D'abord, c'est pas Pascal, c'est Boileau. Ce qui change d'ailleurs les choses : Boileau, contrairement à Pascal, n'a jamais fait de sciences. Il ne parlait donc pas des sciences en disant ça.
Pour la science, il me semble évident que Boileau se plante.
Hello,
Même si je suis d'accord avec toi sur le fond Cécile, on peut dire aussi que la phrase de Boileau s'applique, tout dépend de la définition que l'on adopte de la clarté
Pourquoi "trop" ?
Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac
Actuellement, la science n'est pas trop complexe, elle est aussi peu complexe que possible pour tenter d'expliquer la réalité. Maintenant, si l'on va plus loin, deux possibilités :
- elle est complexe parce que la réalité est complexe
ou
- elle est complexe parce qu'on n'a pas encore tout compris. Quand on aura compris, ça simplifiera tout.
La réponse à ça n'est pas scientifique, elle est philosophique. Lorsque je discute avec des physiciens, je les sens souvent pencher vers la seconde possibilité, tout en sachant qu'on ne pourra probablement pas simplifier à l'extrême. L'exemple-type de ce genre de simplification est Maxwell, qui a unifié l'électricité et le magnétisme. Mais les physiciens n'ont pas la même conception de la simplicité que le grand public.
Pour ma part, je pense que la première possibilité est davantage vraie : la réalité est complexe.
PS. Tu as raison, Gwyddon, mais comme Boileau connaissais probablement très peu de sciences, je me suis permis de la sortir du "domaine de validité" de sa citation .
Cela dit, Boileau a dit "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire en viennent aisément". Ce qui veut dire que quelqu'un qui a bien compris sait bien expliquer. Mais pas forcément à n'importe qui, ça peut être savoir l'expliquer à un pair. Boileau n'a pas dit "ce qui se conçoit bien s'énonce simplement".
Hello,
Je pense en fait qu'il faut voir ça à double étage. Ainsi, même si les lois de la Nature seraient simple à un niveau fondamental (ça reste à prouver), dès qu'on veut les appliquer à des systèmes dit "complexes" justement, ie des systèmes à N corps en gros, là ça devient tout de suite très... complexe
En fait d'après le Moine c'est implexe compliqué et non complexe.
La complexité du monde ne vient pas d'une soi-disante complexité des principes de base, physique quantique ou autre, elle vient simplement de la combinatoire, du nombre astronomique de structures différentes que l'on peut composer dès qu'on dispose d'un grand nombre de briques, soient-elles simples et en nombre de types limité.
Un humain moyen, c'est en gros 15 000 000 000 000 000 000 000 protons, autant de neutrons (en gros), autant d'électrons. Seulement trois types de briques. Simple, non?
- le couple implexe/ complexe
Contrairement au Complexe, l’Implexe fait référence au réductible, dont la décomposition suffit à l’élucidation.
- le couple simple/ compliqué
Ces qualificatifs renvoient à des problèmes implexes (décomposables, réductibles). On emploiera donc l’un ou l’autre en fonction du degré de difficulté d’un problème implexe.
Le tout est complexe car il est plus que la somme des parties.
Pour résoudre le compliqué, il suffirait de s’armer de la patience et du savoir faire nécessaires pour le déplier et finalement arriver à en séparer les constituants, qui sont ‘ pliés ’ ensembles. Pour approcher le complexe la même approche ne suffit plus : il faut dans ce cas là, effectuer des ‘ allez-retour ’ entre l’élémentaire, ce que l’on parvient à individualiser, et la globalité formée par cet entrelacement qui a des propriétés qui lui sont propres, émergentes, à ce niveau global.
Patrick
Si je comprends bien le vocabulaire, mon attaque revient à dire que la plupart des intervenants parle de l'aspect "implexe compliqué" du monde, alors qu'il est complexe.Pour résoudre le compliqué, il suffirait de s’armer de la patience et du savoir faire nécessaires pour le déplier et finalement arriver à en séparer les constituants, qui sont ‘ pliés ’ ensembles. Pour approcher le complexe la même approche ne suffit plus : il faut dans ce cas là, effectuer des ‘ allez-retour ’ entre l’élémentaire, ce que l’on parvient à individualiser, et la globalité formée par cet entrelacement qui a des propriétés qui lui sont propres, émergentes, à ce niveau global.
A mon humble avis, le monde du biologique (et donc l'Univers, dont le monde biologique est une partie) présente une complexité émergente, à laquelle une simplicité éventuelle de la physique fondamentale ne change pas grand chose.
(Au passage, cela s'inscrit en faux pour le parallèle -ironique- de Rincevent entre ce que je cherche à exprimer et la citation d'Einstein. L'aspect incompréhensible est la simplicité de la physique fondamentale, ce qui est bien plus limitée que "le monde", celui-ci étant plein de phénomènes émergents difficilement compréhensibles.)
Cordialement,