Nous vivons dans une société dont la tendance économique est caractérisée par la création de biens de plus en plus éphémères. L'apparition du "jetable" (l'un des premiers exemples est le stylo-bille) fait des émules, jusque dans le bâtiment où la durée de vie, qui au moyen âge dépassait le millénaire (pour des bâtiments importants, églises, forteresses) et qui tend maintenant vers 20 ans ou moins (habitations aux USA). La durée de vie des téléviseurs et des microordinateurs est de deux à trois ans. Qui dit jetable, entend renouvelable, donc sous-entend une production de remplacement se superposant à la production de nouveaux biens. Ce cumul se traduit par une augmentation vertigineuse de la production, qui à son tour entraîne l'utilisation croissante d'énergies et de matières premières qui ne sont disponibles qu'en quantités limitées sur notre pauvre Globe terrestre.
Notre société peut donc être appelée "de pillage".
En même temps, le plus grand nombre des biens résultant de ce pillage sont ou bien excessives par rapport à l'usage qu'on leur demande (voitures, bateaux de luxe, "châteaux") ou bien désaffectés bien avant leur fin de vie réelle, par obsolescence (microordinateurs), par effet de mode (habillement), ou simplement parce qu'on les a assez vus.
Notre société peut donc être appelée aussi "de gaspillage".
Cette forme de société est conforme à la "nature humaine" qui veut qu'on se prémunisse contre le besoin et satisfasse son ego en accumulant le plus de biens possible.
Le siècle qui commence devra, sous peine de très mauvaises surprises, être celui d'un virage à 180° et l'introduction dans les consciences de la nécessité de passer du pillage à la gestion et du gaspillage aux économies. Ce virage sera difficile à prendre, car contraire à nos plus profonds instincts et à nos usages séculaires. Il est probable qu'il ne pourra être effectué que sous la pression des évènements et alors qu'il sera trop tard (s'il n'est pas trop tard dès maintenant). Les évènements qui pourront emporter la décision s'appellent pénurie, guerres, épidémies, catastrophes naturelles et écologiques.
La population mondiale continue d'augmenter d'une façon apparemment inexorable. Dans les pays occidentaux, la "transition démographique" est achevée et la population s'est stabilisée. Il en va tout autrement dans le tiers monde, où la première phase (diminution de la mortalité) est bien en cours, mais la deuxième phase (diminution de la natalité) n'est entamée que localement (Chine) et sous la contrainte. Il en résulte une prolifération plus grande que les gains de productivité et donc un appauvrissement relatif par rapport aux pays industrialisés. Cet écart conduit d'une part à une pression de migration vers les pays "riches" et à une apparition d'un sous-prolétariat criminogène dans ces pays et d'autre part à une assistance de plus en plus coûteuse des pays riches aux pays pauvres. Ces inconvénients, porteurs de risque, ne sont rien par rapport au danger représenté par la prolifération des pays pauvres, généralement justifiée par le complément de main-d'œuvre familiale représenté par les enfants (eh oui!) et imposée par des religions moyenâgeuses et des coutumes de soumission des femmes qui, seules et convenablement informées, seraient capables d'endiguer la prolifération.
Qui dit prolifération, dit augmentation de la consommation et donc augmentation des nuisances causées à l'environnement. Depuis le début de l'ère industrielle, la consommation par tête ne cesse d'augmenter, même dans les pays pauvres (voir les statistiques sur les PIB). Les nuisances qu'elle cause se développent donc plus vite que la population.
Les sources les plus sérieuses tablent sur un doublement de la population mondiale d'ici le début du siècle prochain (et à sa stabilisation à 12 milliards d'individus, pourvu que ce soit vrai!) et à un quadruplement de la consommation. On ne sait pas trop quelle sera l'évolution du rapport de PIB entre les pays riches et pauvres, mais il est probable qu'il s'atténuera, tout au moins pour les pays pauvres qui sauront se prendre en charge. Mais il subsistera sûrement des poches de grande pauvreté.
Quoi qu'il en soit, les nuisances, sans prise de conscience générale, augmenteront d'une façon considérable et risquent de devenir irréversibles (si certaines ne le sont pas déjà).
En ce moment on est surtout soucieux des changements climatiques causés par les gaz à effet de serre, en leur attribuant des méfaits dont ils sont peut-être innocents (p. ex. la mort des coraux, due peut-être aux poisons et aux métaux lourds déversés dans les océans). Il ne faut pas perdre de vue le fait que les nuisances anthropiques ne sont pas limitées aux GES, mais sont beaucoup plus variées: produits chimiques, poisons et rejets de toute nature, invasion territoriale rétrécissant irrémédiablement les espaces naturels et condamnant ainsi des espèces en nombre croissant, déboisement et désertification etc.
Pour porter remède à tous ces maux, il ne suffit pas de quelques "rustines" gouvernementales ou internationales, mais il faut une prise de conscience quasi révolutionnaire de la part des sociétés, toutes les sociétés. En occident c'est commencé, mais les sociétés arriérées (il n'y a pas d'autre mot) y sont réfractaires. Il y a donc un immense travail d'éducation et de persuasion à entreprendre, en sachant que demain il sera trop tard.
Malheureusement, tous ceux qui luttent pour cette prise de conscience, déplorent qu'on ne les écoute pas et que leurs rapports restent dans les tiroirs. Seuls sont assez bruyants les écologistes de salon, dont le seul souci est de chevaucher les peurs populaires et dont l'incompétence est attestée par leurs déclarations, fracassantes mais sans fondement scientifique.
Pour des raisons de simplicité je n'ai pas cité ici mes sources, mais je les tiens à votre disposition sur simple demande.
Amicalement paulb.
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