Un autre problème est que nous abordons la question d'un point de vue surplombant, en faisant une réflexion générale de biologie des populations. Mais de manière concrète, si l'eugénisme doit se développer, il le fera bien plus sûrement dans des sociétés libérales et individualistes, sur la base d'un colloque privé entre le patient et son généticien-conseil, sans référence à des considérations complexes de population ou d'espèce. (Ce sont les hypothèses qu'envisagent Fukuyama et Habermas dans leurs essais à ce sujet, pour les critiquer).
Cet avenir n'est pas très dur à imaginer : tournez les yeux vers un pays (bien connu) où l'on peut déjà louer des mères porteuses, acheter des gamètes sur banques de donneurs avec tous critères souhaités (raciaux, socio-économiques, QI, etc.), choisir le sexe de son enfant par DPI de confort, se faire tester génétiquement en dehors de prescriptions médicales, etc. Bref, un pays qui met sur le marché rapidement les innovations bio-médicales et dont j'ai beaucoup de mal à croire qu'il n'ira pas toujours plus loin dans le siècle qui vient.
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