hello
je propose de commenter cet article à 5σ, avec une légère couche d'interprétation
Tout d'abord, petit rappel sur la cosmologie. Pour interpréter le redshift cosmo, on a deux modèles: stationnaire, où les galaxies ont des vitesses propres et tombent sur nous, et expansionniste, où les galaxies s'éloignent de nous toujours plus loin, toujours plus vite. Ces deux modèles sont à redshift drift opposé, ce que Sandage résume à un redshift drift positif dans le premier cas, négatif dans le deuxième
Si l'on avait voulu que ces deux modèles soient équivalents (motivation initiale), il aurait fallu, dans le modèle stationnaire, faire accélérer les galaxies pour qu'elles s'éloignent, avec une énergie sortie donc du chapeau. Dans le second modèle, on fait abstraction de cette énergie en introduisant le phénomène d'expansion qui fait gonfler le vide, les galaxies sont ainsi accélérées, pratique! Comme maigre compensation, on s'est dit que cette accélération devait au moins diminuer mais, manque de bol, on interprète les données en disant que même cette accélération accélère (on parle désormais d'énergie noire, possiblement débunkée par l'étude fine, en cours, des étoiles à l'origine des SN1a (*))
Comme tout le monde le sait, c'est le deuxième modèle qui a été retenu pour étude, même s'il faut, pour cela, faire la culbute de l'énergie. Cependant leur modèle est toujours sur la sellette car l'équation de Friedmann, qui cherche à faire une description relativiste de l'évolution du cosmos, n'est toujours pas vérifiée, aucune variation du taux d'expansion n'est mesurée selon la densité le long de la ligne de visée (à une échelle de 1Gal; le taux passerait donc de 0 dans les zones de densité à H0=70 dans le vide, sans variation, un miracle). Avec une cosmologie qui se dit 'de précision', cette équation pourrait donc très bien être caduque, et avec elle l'hypothèse du redshift drift négatif, on est donc en droit de se demander si le redshift drift n'est finalement pas positif. Après tout, ces deux solutions sont mathématiquement considérables, ce n'est pas parceque l'on n'a pas étudié les deux que celle qu'on étudie est la bonne
Plutôt que d'attendre que l'ELT n'en fasse la mesure d'ici une ou deux décennies, trouvons un moyen de la deviner au travers d'autres mesures, via donc les données de l'article du tout début: d'après les auteurs, on détecte en effet une masse plus importante, car plus lumineuse, que prévue dans notre direction de mouvement, une anomalie anisotrope, une anisotropie anomale. L'article conclut aussi que nous tombons dessus avec une vitesse (>3x) plus importante, autrement dit le redshift de cette masse est plus faible qu'attendu, à la vue des mesures de redshift faites sur les galaxies plus proches, ou de notre vitesse relative au cosmos lue dans le dipôle cosmologique
Retenons les deux informations principales (ie sans interprétation) les masses lointaines situées dans notre direction de mouvement sont plus lumineuses et moins redshiftées. Curieusement, cela ressemble à ce que l'on attend d'un comportement relativiste: lorsque nous nous déplaçons vers une source, celle-ci nous parait plus lumineuse et blueshiftée, ici plus lumineuse et moins redshfitée. C'est un comportement connu, il n'aura surement pas échappé aux auteurs de l'article, on supposera donc qu'ils en ont tenu compte, que les excès et déficits sont excessifs par rapport aux mesures attendues
Avec un comportement relativiste, on s'attend aussi à 'voir dans le futur' dans notre direction de mouvement, on attrape des photons avant qu'ils n'arrivent à nos positions antérieures, par rapport donc à une situation statique où nous n'aurions pas de direction de mouvement. Il faut donc profiter de cet avantage (par rapport à une situation statique) et on peut interpréter les données (un univers lointain plus vieux 'devant nous', moins vieux et même plus jeune dans la direction opposée) avant qu'elles ne s'accumulent dans le temps, comme dans le cas de l'ELT
A quoi doit-on s'attendre? A priori, dans le cas expansionniste, à redshift drift négatif, les galaxies lointaines, qui sont censées s'éloigner toujours plus vite toujours plus loin, doivent voir leur redshift s'accentuer d'avantage que celui des galaxies proches. Tandis que si le redshift drift est positif, les redshifts lointains doivent diminuer d'avantage que celui des galaxies proches
Si l'on fait le rapprochement entre ces données, on comprend que dans le cas de l'hypothèse à redshift positif, on ne fait que mesurer l'évolution des redshifts en fonction de la distance, et dans le cas de l'hypothèse à redshift négatif, on ne peut que conclure qu'il y a une anisotropie de masse, vu que les redshifts n'évoluent pas de la façon à laquelle le modèle s'attend, voire même qu'il y a de la matière noire, possiblement d'un autre type, responsable de cette anisotropie, et que nous tombons naturellement dessus avec une vitesse plus importante que prévue
Sondage: pensez-vous qu'on puisse adopter un modèle à redshift positif (**) sur la base de cet article, ou faudra-t-il attendre les mesures de l'ELT (je n'ai pas trouvé, voir pas cherché, les détails, est-ce que l'ELT en sera au moins capable, en 10ans de mesure?)? Si les mesures de l'article, à 5σ, ne vous convainquent pas, on peut aussi noter qu'avec le modèle (**), (désolé pour ceux qui lisent les (*) après de lire tout le texte), l'univers observable a la taille de ce que l'on observe, contrairement au modèle actuel où il aurait une taille de plusieurs dizaines de Gal (on se demande quourpoi il est encore dit 'observable'). Or, avec un univers observable de 13.7Gal, on peut expliquer la matière noire sous la forme d'un effet et non d'une matière, via une 'transition relativiste' entre la géométrie des galaxies (décroissance Képlérienne) et la géométrie de l'univers observable (la densité trouvée, 1.1E-27, est au delà de ce qui est mesuré, max 5E-28, mais bon il manque un facteur min 2, tandis que dans le modèle CDM il manque un facteur min 5)
Si je pose cette question, c'est parceque les cosmologues pourraient tout aussi bien continuer de s'acharner sur l'équation de Friedmann, ils sont sûrement capables de nous pondre un modèle récessioniste avec équation de type Friedmann et matière noire, et, comme d'habitude, les simulations ne nous seront pas présentées comme les animations qu'elles sont. Mimer n'est pas approximer!
(*) cette solution est très satisfaisante. Perso, j'aurai expliqué l'énergie noire autrement, avec l'écho de l'horizon lorsque l'univers avait 7Ga, après tout il faudra bien, un jour, que l'on considère qu'une interaction est avant tout un aller-retour de l'action en question et que dans le cas du cosmos, un AR prend beaucoup de temps! En espérant que les données relatives à l'énergie noire tiennent compte de l'argumentation ici présente (désolé pour ceux qui lisent les (*) avant de lire tout le texte), parceque si les données ont été prises ailleurs que dans le plan perpendiculaire à notre direction de mouvement (c'est le cas?), il est naturel de mesurer des redshifts lointains plus ou moins faibles que prévu
(**) on n'est pas non plus obligé de ressortir le modèle stationnaire, on peut faire comme dans ce fil où le redshift cosmo s'explique en disant qu'un photon est issu d'une géométrie ayant moins de dimensions que celle où il atterrit, en somme le nombre de dimensions élémentaires composant nos dimensions macroscopiques augmente avec le temps, l'univers observable gonfle en incluant toujours plus de masse, issue de l'univers proche et englobée par l'horizon se déplaçant à la vitesse H0.R=c, situé à la distance R. . Si l'univers répond à la définition d'univers statique, sa géométrie est cependant évolutive (où revenir dans le passé est du coup impossible, pas comme dans le modèle actuel où il 'suffit' d'inverser les vecteurs vitesses...). Dans ce modèle, l'univers observable gagne ainsi en énergie (et cette énergie ne sort pas du chapeau, il faut considérer qu'une galaxie est en interaction avec toujours plus de masses, elle gagne en énergie, ce qui explique aussi au passage que les galaxies distantes, redshiftées, paraissent moins énergétiques que les galaxies proches) et qu'un élément de masse est munie d'une dimension propre (et vraisemblablement d'une symétrie élémentaire), élémentaire et orthogonale à celles d'autres éléments de masse, un moindre mal quand on voit les hypothèses actuelles (univers localement plat alors qu'il est massif, expansion sans énergie, matière noire pourtant débunkée depuis Mc Gaugh, anisotropie inexplicable). En résumé, un univers plus vieux, plus massif, plus lumineux et moins redshifté (les galaxies actuelles seront moins redshiftées mais on verra de nouvelles galaxies aussi redshiftées que nos plus redshiftées galaxies actuelles), que ce soit dans le temps ou dans notre direction de mouvement
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