Bonsoir,
Sauriez-vous comment on a réussi le prodige d'établir la courbe d'énergie potentielle du dihydrogène (Ep en fonction de la distance internucléaire) ?
Pratiquement, ça paraît impossible... ça sentirait donc les simulations sur ordinateur ?
D'autre part, le fait que Ep soit négative est-il explicable ?
Merci d'avance.
tout d'abord il ne faut pas oublier que cette courbe est en faite composée d'éléments discrets.
puis pour chaque transition entre 2 niveaux, il y a gain ou perte d'énergie, sous forme de photon.
tu peux détecter ces photons et donc calculer la différence d'énergie entre deux niveaux.
Je peux te répondre concernant le signe de l'énergie potentielle.
Que ce soit en physique ou en chimie, on ne peut pas déterminer la valeur absolue d'une énergie potentielle.
On peut uniquement déterminer des variations d'énergie.
Par conséquent, une énergie potentielle est toujours définie par rapport à une énergie de référence (qui vaux 0 en général) choisie arbitrairement.
Pour les niveaux d'énergie d'une molécule, c'est quand les deux atomes sont tous les deux isolés.
Comme la formation de la molécule apporte une stabilisation (sinon elle ne se formerait pas), l'énergie potentielle diminue et donc sa valeur devient négative.
Merci laugen
Gramon, on parle bien de la courbe que je mets en pièce jointe ?
J'ai du mal à croire qu'on ait pu établir l'allure générale de cette courbe simplement avec la connaissance des énergies nécessaires aux transitions électroniques (voire vibratoires ou rotatoires).
Morse ne pouvait pas déterminer la forme de sa courbe. Il a pris la méthode la plus simple, qui est la suivante, et qui est empirique
On dessine d'abord la courbe y1 = -e-kx. C'est une courbe qui part de -∞ quand x = 0, et qui tend vers zéro quand x --> ∞.
Si on ajoute 1, on trouve y2 = 1 - e-kx. Cette courbe qui part de -∞ quand x = 0, et tend vers +1 quand x --> ∞. Mais elle passe par y = 0 en x = 1/k.
Si on l'élève au carré, on trouve y3 = (1-e-kx)2, et c'est une courbe toujours positive, qui part de +∞ en x = 0, devient nulle en x = 1/k et tend vers +1 si x --> ∞.
La courbe de Morse est cette courbe y3 multipliée par A, où A est l'énergie de dissociation de la molécule H2.
Le coefficient k est ajusté de façon que 1/k soit égale à la distance interatomique ro entre les deux H. k = 1/ro
La courbe de Morse ainsi définie a encore l'avantage de pouvoir être approximée par une parabole aux alentours de x = 1/k, et donc de ressembler à un oscillateur harmonique.
BonsoirEnvoyé par knard08
Ce n'est ni un prodige ni impossible...
Il suffit de calculer l'énergie de la molécule à divers configurations et de tracer la courbe...
Bien évidemment que ce calcul est effectué sur ordinateur. Tu n'as pas idée de la complexité de la chose.
Si, je me doute un peu de la difficulté de modéliser des interactions électriques entre 2 noyaux supposés fixes (enfin, a priori, je pense que c'est la distance internucléaire qui doit être fixée dès le départ...) et 2 électrons qui gigotent un peu partout...
Bref, si j'ai bien compris, c'était donc avant tout une courbe théorique basée sur l'analyse des interactions électriques lorsque les 2 atomes se rapprochent.
Après, Morse a essayé de trouver une fonction mathématique qui pourrait traduire ce comportement et aujourd'hui, on vérifie tout cela grâce aux simulations par ordinateurs.
J'ai bien résumé ?
On peut, en effet, résumer les choses ainsi...
Le calcul ne permet pas une expression analytique du potentiel (la courbe se calcule point par point).
Le potentiel de Morse est une approximation analytique de ce potentiel.
