Bonjour,
Cependant, dans un espace-temps spatialement homogène et isotrope, la solution de Friedmann-Lemaître conduit naturellement à un découpage en tranches spatiales à t constant, où t est le temps cosmologique, ou "âge de l'univers". Le "maintenant" d'un événement de coordonnée temporelle t0 est la tranche spatiale à t=t0.
Et, sans énergie sombre (autrement dit avec constante cosmologique nulle), la première équation de Friedmann appliquée à un petit volume comobile V quelconque situé à une distance comobile (constante) R de l'origine arbitraire du système de coordonnées spatiales, ressemble fort à la conservation de l'énergie totale "newtonienne" :
La métrique FLRW peut s'écrire
où a(t) est le facteur d'échelle et k=-1, 0 ou 1 est le signe de la courbure spatiale. Remarque : en choisissant cette forme on impose que la coordonnée radiale R soit sans dimension (et soit strictement inférieure à 1 si la courbure spatiale est positive), et que a(t) ait la dimension d'une longueur.
La première équation de Friedmann s'écrit alors (avec à gauche les termes issus du tenseur de courbure et à droite les termes issus du tenseur énergie-impulsion)
où est le taux d'expansion et est la densité d'énergie de la matière (dans un univers "de poussière", où la densité d'énergie du rayonnement est négligeable et la constante cosmologique est nulle).
A tout instant t, la distance propre entre le volume comobile V ci-dessus et l'origine est r(t) = a(t)R, et la vitesse à laquelle ce volume s'éloigne de l'origine est .
En multipliant les termes de l'équation de Friedmann par on obtient
En tout t, la masse constante M à l'intérieur de la sphère de rayon comobile R et de rayon propre r(t), vaut , donc
, constante
où le membre de gauche correspond à l'énergie totale (newtonienne) d'un volume comobile de masse unitaire.
Pour un univers "fermé" (de courbure spatiale positive), dont les tranches spatiales à t constant sont des hypersphères de rayon a(t) de l'espace-temps 4D, on pourrait calculer l'énergie totale contenue dans une tranche spatiale, qui resterait constante (et négative). Le résultat serait indépendant du choix de l'origine du système de coordonnées spatiales (et donc de l'observateur, du moment que celui-ci est comobile), bien que l'énergie totale contenue dans chaque élément de volume comobile dépende de ce choix (via la valeur de R).
Pour un univers "plat" (k=0), pas besoin de calcul, puisque le membre de droite de l'équation ci-dessus est nul, et donc l'énergie totale de l'univers serait nulle...
Evidemment, en présence d'"énergie sombre" (ou d'une constante cosmologique Λ non nulle), ce n'est plus le cas, puisque le terme en Λ de l'équation de Friedmann est constant (indépendant du facteur d'échelle). Si on le représente comme une densité d'énergie , celle-ci est constante et ne se "dilue" donc pas en a-3 comme la densité d'énergie de la matière.
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