Parmi les grandes questions philosophiques, sans nul doute il y a celle-ci : sommes-nous seul dans l’univers ? Cette question embrasse un vaste champ de connaissance et d’exploration scientifique et, je trouve utile de la réduire quelque peu pour me donner une chance de trouver une ou des réponses plausibles en science ou à tout le moins des pistes de réponses. Je pose donc la question dans une version simplifiée : la vie est-elle un phénomène commun ailleurs que sur terre ? Aussi, je pose la question dans le forum « débats scientifiques » car la détection de la présence de vie relève strictement d’une question d’instrumentations, de mesures, de nombres ayant une signification physique et donc de la science et qu'en l'état actuel des connaissances, il y a place à un débat.
Christian Magnan expose une thèse sur le fait que la probabilité d’apparition de la vie est tellement faible dans notre univers, qu’en physique, nous sommes obligés de la considérer nulle et donc que la vie sur Terre est du au hasard.
L’argumentaire de monsieur Magnan est d’une rigueur indéniable et, à prime abord, implacable. Conclusion : l’incroyable chance ou encore la probabilité extrêmement réduite de l’occurrence de la chaîne d’événements conduisant à la vie rend physiquement improbable voir impossible la vie ailleurs.
Au cœur du raisonnement se trouve le calcul d’une probabilité et la signification en physique d’un nombre extrêmement petit. Alors, avec votre participation, j’aimerais vérifier si notre univers n’a pas en quelque sorte un parti pris pour la complexité menant à la vie ? Quels arguments1 pouvons-nous soutenir pour démontrer que la probabilité d’apparition de la vie ne se réduit pas bêtement à une simple multiplication de probabilité d’événements indépendants et tellement nombreux dans la chaîne de causalité que le résultat ne peut que signifier 0 en physique ! Comme arguments de départ, j’avance ceux-ci.
- Des molécules simples sont détectées dans les nuages interstellaires. Certes ce n’est pas de l’eau liquide ou des composés organiques complexes, mais cette lacune dans la détection d’ingrédients plus près du bout de la chaîne causale signant la présence de vie n’est-elle pas simplement due à l’imprécision de nos instruments ?
- Nous savons théoriser et détecter des quantités phénoménales de minéraux partout dans l’univers. La complexité de ses molécules dépasse de beaucoup celle de l’eau. Logiquement, il devrait y avoir plus d’eau que de minéraux. Au vu du nombre grandissant de planètes extrasolaires détectées, si la probabilité d’existence d’une planète (donc des minéraux, du moins au cœur de la planète) est manifestement près de 1 (sans que l’on sache encore comment calculer une telle probabilité), alors celle de la présence de l’eau serait encore plus près de 1.
- Dans le calcul d’une probabilité, il est requis de définir l’espace des événements possibles; je tire à pile ou face, donc l’espace des évènements possibles est [pile, face]. De même, si je réalise une expérience de chimie, la réaction se fera dans un réacteur. Ses deux concepts, espace des évènements possibles et réacteur (espace confiné) sont transposables à l’échelle de l’univers depuis le big bang à aujourd’hui : les étoiles ne sont pas présentent « partout », certes, elles semblent distribuer au hasard mais elles sont aussi regroupées au sein de galaxie (premier réacteur à « étoile » (utilisant la force de gravité comme moyen de confinement), ce que plusieurs appellent poétiquement pouponnière d’étoiles). Ce confinement a pour effet de réduire drastiquement l’espace des évènements possibles ce qui, comme corollaire, augmente la probabilité qu’un événement se produise. Ce raisonnement peut par induction expliquer pourquoi la probabilité de la présence de vie serait un phénomène « commun » et non extraordinaire.
1 Arguments fondés sur un raisonnement scientifique. Je ne répondrais pas aux mystiques.
2 Tous de masse largement supérieure à celle de la terre, mais nous pouvons raisonnablement déduire que l’imprécision des instruments et des techniques employées sont responsables de la non détection de planète de masse comparable à la terre.
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