Formalisons un peu plus.
La métrique s'exprime sous la forme générale :
(somme implicite sur mu et nu, c'est la notation dite d'Einstein)
Cela donne 16 termes, qui se réduisent à 10 car la métrique est un tenseur symétrique.
Les sont les coordonnées que l'on a choisi pour exprimer la métrique (c'est un choix arbitraire, non physique, mais en général on choisit soit quelque chose qui facilite les calculs, soit quelque chose qui est lié à des mesures physiques, mais on peut très bien choisir n'importe quoi, chacun est libre de se compliquer la vie). Les sont les coefficients de la métrique dans le système de coordonnées choisis. Ces coefficients ne donnent pas la courbure. Par exemple, l'expression de la métrique suivante :
correspond à un espace-temps plat alors qu'elle est différente de l'expression de la métrique de Minkowski en coordonnées de Lorentz qui s'écrit :
L'expression de la métrique dépend bien plus du système de coordonnées qu'on a choisi que de la courbure de l'espace-temps et il ne faut pas chercher trop de sens, a priori, aux coefficients de la métrique (ici pour la première expression, on a choisi un système de coordonnées qui typiquement va plus nous compliquer la vie qu'autre chose, mais on a le droit de le faire).
Dans un repère orthonormé portant les coordonnées t,x,y,z sur ses axes (retirer au moins l'un des 3 pour faire une représentation graphique visualisable...), une ligne d'univers d'équation (avec vx, vy et vz des coefficients constants) est représentée par une droite, mais elle n'est pas nécessairement une géodésique, et inversement, les géodésiques ne seront pas forcément représentées par des droites. Dans le cas particulier de coordonnées de Lorentz en espace-temps plat, on aura l'équivalence stricte géodésique = ligne droite dans la représentation, mais pour des coordonnées autres, on aura généralement pas cette équivalence et cela peu importe la courbure de l'espace-temps. Pour être une géodésique, une ligne d'univers devra respecter l'équation suivante, dite équation des géodésiques :
(une équation par valeur de mu, donc 4 au total, sommation implicite sur alpha et beta)
Elle nous dit que pour qu'une ligne d'univers soit une géodésique, les composantes de la 4-accélération exprimées dans le système de coordonnées choisi (le premier terme) doit être précisément reliée aux composantes de la 4-vitesse dans le système de coordonnées choisi par les coefficients dits symboles de Christofell :
(somme implicite sur rho, et )
qui, comme on le voit, dépendent des dérivées premières des coefficients de la métrique par rapport aux coordonnées choisies. Il y en a 64, mais dans le cas d'une base dite holonomique (qui dérive d'un système de coordonnées) leur nombre se réduit à 40 car il y a une symétrie.
Si les dérivées premières des coefficients de la métrique s’annulent comme c'est le cas en coordonnées de Lorentz en espace-temps plat, alors on a simplement : , et les géodésiques sont représentées par des droites dans le repère orthonormé portant les coordonnées t,x,y,z sur ses axes. Sinon, on se retrouve avec des géodésiques représentées par des courbes, mais cela n'est pas signe d'une courbure de l'espace-temps.
Pour cette dernière, il faut aller un cran plus loin et calculer le tenseur de Riemann (256 composantes, mais seulement 20 sont indépendantes) :
qui peut se réécrire
Il dépend des dérivées secondes des coefficients de la métrique par rapport aux coordonnées choisies. Si celles-ci sont nulles ou si elles sont liées d'une certaine manière, le tenseur de Riemann est nul et il n'y a pas de courbure. On peut vérifier (à la main, si on a le courage et le temps à perdre, sinon en utilisant un logiciel de calcul formel, comme maxima, ou encore, si on est futé, trouver le simple changement de variable qui va nous ramener à des coordonnées de Lorentz) que pour la première expression donnée plus haut, le tenseur de Riemann est bien nul et qu'il n'y a donc aucune courbure malgré des coefficients de la métrique plutôt biscornus.
Se baser uniquement sur les coefficients dans l'expression de la métrique ne permet pas de savoir si l'espace-temps est courbé ou pas. Il faut aller plus loin pour statuer. Du coup ça :
c'est un résumé beaucoup trop rapide et trompeur.Et il est écrit que le coefficient de la métrique spatiale correspond à la courbure spatiale, ce qui me paraît logique. Les coefficients de la métrique sont responsables de la courbure, donc le coef sur le temps correspond à la courbure temporelle et le coef sur l'espace à la courbure spatiale.
Je n'ai plus de temps, mais nous allons ensuite examiner la différence entre Newton et Schwarzschild en terme d'équation des géodésiques pour comprendre d'où vient la différence entre les deux.
m@ch3
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