmoins, quand le responsable refuse un minimum de réciprocité, d'échanges, et se place inconsciemment sur un piédestal pour regarder ses bénévoles de haut, là pour moi il y a bien une forme d'exploitation : C'est de l'abus de faiblesse envers des gens prêts à trop accepter pour pouvoir fouiller.

  19. #18
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Non mais on dit pas qu'être bénévole c'est être exploité attention !
    On demande pas non plus une rémunération pour les bénévoles. C'est juste qu'il y a un minimum de prise en charge à faire, et pour moi les repas et l'hébergement ce n'est pas rien, quand on fait venir des gens de toute la France, si passionnés soient-ils, pour travailler dehors toute la journée pendant plusieurs semaines. C'est encore une fois un apprentissage mais aussi un travail qui dépanne bien les responsables. Tout le monde doit y trouver son compte, ça s'appelle le partage, mais je vis certainement dans un monde de bisounours

    Myoper, tu perds pas le nord, c'est bien, et c'est pas faux en plus !

  20. #19
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    C'est ça Brisecous, gestion, volonté, un soupçon d'humanité et de logique !

  21. #20
    kinette

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Citation Envoyé par Brisecous Voir le message
    La difficulté est qu'il est très difficile de considérer tout ça tant qu'on n'est pas sur le chantier. On ne peut pas savoir à l'avance si le chef de chantier est disponible, pédagogue, ou s'il considère juste le fouilleur comme une machine à fouiller bon marché. Il est difficile de savoir si le responsable du chantier ne loge pas et ne nourrit pas ses bénévoles parce qu'il n'en a vraiment pas les moyens, ou juste parce qu'il ne se les est pas donnés, parce qu'il s'en fout de proposer les meilleures conditions de vie possible à ses fouilleurs pour que tout le monde passe un agréable séjour.
    Bonjour,
    Je suis entièrement d'accord sur le fait qu'il est difficile de juger sans avoir vu sur place
    Ceci dit il me semble que les réputations des chantiers circulent assez bien: quelqu'un qui veut savoir comment les fouilleurs sont traitées n'aura probablement pas tant de mal à s'en rendre compte en interrogeant une autre personne qui a l'expérience de ces fouilles.

    Je pense aussi qu'il peut être exagéré de considérer que les responsables de fouille doivent obligatoirement faire une formation, avec des cours, plein d'explications... il me semble qu'il y a une bonne diversité de démarches personnelles qui amènent à faire des fouilles. Certaines personnes ont envie de se rendre utile, de passer du temps avec d'autres personnes... elle sont intéressées par "voir comment ça se passe", par les aspects pratiques, mais n'ont pas l'intérêt à suivre des choses trop compliquées. De même les personnes qui viennent donner un coup de main sur un chantier de restauration d'une réserve n'ont pas nécessairement envie d'avoir des heures de cours sur l'écologie du lieu. Ceci n'empêche pas de les considérer bien et d'instaurer une relation humaine, une ambiance conviviale (avec pas nécessairement de dédommagement).

    Ce qui me semble plus problématique est de faire passer pour "formation" des choses qui n'en seraient pas, ou de mépriser des demandes d'explications, de formation...

    Bref, qu'il y ait différents types d'offres ou de demandes est une richesse, rassemble des personnes qui ont un intérêt commun pour l'archéologie, mais pas nécessairement au même niveau. L'important est que chacun comprenne bien ce que l'autre attend et a à offrir.

    Bien cordialement,
    K
    PS: le chantier où les gens sont sous tente et cuisinent ensemble peut être très apprécié par exemple si les responsables prennent du temps avec les fouilleurs et s'ils organisent par exemple une grande fondue en fin de chantier, et donnent ensuite personnellement à chacun des nouvelles des résultats de fouille, des publications, etc... A côté de ça un chantier avec nourriture et hébergement peut être désagréable si les responsables ont tendance à "commander", prennent les gens de haut et ne font que passer surveiller les opérations...
    Dernière modification par kinette ; 20/05/2010 à 13h46.
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  22. #21
    invite963637be

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Je suis un peu géné par l'amalgane Etudiant en stage vs Bénévole.

    Brisecous, je dis la même chose que vous : les deux situations sont à l'opposé : vous m'avez donc mal lu.

    L'étudiant n'a pas le choix : il DOIT trouver un stage et donc se met dans une position "de dépendance" vis à vis des responsables de chantiers et de l'offre globale de stage.

    Le bénévole n'a d'autre contrainte que sa bonne volonté et son envie (et le temps libre quant il travaille encore) et peut décider en toute indépendance, il n'a pas de cursus à boucler, ni de rapport de stage à remettre.

    Un étudiant rentre sur une fouille comme "acteur de type professionnel", il est "noté" et évalué par le responsable.

    Donc mélanger les deux ce n'est pas rationnel. Quand à l'exploitation des étudiants, il ne faut pas faire un procès d'intention vis à vis des responsables....Même si celà existe (Tautavel beurk...) il ne faut pas en faire une généralité. On n'est pas dans les mines de sel....Et les pauvre étudiants qui peinent sous le soleil ont peut être interet à réfléchir avant d'aller plus avant dans un métier de toutes les manière pénible et contraignant.
    Les fouilleur de préventives qui on passé l'hiver dehors en savent quelque chose....
    Donc pas de surprises non plus... ce n'est pas une colonie de vacance, un étudiant est censé apprendre queque chose ou tout au moins se faire une idée concrète de la réalité du terrain.

    Ceci dit, en archéo comme dans la vie il y a des inégalités, des responsables sympas d'autres imbuvables, votre futur chef sera peut être un sinistre crétin...c'est la vie.

    Sur un CV, un master avec 6 semaines d'expèrience de terrain qui postule à l'INRAP se fait bouler sans pitié. Il faut se donner les moyens, et c'est vrai tout le monde n'est pas logé (sans jeu de mots) à la même enseigne.

    Il faut considérer que faire du terrain, fonder et entretenir un réseau et des connaissances fait parti de votre cursus universitaire, au même titre que le reste de la formation théorique, et pour celà il y a ceux qui savent faire les efforts/ sacrifices et les autres...C'est la dure loi de la vie réelle (le monde des Bisounous est une utopie).

    Un étudiant choisi sa fac, sa formation et fait éventuellement des sacrifices. pourquoi ne le fait il pas pour ses stages de terrain (en archéo car ailleurs celà ne semble pas la règle) qui sont au moins aussi importants que les diplomes ?

    A coté de ces chantiers aux moyens limités mais aux potentiels de formation importants, vous pouvez aller sur les grands chantiers où tout est "offerts" au fouilleurs, avec 50 étudiants (voir 100) , et espérer apprendre quelque chose d'un stage de 3 semaines...il ne faut pas réver non plus...

    Un responsable bénévole ou un petit chantier ne peut pas espérer "lever" un financement du même niveau qu'un chercheur ou qu'un prof d'université, mais sera surement plus disponible et plus "zen" qu'un grand ponte blasé qui voit défiler des milliers de jeunes étudiant au cours de sa carrière...

    Si j'ai le choix de faire une programmée avec des moyens limités, et donc sans pouvoir offrir le gite, je le fait sans hésiter, et sans arrières pensées. Et ne me dites pas que je ne respecte pas les fouilleurs, je ne supporte pas cette allusion qui est tout à fait infondée et stupide. Vient qui veut bien venir et tant pis pour les autres.

    Les fouilleurs, étudiants et bénévoles qui se donnent les moyens de leurs ambitions, ou qui on la bonne fortune d'avoir un point de chute local sont bien content de participer et je ne vois pas ce qui me forcerais à culpabiliser. Boycotter ces chantiers est ridicule , dans la mesure où la démarche est de toute manière personnelle...

  23. #22
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Personnellement j'ai remarqué un rapport direct entre la volonté d'offrir des conditions de vie (logement/nourriture) les meilleures possibles et la volonté de traiter correctement ses bénévoles. Je ne dis pas que c'est une généralité, mais pour moi qui dit "pas d'hébergement/couvert" dit gros risque de tomber sur un chantier que je vais regretter, en plus de l'aspect financier qui joue un rôle non négligeable. Je ne dis pas que c'est une généralité, mais à part cas particulier où je connais la personne qui gère la fouille, jamais je n'irai bosser pour quelqu'un qui ne s'occupe pas de moi. Me trouver un emplacement de camping et me procurer de quoi tenir le choc sur le terrain (je parle des repas), je trouve que ce n'est pas trop demander. Ce qui ne veut pas dire que vous qui ne le faites pas Preo45 êtes un sale type (puisque si j'ai bien compris vous avez déjà géré des chantiers sans hébergement prévu), je me garderai de juger une situation que je ne connais pas.

    Pour ce qui est de l'étudiant en stage vs bénévole, j'avais bien compris votre point de vue. Pour moi les "stages" imposés par l'université NE SONT PAS des stages. Ce sont des expériences de terrain dans un cadre bénévole. Là encore, je pense qu'il ne faut pas tout confondre. Ce n'est pas parce que l'université impose à ses étudiants un minimum d'expérience de terrain et que pour faire bien elle appelle ça des stages, que c'en est. Les étudiants que vous prenez dans ce cadre ne sont pas pour autant des stagiaires, ils restent des bénévoles qui - à part chantier école spécifiquement conçu - sont là en tant que main-d'oeuvre non rémunérée.

    Pour ce qui est des sacrifices, oui en effet l'étudiant fait des sacrifices. Mais au bout d'un moment ça va bien, hein. Considérer que je ne serais pas assez motivé parce que je ne suis pas prêt à me couper un bras pour aller fouiller par exemple, vous voyez vite qu'on entre rapidement dans une vision "malsaine" des choses en parlant de sacrifice de l'étudiant. L'archéologie est une passion, pas un sacrifice !

    Au final je pense qu'on a des points de vue radicalement différents qui risquent de ne jamais s'accorder à ce sujet. L'important avant tout, c'est qu'on ait tous les deux en vue le respect mutuel et que ce respect passe par la considération du bénévole. L'important, c'est la réciprocité. Si vous compensez l'absence de logement et/ou de couvert par une plus grande présence, par plus de pédagogie, par des conseils,... Ma foi, vous aurez fait votre part du boulot et je dis juste "respect". Ce qui est malheureux, c'est qu'il y en a qui ne le font pas. Le couvert et l'hébergement, c'est tangible, c'est concret. C'est facile à appréhender avant la fouille. Donc je me base souvent sur ça.

    Pour finir, je viens d'envoyer un CV et une heure après j'ai une réponse. Je vais être nourri, logé, sur un site de la période qui m'intéresse et pour une durée qui me convient. Alors ma foi me concernant le choix est vite fait !

  24. #23
    myoper
    Modérateur

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Citation Envoyé par Brisecous Voir le message
    Personnellement [...], mais pour moi ...
    Oui, chacun "voit midi a sa porte", l'essentiel étant de ne pas imposer son avis, tout respectable qu'il soit, aux autres.

  25. #24
    inviteeca7e222

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Petite aparté, ce n'est pas le débat qui me dérange au contraire puisqu'il prend une meilleure tournure et qu'il devient constructif, mais ce que je ne voulais pas faire passer le chantier pour ce qu'il 'est pas.
    Merci pour les réponses plus constructives.

  26. #25
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    le monde des Bisounous est une utopie
    Nooooooooooon !!!
    J'ai fais les "sacrifices" qu'il a fallu, en tant que bénévole, stagiaire, salariée ... il n'a pas toujours été évident de trouver du travail, mais depuis plus d'un an ça s'enchaine sans soucis. Donc effectivement je pense que c'est ceux qui se battent qui y arrivent, qui n'ont pas peur de travailler l'hiver dans le froid, la neige, le gel, sous la pluie ... cependant je n'ai jamais accepté pour autant des conditions limites irrespectueuses pour les fouilleurs, en programmée comme en préventif, en stage comme dans la vie active (manque de prise en charge notamment) : j'ai choisi, et pourtant ça ne m'a jamais empêché d'être formée et de travailler régulièrement.
    Donc je pense qu'on peut être un tant soit peu difficile et y arriver et que en effet, bosser avec passion oui, mais à tout prix non.
    Cela dit je n'appellerai pas ça des sacrifices, car je n'ai rien sacrifié justement, jamais, et j'y suis arrivée quand même.
    Voilà pour l'exemple perso, qui m'aide bien je dois le dire à illustrer mes arguments.

    Par contre je ne pense pas que petit chantier veuille dire meilleure formation. En programmée c'est pas toujours évident, à moins de revenir sur le même chantier tous les ans, de se voir confier quelques responsabilités. Il y a des RO pour qui les fouilleurs servent uniquement à fouiller. Remplir une fiche US, faire du dessin, aider aux relevés topo, faire des photos : ces activités sont parfois inaccessibles.
    Bien que les objectifs d'un étudiant en stage et ceux d'un bénévole puissent être différent, ils doivent être a priori logés à la même enseigne au niveau des conditions (repas, hébergement).

    Pour en revenir à l'argumentaire de Kinette, elle n'a pas tort quand elle parle de réputation d'un chantier. De toute façon, au même titre qu'il existe une sorte de "liste noire" des fouilleurs, il existe une "liste noire" des chantiers. Après, les critères ne sont pas forcément les mêmes pour tout le monde et tout dépend de ce que chacun attend.

    Remiredbull, sans avoir à te justifier évidemment, tu peux participer si tu le souhaites. Ton chantier est un bon exemple, moi j'aimerai bien savoir pourquoi les conditions sont ainsi, manque de moyens ou choix délibéré ? ne t'inquiète pas, le nom de ton site est désormais masqué, parle sans crainte
    Dernière modification par Lokelani ; 20/05/2010 à 18h49.

  27. #26
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Je viens de trouver cet article :

    http://www.lagazettedemontpellier.fr...cees--816.html

    Le chantier de cet été est annulé faute de logement.
    Je vous laisse lire.
    Ce n'est pas exactement lié aux problématiques que nous évoquons dans notre débat mais ça s'en rapproche un peu quand même.
    La situation est dramatique pour les responsables, les bénévoles et pour la recherche. Car cette année la Drac refuse de loger les fouilleurs et aucune autre alternative n'est possible faute de moyens ou de campings complets. Du coup pas de demi-mesure. On ne laisse pas les gens se débrouiller tout seuls, on ferme carrément.
    Qu'en pensez-vous ?

  28. #27
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Concernant le lien et la question que vous soulevez Lokelani : Je trouve ça logique et normal de supprimer une fouille archéologique si on ne peut pas assurer des conditions d'accueil décentes à ses fouilleurs. A titre personnel j'inclus le logement dans ces conditions d'accueil.

    Pour moi les conditions d'accueil doivent faire partie du budget de fouilles tout comme l'achat du matériel nécessaire, les coûts de fonctionnement de la fouille et le paiement des analyses en post-fouille par exemple. On ne fait pas de fouilles si le manque de moyens menace la qualité scientifique de cette dernière (imaginons une fouille sans relevés fautes de moyens pour acheter des feuilles de papier millimétré !). De même pour moi on ne fouille pas si on ne peut pas loger et nourrir ses bénévoles. Après comme dans tout raisonnement de ce genre, il y a probablement des cas particuliers qui me feraient changer d'avis.

  29. #28
    Rome135

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Je vais de ce pas ajouter ma pierre à l'édifice concernant ce débat.

    Pour ce qui est des étudiants en stage vs bénévoles, je pense que la grande majorité des étudiants en archéologie font leur "stage" soit dans un chantier géré par leur université soit dans une fouille programmée, comme les bénévoles, mais avec une convention en plus.
    La nécessité d'exécuter un stage pour un étudiant ne doit pas, selon moi, occulter le fait qu'il agit en tant que bénévole.

    Je suis depuis 2 ans sur une fouille programmée. On y est bien nourris, bien logés et on a même droit à des dumpers. En demandant au responsable du chantier pourquoi tant de frais, notamment pour les engins de chantier, il m'a dit que pour lui, il fallait qu'un fouilleur soit efficace; donc qu'il mange bien, qu'il dorme bien et qu'il ne perde pas la motivation dans des efforts répétitifs et ennuyeux. Je suis sur qu'au bout de 5 semaines, une personne qui dort dans un lit douillé sera plus en forme qu'une personne qui dort sous une tente, sur un sol tout déformé.
    Si pour le RC, un bon logement et une bonne alimentation permettent de gagner du temps , alors banco, il sort gagnant de l'affaire.
    Ensuite on peut y ajouter une notion de respect, la notion du donnant-donnant que peut rechercher un bénévole. Travail non rémunéré contre logement et nourriture, il s'agit d'un deal équitable qui permet d'avoir une main d'oeuvre moins chère et plus motivées.

    Enfin quand je vois que des chantiers ne proposent pas d'hébergement et/ou pas de repas, je me dit qu'en traitement post-fouille, ça n'ira pas loin. Pour peu qu'il tombe sur un site recélant du mobilier métallique, je vois déjà les vestiges tombés en lambeaux dans une caisse abandonnée au fond d'un labo.

    L'archéologie est une science qui donne du temps, il faut faire les choses dans les formes et ne pas chercher à fouiller à tout prix.

  30. #29
    Brisecous

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    Ce que vous dites concernant la "rentabilité" d'un fouilleur en bonne condition est intéressant Rome135. Mais certains utiliseront probablement cet argument dans l'autre sens : Les fouilleurs qui mangent au resto et dorment à l'hôtel avec leurs propres sous sont tout aussi efficaces

    Question bête : Qu'est-ce qu'un dumper ?

  31. #30
    Lokelani

    Re : Chantier de fouille archéologique pour bénévole

    J'ai envie de rajouter qu'un fouilleur, bénévole, stagiaire ou pro, c'est un "outil" de travail important (ne pas prendre cela péjorativement), et qu'un outil pour être efficace, il doit être bien entretenu.

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