Vous rappelez, avec raison, que la (quasi ?) totalité des vestiges découverts sur le plateau datent de l'époque romaine. Pour être plus précis encore, aucun niveau antérieur à l'époque augustéenne (20 av. - 10 apr. J.-C.) n'y a été mis au jour. Voir l'inventaire détaillé et la discussion, dans la notice consacrée au site in Carte Archéologique de la Gaule, (Provost et Mennessier-Jouannet, 1994).
Ce n’est pas tout à fait exact :
Dans le rapport d’activité de l’année 1994 sur « Le peuplement des Limagnes d’Auvergne à l’âge du Fer » , John Collis, Jon Dunkley, Vincent Guichard et Christine Menessier-Jouannet écrivaient dans l’avant-propos en page 2 :
« Aux Côtes de Clermont, on a vérifié l’existence d’une occupation datable de la phase moyenne du second âge du Fer (IIIe-IIe s. avant J.-C.), unique en Basse-Auvergne de part sa position topographique. »
Voici également quelques extraits page 40 de la CAG :
« Les fouilles et sondages mettent en évidence l’existence d’un site important. (…)
La trame urbaine repérée ne concerne que la période romaine et, sauf sur la fouille 34, n’a pas été vue pour la période antérieure »
« Il semble bien que l’abandon du site laténien, au moins sur la zone du sanctuaire s’établisse à La Tène D1, en raison de l’absence de céramique et de mobilier métallique (fibules) de type La Tène D2. On peut constater aussi la faible quantité des amphores (notamment DresselI). Remarquons par contre, que quelques monnaies sont associées à ces niveaux anciens de La Tène D, autant sur le sanctuaire et ses dépendances que sur les fouilles de la basse terrasse »
Ce qui m’amène à vous donner quelques informations complémentaires qui concernent les monnaies gauloises (il est vrai peu nombreuses, 11) découvertes principalement sur la zone du temple et cela devrait vous intéresser puisque 5 d’entre elles étaient des monnaies au renard, et que parmi les autres il y avait 1 ADCANAVNOS, 2 potins au long cou, 1IIPOS et 2 Biturige cubi.
John Collis, cofondateur de l'ARAFA, a mis en évidence, dans une contribution intitulée « The second battle of Gergovia : a british perspective » (novembre 2000), la contradiction suivante :
« Most of the pottery seems to date from La Tène C (Guichard, pers. Comm...), as on the plateau distinctive sherds such as jatte d'Aulnat, and painted wares typical of D1 are absent. More surprisingly, Dressel 1 amphorae seem to be rare or absent; all of this would support an early date for the occupation. In contrast, there are two Nauheim brooches typical of D1, and the majority of the coins, including those definitively from the plateau, are contempary with Corent (e.g. The au renard type), and so dateable to late D1 or D2 ».
« La plupart des poteries semble dater de La Tène C (Guichard, communication personnelle), et sur le plateau des tessons caractéristiques comme ceux de la jatte d’Aulnat ainsi que des céramiques peintes typiques de La Tène D1 sont absents. Plus surprenant, les amphores Dressel 1 semblent être rares ou absentes; tout ceci plaiderait pour une occupation précoce. En revanche, il y a deux fibules de Nauheim typiques de La Tène D1, et la majorité des monnaies, comprenant celles dont on est sûr qu’elles viennent bien du plateau, sont contemporaines de Corent (voir le type au renard), et de ce fait datables de la fin de La Tène D1 ou de La Tène D2 ».
Cette apparente incohérence archéologique ne permet d’envisager que deux solutions :
Soit les datations des vestiges laténiens sont incorrectes et donc à reprendre.
Soit, plus vraisemblablement, les datations sont correctes mais les travaux archéologiques n'ont pas été suffisants à ce jour pour permettre un diagnostic exact et précis des périodes d'occupation de l’oppidum des Côtes de Clermont.
Vous pouvez lire l’intégralité de l’article consacré aux monnaies gauloises des Côtes sur le lien suivant
http://www.gergovie.fr/htmfr/documents/N76.pdf
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