Je fais un point sur la situation de mon réseau d’eau « potable », 1 an et demi après avoir subi une pollution massive aux hydrocarbures (dans l’eau du robinet).
Pour mon fournisseur d’eau (entreprise Française bien connue, leader sur le secteur), il ne s’est « rien » passé. Ils ont envoyé un prétendu « chimiste » pour effectuer un prélèvement au robinet (3 jours après la pollution), le type ne s’est même pas arrêté devant mon lave-linge (pourtant plein de goudron !!!), et m’a raconté que c’était sûrement une « durite qui avait dû fondre dans ma plomberie » !!! (Véridique !!!)
L’organisme (dépendant de la Mairie) propriétaire du réseau d’eau ne « connait toujours pas l’origine de la pollution ». Il faut préciser que le « directeur » de cet organisme est un ancien salarié du fournisseur d’eau…. « ancien »….cela reste à confirmer, tout laisse à penser qu’il en est encore « salarié », d’une façon ou d’une autre…si vous voyez ce que je veux dire…
Quant au « Médiateur de l’Eau », que j’avais saisi pour régler le litige (500€ de dégâts chez moi : lave-linge avec tout son contenu), il a donné raison au fournisseur d’eau, malgré le fait que la pollution en question n’ai toujours pas été officiellement identifié (car volontairement PAS analysée, ni par le fournisseur d’eau, ni même par l’ARS….étrange, étrange…), tous ont systématiquement refusé d’analyser la pollution en question, se bornant à faire des prélèvements robinets, parfois plusieurs semaines après l’épisode de pollution.
Mes recherches m’avaient alors conduit au rapport ANSES n°2010-SA-0184 (Juillet 2011), voici ce que ce rapport explique :
Jusque dans les années 80, on utilisait des conduites en fonte ou en acier, avec un revêtement interne d’étanchéité en matière « hydrocarbonées » (c-à-d du goudron, ou du brai de houille), ce produit était aussi utilisé pour les joints des conduites, mais aussi pour les joints des réservoirs d’eau (en acier ou en béton), sur le site de production. Ces matières hydrocarbonées, utilisées comme étanchéifiant, contienne un composé : l’anthracène, qui, en réagissant avec le chlore contenu dans l’eau, forme de l’anthraquinone (Hydrocarbure Aromatique polycyclique). Il faut savoir que environ 20% des canalisations de France sont concernées, essentiellement en milieu urbain.
Il y a donc des hydrocarbures qui se forment (par réaction chimique) à l’intérieur des anciennes conduites d’eau, et ces hydrocarbures peuvent occasionnellement se détacher, et venir polluer l’eau du robinet. Cela se produit notamment lors d’opérations de maintenance effectuées par le distributeur : par exemple : nettoyage de cuves, manœuvre de vannes, cela provoque des fluctuations de débit dans les conduites (ce qu’on appelle des « coups de bélier »), les fluctuations de concentration en chlore dans l’eau, peut aussi favoriser le relargage de l’anthraquinone dans le réseau d’eau potable.
J’ai alors jeté un coup d’œil à l’historique des épisodes de pollution aux Hydrocarbures que j’avais déjà subi, voici le constat que j’en ai fait :
-cela survient toujours à la même période de l’année (au Printemps, le plus souvent en Avril)
-systématiquement un jour « ouvré » (jamais le weekend, et encore moins un jour férié)
-plus drôle encore : systématiquement en début de matinée : entre 7 et 8h !!!
Etonnant non ? cela fait beaucoup de «coïncidences » pour laisser la moindre chance au hasard !!!
Tout laisse à penser que nous sommes dans le cadre d’une intervention voulue, une opération de maintenance récurrente, effectuée tous les ans par le fournisseur d’eau, à savoir : un « nettoyage de cuves » sur le site de production, comme cela est expliqué dans le rapport de l’ANSES.
Voici ce qui se passe :
Par un beau matin de printemps, sur le « site de production d’eau », les techniciens du fournisseur passent un bon coup de Karcher dans les cuves de rétention, pour les décaper, cela à pour effet de décoller l’ANTHRAQUINONE (hydrocarbure aromatique polycyclique, HAP) qui s’est développé au niveau des joints (en matière hydrocarbonée) des cuves de rétention, et ensuite, toute cette cochonnerie bien dégueulasse est joyeusement envoyée dans le réseau d’eau potable, tôt le matin, au moment où les clients du fournisseur d’eau sont sous la douche, ou bien font tourner leur lave-linge….sympathique, non ?!!
C’est ainsi que vous vous prenez sur la tronche de bonne grosses gouttelettes de pétrole, bien grasses, bien collantes et odorantes, quasi impossible à enlever…
Quant à votre lave-linge, si il a le malheur de tourner à ce moment-là…le mien a recraché du goudron pendant 2 mois…et 1 an et demi plus tard, il porte encore tous les stigmates de la pollution que mon fournisseur d’eau m’a gentiment envoyé.
J’ai une pensée émue pour le « chimiste » (de mon fournisseur d’eau) qui est venu plusieurs fois chez moi, avec un sourire en coin, me racontant tout un tas d’inepties pour noyer le poisson, avec le concours de l’ARS, de la Mairie, et même du « Médiateur de l’Eau »…tous complices.
Si cela vous arrive aussi, n’hésitez pas à balancer ces vérités à la tête de votre fournisseur d’eau, et à tous les fumiers qu’ils vous enverront.
-----