Pas tant que ça : selon ma simu basique, la flambée épidémique à Manaus s'explique par une protection de "seulement" 70% des anciens infectés contre le VOC (avec une transmissibilité du variant BR 50% supérieure à celle des variants antérieurs, mais probablement un peu inférieure à celle du variant UK). Protection largement aussi bonne que celle qu'on espérait des vaccins il y a encore 6 mois, avant que soient publiés les résultats spectaculaires des essais des vaccins à ARNm...
Le tout dans un contexte de relâchement de toutes les mesures de freinage et alors que, même sans parler des réinfections, l'arrivée d'un variant 1,5 fois plus transmissible rehaussait le seuil d'immunité collective (qui ne devait pas être dépassé puisque R(t) restait proche de 1).
D'une certaine façon, mon petit exercice m'a rassuré : même si les variants SA/BR progressent et finissent par être dominants, si les ex-infectés et les vaccinés sont protégés à 70% contre eux, ça ne devrait pas tourner à la catastrophe malgré un allègement des mesures tant que celui-ci reste assez prudent (en gros, ne pas espérer beaucoup mieux l'été prochain qu'en 2020).
Reste à confirmer ça avec les données des prochaines semaines (et si possible des statistiques fiables sur les réinfections), et à l'aide de modèles épidémiologiques plus sophistiqués.
-----