Au moins ce qui est écrit dans des publications n’arrive pas sur la place publique pour Youtube, des quotidiens régionaux et des déclarations tonitruantes. Même s’il y a des divergences ou des insuffisances, c’est infiniment plus respectable.
Que ces divergences troublent le public qui n’a pas l’habitude des débats entre spécialistes, ni la culture nécessaire pour les évaluer (ce n’est pas une critique, nul n’est omniscient) c’est l’inconvénient de la transparence qui a été affichée par à peu près tous les acteurs durant cette pandémie. Ce qui me choque c’est que ceux qui dans le public n’ont pas le bagage suffisant pour faire la part des choses dans ce domaine se croient autorisés à tirer des conclusions péremptoires, et d’autant plus péremptoires qu’ils sont moins compétents.
Bien sûr ce genre de public adore les "solutions" binaires : être pour ou contre e chloroquine, ou pire encore, Raoult versus le reste des spécialistes, voire le reste du monde, alors que tout ce qui a été fait l’a été dans l’urgence de la saturation des services et sous la pression d’essayer de trouver au plus vite un traitement qui marcherait ne serait-ce qu’un peu. Personne dans cette période n’a été dans une situation où il était possible de faire un travail scientifique dans le calme et la sérénité. Chacun a fait au mieux, ou au moins mal et la plupart se sont remis en cause au fur et à mesure de ce qu’ils constataient. Je lisais récemment une interview du chef de la réanimation du CHU de Bordeaux qui disait qu’après avoir essayé la chloroquine, d’autres antiviraux le service avait finalement tout abandonné pour se concentrer sur les meilleurs soins de réanimation classiques plus des anticoagulants pour éviter les thromboses qui sont une complication grave de cette maladie lorsqu’elle évolue mal.
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