7 à 125 euros de moins, ces chiffres sont des différences entre Bt et non Bt.En fait j'ai lu ce document mais il ne donne pas assez de données pour comparaison... Il indique un gain entre 7 et 125 € par hectare mais comme il ne donne pas le gain par hectare de maïs classique, difficile de savoir s'il s'agit d'un gain significatif ou non. Ca rapporte combien un hectare de maïs ?
Il y a peu de détails dans le rapport, c'est vrai. Ils donnent des conclusions avec quelques données. Il faut se reporter aux études citées.
Pour le soja transgénique il y a un effet sur les prix (il y a d'ailleurs une étude de l'UE sur le coût qu'aurait, pour l'UE, la non acceptation du soja GM). Ce n'est pas le cas semble-t-il à ce jour pour le maïs., mais cela se juge sur le long terme.Maintenant je ne parle pas de l'intérêt de l'agriculteur, je parle de l'intérêt pour l'Europe (ou même les USA qui sont en situation de surproduction). Ce n'est pas parce qu'un agriculteur trouve un intérêt financier à une action qu'il s'agit d'une mesure souhaitable pour l'ensemble de la communauté. Un passager clandestin trouve un intérêt financier à voyager gratuitement mais si tout le monde fait comme lui il n'y a plus de transport...
Un moratoire (si c'est toujours de cela que l'on parle ici) doit être motivé par des raisons d'interdire, pas par une absence de raison d'autoriser, c'est une chose à ne pas perdre de vue. Il y a des éléments concordants montrant un intérêt du Bt dans certaines conditions, mais quand bien même ils n'existeraient pas cela ne serait pas une raison d'interdire. D'ailleurs, si on avait interdit, ces éléments ne seraient pas disponibles! Ce qui montre qu'on ne peut pas raisonner ainsi.A une époque la construction européenne a failli sauter parce que l'opinion publique était choqué de voir des excédents agricoles être détruits pour garantir la stabilité des marchés, le Chiapas est entré en révolution suite à l'alena et au déferlement des surproduction américaine de maïs qui a suivi au Mexique, etc. Les choix agricoles individuels ne sont donc pas sans conséquences.
Il est légitime de faire l'évaluation d'une technique agricole qui peut poser potentiellement problème pour savoir si elle répond à nos besoins... Simple question d'analyse de risque
Pour l'analyse des risques, elle existe et elle est manifestement bien plus poussée que pour une variété classique. Si on devait la juger insuffisante, il faudrait un moratoire de toutes les nouvelles variétés pour rester cohérent.
Malheureusement, refuser une innovation n'est pas une martingale qui gagne à tous les coups pour éviter les risques. Il faut aussi tenir compte des risques à refuser une innovation. Le risque de continuer avec des procédés plus chers et plus polluants alors que d'autres procédés existent.
La nicotine est (a été?) utilisée en agriculture bio. Interdite depuis 2001 aux USA à cause de sa toxicité élevée. S'est on soucié des externalités?Le problème c'est qu'on utilise pas les défenses du tabac pour lutter contre les parasites du tabac...
Je profite de cette discussion où revient le débat sur l'utilité d'une innovation et son illusoire mesure pour signaler que l'on vient juste de célébrer le centenaire de J. Fourastié (plusieurs prix Nobel d'économie sont venus à Paris à cette occasion, dont R. Solow). On peut lire son très bref et accessible "Pouvoir d'achat, salaires et prix" où il analyse la forte diminution des prix réels, en particulier agricoles depuis le XVIIIéme s et le rôle majeur du progrès technique, y compris les plus obscures et apparament minimes innovations.
Il est dommage que les scientifiques et ingénieurs, que la théorie économique contemporaine (Solow) place au coeur de toute création de richesse et du progrès économique, soient souvent si peu conscients de ce rôle.
-----