Mon carreleur a confondu carrelage et carnage (piscine)
Les conséquences sont telles que ma description sera longue.
Si j’ai tenu à préciser tous les aspects techniques (parfois très utiles), c’est au cas où la résolution de ce problème aiderait des personnes dans une situation similaire.
Le contexte :
Handicapé depuis 2007, j’ai été astreint pendant 14 ans à une rééducation quotidienne dans la piscine d’un kinésithérapeute situé à 24 km de chez moi.
Finalement, comme je disposais d’espace et d’un petit budget (qui s’est avéré être insuffisant), j’ai décidé de me doter d’un équipement similaire (petite piscine carrelée de 2 m x 3 m à 33°C avec hydromassage + douche-hammam), me disant qu’il me serait profitable autant qu’à d’autres, sous la forme d’un petit espace de balnéothérapie, avec à l’étage un logement en location courte durée offrant un accès privatif à cette installation, afin que je puisse financer son fonctionnement et le remboursement du crédit (l’entreprise sera créée dans quelques jours, après 9 ans de chantier).
Mes revenus étant maigres, j’ai fait appel à des amis compétents pour la maçonnerie : béton banché avec enduit de 2,2 cm hydrofugé au WEP et deux couches croisées de nattes Schlüter Kerdi 200 (avec Kerdi Coll L). Tout semblait impeccable, avec une arase parfaitement de niveau. Je leur en suis reconnaissant.
Mon gendre, qui est un maçon habitué à construire et à carreler proprement des piscines, a accepté de carreler gratuitement ce petit bassin avec les carreaux que j’avais choisis pour donner un style à la romaine (carreaux en grès céram rectifié Panaria Prime Stone lux de 90x45 ; épaisseur 11 mm).
Comme j’avais acheté la colle 2 ans auparavant (mélange de Nanolight C2S2TE et de Lastoflex, pour résister aux variations de température), je craignais qu’elle ne finisse par être passée de date (contexte d’urgence).
Mon gendre ne pouvait carreler qu’avant ses vacances, et au plus vite car il devait terminer d’autres chantiers.
Le problème :
La maçonnerie avait été faite de travers (parois courbes dans les 3 dimensions, avec des vides sous la règle de maçon allant jusqu’à 4 cm, avec des ventres et des creux horizontaux, verticaux, obliques et très inégaux, des marches inégales, etc.), chose impardonnable pour des carreaux de 90x45.
Confronté à ce problème et à la situation d’urgence, il carrela quand même (on ne peut ragréer sur des nattes Kerdi), me disant après coup que, s’il avait su, il n’aurait jamais accepté de vivre un tel cauchemar et qu’aucun carreleur n’aurait accepté de travailler sur un tel support.
Comme ma scie de table à eau toute neuve (Rubi ND 200) coupait de si grands carreaux de travers, il dût utiliser sa disqueuse (disque inadapté).
Il fut enragé de s’être retrouvé piégé à devoir faire l’impossible. Dégoûté, il fit son possible, mais ce dégoût semble lui avoir fait perdre le goût de faire au mieux.
En effet, il aurait pu mieux s’appliquer à de nombreux endroits qui sont une vraie cochonnerie : joints très inégaux, parfois trop fins ou absents, parfois trop larges, décrochements entre carreaux (non alignés), erreurs grossières, pièces scellées ressortant en oblique, mesures mal prises, non-respect de mon calepinage…
Les irrégularités du mur étaient telles qu’il ne put utiliser partout les croisillons autonivelants de 3 mm que j’avais achetés. Mais par endroit, il oublia de les utiliser…
Or, avec une eau à 33°C, les joints doivent être de 3 mm pour de tels carreaux rectifiés.
Enfin, les vides étant tels par endroits, il a souvent dû recourir à des plots, en plus du double encollage (peigne demi-lune 20), de sorte qu’à ces endroits, ça sonne creux (poches d’air) et que dans les angles (de 45°) entre les parois, on peut voir de grands vides au fond des joints !
Voici les photos :
https://www.dropbox.com/scl/fo/r1yys...va1p0d4r9&dl=0
La question qui de pose est maintenant de savoir comment rattraper ces monstrueux défauts (faisant dégrader mon projet, de 5 étoiles à zéro étoile).
Solution envisagée (que je soumets ici à l’appréciation des connaisseurs), sachant qu’on ne peut casser les carreaux sans endommager les nattes d’étanchéité sous carrelage (Kerdi).
Phase 1 (préparation) :
Creuser les joints sur une profondeur des 2/3 de l’épaisseur des carreaux pour ôter colle (+ les restes de croisillons) et, dans le même temps, tâcher d’élargir délicatement les joints trop fins, de corriger les décrochements et de « resculpter » certains défauts pour tenter de leur donner un air rustique (joints trop large ou en triangle), ceci avec l’outillage suivant (si possible sans aggraver les choses) :
- Outil multifonction (fournie avec sa butée de profondeur) :
https://www.amazon.fr/gp/product/B01...5RDHNB96&psc=1
- Lame segment à concrétion diamant :
https://www.amazon.fr/gp/product/B00...5RDHNB96&psc=1
- Lame segment à concrétion carbure :
https://www.amazon.fr/gp/product/B00...5RDHNB96&psc=1
- Lame de scie segment à concrétion carbure :
https://www.amazon.fr/gp/product/B00...K06M1WC8&psc=1
- Disque Diamant 125mm pour meulage du grès céram (en cas d’ébréchures) :
https://www.amazon.fr/gp/product/B09...?ie=UTF8&psc=1
Remarque :
Élargir les joints (en rognant sur le bord des carreaux) avec une lame segment diamant (sur outil multifonction fourni avec sa butée de profondeur) permettrait de ne pas atteindre les nattes Kerdi, contrairement à l’utilisation d’une disqueuse (pour recouper les carreaux déjà posés).
Phase 2 :
Nettoyage
Jointoiement à l’époxy (Durapox Premium)
Acheter des platines inox sur mesure pour corriger et masquer le contour de certaines pièces scellées (en laiton).
Silicone SILCOFUG E autour des pièces scellées
Mes questions :
Que pensez-vous de cette solution (qui est un pis-aller) ?
Que pensez-vous de l’outillage choisi ?
Auriez-vous une meilleure solution à me suggérer ?
Ou un conseil particulier pour la mise en œuvre ?
Est-il grave que, dans les parois d’une piscine, les carreaux sonnent creux par endroits (sachant que cette colle semble très puissante) ?
Enfin, comment dois-je procéder pour combler les grands vides au fond des joints (dans un souci d’économie de l’époxy) : est-ce avec de la résine époxy ou acrylique (à la seringue) ?
Si résine époxy ou acrylique (de haute qualité), laquelle ?
Je vous remercie vivement de votre attention.
Cordialement
PS :
Je viens d’apprendre que le dernier mélange de colle ayant été trop sec, de l’eau y a été ajoutée à deux reprises par la suite, compromettant ses propriétés physiques !
Et cet après-midi, j’ai testé la pente des quelques carreaux posés en margelle et l’eau s’écoule vers les murs, chose formellement interdite par les autorités de santé, de sorte qu’elles sont à casser !
Enfin, mes recommandations furent de commencer par le sol, mais le carrelage a été posé sur les parois et non sur le sol, qui est en légère pente vers la bonde de fond, de sorte que le carrelage du sol créera sans doute un problème de joint périphérique.
Solution radicale :
Je me demande si, dans ces conditions, le mieux ne serait pas de recourir aux méthodes utilisées par les entreprises spécialisées dans la réparation de piscine, c’est-à-dire l’ajout d’un revêtement de piscine en polyester, autrement dit d’une coque stratifiée par-dessus le carrelage, comme ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=BTpzIDAFEfY
Procédure :
> Combler les joints (avec quoi ?) et raboter le brillant des carreaux (pour l’adhérence).
> Primaire d’adhérence (de quel type ?)
> Couche de polyester liquide (au rouleau) + couche de fibre de verre 225 g + couche de polyester
> Seconde couche de fibre de verre 225 g + couche de polyester
> Polissage
> Gelcoat (2 couches), avec débulleur et léger ponçage entre les deux couches
> Léger ponçage
> Tocoat (une ou deux couches)
> Vraies margelles
Question :
Le gelcoat et le topcoat doivent-ils être en polyester ou peuvent-ils être en époxy par-dessus une stratification réalisée en fibre de verre / polyester ?
Un grand merci pour votre attention.
-----